Vacances des années 1950 et du début des années 1960

Thèmes abordés

Loisir, vacances, révolution, vacances de masse, vacances scolaires, types de vacances, condition des femmes, condition humaine, femme, démocratisation des vacances, structure sociale, pratiques, société de consommation

Résumé du document

Ginette avait une vingtaine d'années : elle fit des études de droit, se maria en 1954, eut son premier enfant en 1957, la faisant devenir une femme au foyer. La double rupture de la fin de ses études et de son mariage nous apparaît alors essentielle : aux vacances scolaires estivales se succède le temps des congés, en faisant alors une potentielle bénéficiaire de ce qu'André Rauch appelle les « vacances de masse ». D'autant plus que ses capitaux culturels et économiques lui auraient a priori permis de bénéficier de cette apparente démocratisation. Toutefois, du moment des vacances aux types de vacances, à quoi s'ajoute la condition des femmes, au cours de la période, l'analyse de l'entretien fait avec Ginette révèle moins une rupture qu'une mutation lente et complexe, qu'il est désormais nécessaire de creuser plus en détail.

Extraits

[...] Vacances des années 1950 et du début des années 1960 « La fin de la Seconde Guerre mondiale constitue une rupture [ . Au lendemain de la victoire des Alliés, triomphe un loisir-marchand perçu, avant tout, comme un temps disponible pour la consommation. La diffusion sociale des congés payés, puis des vacances, autorise cette brusque mutation des figures et des usages du temps libre. » écrit Alain Corbin. Cet « avènement des loisirs » aurait au fil du temps permis une mue des temps sociaux et une véritable « révolution estivale » serait apparue dans les années 1950 et 1960. [...]

[...] On peut montrer le glissement de la pratique des vacances : après être surtout partie chez sa famille et qql voyages à l'étranger, son mariage a fait basculer sa pratique des vacances : qu'elle partait ensuite surtout avec son mari, peu avec des ami.e.s, ses enfants étant gardés par son beau-père ou une « bonne ». De plus, rajouter comment domination masculine dans le couple se perpétue pdt vacances (choix du mari pour les destinations, préoccupations des enfants restent tâche de la femme En bref, les vacances demeurent un temps marital qui prolonge la structure sociale genrée quotidienne. Vacances ou l'ennui ? Dernier enjeu : les pratiques des vacances. Montrer comment Ginette s'ennuyait surtout à la campagne. Pas vraiment de rupture quotidienne. [...]

[...] Dans un second temps, nous verrons le basculement des pratiques dans le cadre du mariage. Et, dans un dernier temps, nous analyserons le ressentiment de Ginette envers ses vacances. Droit et fait : Premier enjeu essentiel : la différence entre le droit aux vacances et les pratiques effectives de ce droit. Il s'agirait de montrer comment Ginette, malgré des capitaux économiques et culturelles élevés, a mis du temps à bénéficier de la démocratisation des vacances (pas ou peu de sport d'hiver, part surtout chez sa famille à la campagne Fallu attendre bien après son mariage (début années 1960) pour qu'elle parte plus souvent, avec son mari. [...]

[...] On l'aura compris, l'analyse du cas de Ginette révèle une démocratisation lente et complexe des vacances au cours des années 1950-1960. Malgré certains capitaux, part pas tant en vacances : temps surtout estival, en famille, peu entre amis, dc nuance la démocratisation de masse Révèle reproduction des inégalités de genre : vacances représentent bien un temps genré. Enfin, montre comment les pratiques se renouvellent par l'accroissement des capitaux du couple : aux vacances ennuyeuses en famille se succèdent un temps en couple avec plus d'activités . [...]

[...] Ginette avait une vingtaine d'années : elle fit des études de droit, se maria en 1954, eut son premier enfant en 1957, la faisant devenir une femme au foyer. La double rupture de la fin de ses études et de son mariage nous apparaît alors essentielle : aux vacances scolaires estivales se succèdent le temps des congés, en faisant alors une potentielle bénéficiaire de ce que André Rauch appelle les « vacances de masse ». D'autant plus que ses capitaux culturels et économiques lui auraient a priori permis de bénéficier de cette apparente démocratisation. [...]