HIV Foundation, AIDS Council Finland, une association finlandaise de lutte contre le sida, lance une campagne intitulée "Places", en février 2012. Cette campagne met en scène des individus en sous-vêtements, avec un curseur de géolocalisation au niveau de la culotte/du boxer des protagonistes. La légende annonce : « Bill Johnson and 19 others were here » (« Bill Johnson et 19 autres personnes ont été là »).
Est-il pertinent d'utiliser un ton décalé ou de l'humour lorsqu'il s'agit de campagnes de prévention ? Et donc, par définition, d'enjeux de santé publique ?
Les campagnes de prévention contre le Sida sont-elles comparables aux autres campagnes de prévention ?
[...] C'est tenter de donner un visage à quelque chose d'invisible, mais pour autant dangereux. La violence est toujours présente dans les affiches, mais pas à tant à travers l'image que le message diffusé. Les campagnes plus récentes partent d'un constat: les couples abandonnent le préservatif avant d'avoir fait le test de dépistage des hommes et 45% femmes en couple depuis 3 mois au moins n'ont toujours pas fait le dépistage. Ainsi, progressivement, les campagnes allient une communication sur le préservatif ET le dépistage -Enfin, pour finir sur une note plus joyeuse : le ton humoristique dans les campagnes de prévention. [...]
[...] Une campagne de Act against AIDS et un affichage de Benetton qui montre David Kirby, un américain séropositif sur son lit de mort (1993). On est dans un discours qui allie Sida et mort. - Utiliser des personnalités : Un tournant dans la communication qui cherche à freiner la stigmatisation des séropositifs dans la société, en montrant que ça pourrait être n'importe qui. On n'est absolument plus dans le sida tue mais bien dans l'idée que les séropositifs vivent avec leur maladie. [...]
[...] On remarque que, dans d'autres campagnes de prévention, le ton humoristique n'est absolument pas utilisé. Comme les campagnes contre le tabagisme, contre certaines maladies (notamment le cancer) ou sur la sécurité routière. Il n'est pas réellement possible de corréler une campagne de prévention précise avec les chiffres sur le sida (nombre de contaminations, nombre de décès, etc.). Pour autant, le virus est toujours présent ; en Europe, en personnes vivaient avec le Sida. Et 8.500 en sont mortes. Il y a de nouvelles contaminations chaque année, mais globalement, les chiffres sont à la baisse. [...]
[...] Aujourd'hui, on en compte en moyenne 2 par an par les pouvoirs publics et environ 3 ou 4 par les différentes associations. Sans compter les campagnes lors d'évènements ponctuels, comme la journée mondiale de lutte contre le sida, etc. Intéressant dans le cas du VIH : la communication a beaucoup évolué au cours du temps. Notamment avec l'arrivée des premiers médicaments, en 1987. Dès lors que l'on considère que les séropositifs ne meurent pas nécessairement de leur maladie, on a un tournant dans la communication (à partir de 1995), qui cherche à sensibiliser la population contre la stigmatisation des séropositifs. [...]
[...] Et donc, par définition, d'enjeux de santé publique ? Les campagnes de prévention contre le Sida sont-elles comparables aux autres campagnes de prévention ? Tout d'abord, la communication de prévention fait face à différents challenges. - Rapprocher les risques et les facteurs de risque. Dans le cas du VIH, ça serait les rapports sexuels non protégés d'un côté (principe de plaisir), et le VIH de l'autre (principe de réalité). Fonctionne aussi pour le soleil vs. Le cancer de la peau, la cigarette vs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture