L'acteur et le système, Michel Crozier, analyse stratégique, Erhard Friedberg, pouvoir, organisation, psychologie sociale
Michel Crozier est un sociologue français. Il est le principal concepteur de la théorie de l'analyse stratégique, en sociologie, des organisations. Les recherches de Michel Crozier gravitent donc autour d'une analyse, en termes sociologiques, du fonctionnement des organisations. Après une invitation par la Fondation Ford, au « Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences » (Centre des études avancées des sciences béhavioristes), à Palo Alto, il rédige sa thèse d'état, Le phénomène bureaucratique (1964), où il esquisse les bases de ce qui deviendra « l'analyse stratégique des organisations ». Il fonda par la suite, au CNRS, une équipe de recherche, nommée le CSO, c'est-à-dire le centre de sociologie des Organisations, où il approfondira ses recherches. Il poursuit en parallèle son analyse des organisations et approfondit sa démarche méthodologique. Son approche est davantage empirique, ce qu'il expérimentera pendant ses années de recherches dans des entreprises américaines, aux Etats-Unis. Crozier cultive un goût pour l'enquête et le travail de terrain, mais fournit également un travail théorique. En 1977, il rédigera, à l'aide d'Erhard Friedberg, sociologue français, un essai, L'acteur et le système, où sont présentés les éléments d'une théorie organisationnelle de l'action collective. Crozier souhaite alors étendre l'approche alors utilisée pour l'analyse des organisations, à l'étude des systèmes d'actions, qui sont à la base de l'action collective, en dehors du cadre formel des organisations. Cet ouvrage poursuit et complète sa recherche et réflexion sur les organisations. Il ne raisonne pas, dans ce livre, simplement en termes empiriques, mais il s'agit davantage de « propositions cohérentes » (p10) pour résoudre des problèmes rencontrés dans n'importe quelle structure, c'est-à-dire plus généralement l'action organisée des hommes entre eux. Crozier et Friedberg développent alors, dans cet ouvrage, une réflexion autour de l'acteur et du système : l'acteur n'existe qu'au sein du système, et le système n'existe que parce qu'il y a des acteurs qui lui donne vie.
Le chapitre, que nous nous accorderons à étudier, s'intéresse à la question du pouvoir et à sa répartition.
[...] - Le relationnel, le réseau : cette source se développe autour des relations entre l'organisation et son environnement. Aucune organisation ne peut exister sans de bonnes relations avec son environnement (clients, autres organisations Cela constitue une zone d'incertitude, dont l'expert sera intermédiaire entre deux logiques d'action : celle de l'organisation et celle de l'environnent. - La communication : Celle-ci est organisé par l'organisation, qui distribue l'information différemment. Un réseau de communication se crée donc dans l'organisation, où certains ont besoin des informations détenus par d'autres et où ces derniers auront plus de pouvoirs sur les premiers. [...]
[...] Le jeu des acteurs, c'est-à-dire la manière dont ils placent des enjeux, composent des stratégies, ne peut pas être considéré selon la cohérence d'une organisation. Crozier et Friedberg nous montent ainsi que les actions collectives se construisent à partir de comportements et d'intérêts individuels. La structure organisationnelle doit donc être perçue comme un construit contingent, comme une élaboration humaine. Deux modes de raisonnements sont alors mis en œuvre : le raisonnement stratégique, qui analyse le système à travers l'acteur et le raisonnement systémique, qui met en évidence l'ordre qui émane du système, qui est effectué dans le chapitre par une typologie des sources de pouvoir. [...]
[...] Les recherches de Michel Crozier gravitent donc autour d'une analyse, en termes sociologiques, du fonctionnement des organisations. Après une invitation par la Fondation Ford, au Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences (Centre des études avancées des sciences béhavioristes), à Palo Alto, il rédige sa thèse d'état, Le phénomène bureaucratique (1964), où il esquisse les bases de ce qui deviendra l'analyse stratégique des organisations Il fonda par la suite, au CNRS, une équipe de recherche, nommée le CSO, c'est-à-dire le centre de sociologie des Organisations, où il approfondira ses recherches. [...]
[...] Au sein de l'organisation, les relations de pouvoir sont délimitées par les règles organisationnelles et la hiérarchie officielle : l'exercice des relations de pouvoir se situera dans ces zones. L'organisation est, certes, source de pouvoir, de zones d'incertitudes à maîtriser, mais ce sont aux interstices des règles officielles que se trouvent les véritables enjeux pour les acteurs. Crozier et Friedberg le précisent : même s'ils fournissent quatre grands types de pouvoir sécrété par l'organisation, il n'y a aucun déterminisme simple, car ces sources de pouvoir ne sont utilisées par les acteurs, que s'ils jugent pertinent d'engager leurs ressources dans la poursuite de leur stratégie. [...]
[...] Le pouvoir se forge donc de l'action de chacun. II- Que peux-t-on retenir de ce chapitre ? A travers ce chapitre, Crozier et Friedberg déploient une analyse stratégique des relations de pouvoir, c'est-à-dire qu'on part de l'acteur pour découvrir les mécanismes du système. Ils nous montrent alors comment la question du pouvoir se trouve au centre de la théorie de l'acteur stratégique. Toute interaction, du moment que les deux acteurs ne soient pas au même niveau et qu'elle se produise dans le cadre d'enjeux spécifiques, sera une relation de pouvoir. [...]
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