Migrants, travailleurs sociaux, travail social, conflit, tensions, xénophobie, pratiques discriminatoires, maltraitance, problématique migratoire, racisme, discrimination
La xénophobie à l'égard des non-nationaux, et en particulier des migrants, constitue l'une des principales origines du racisme contemporain, c'est ce que fait ressortir la Déclaration de Durban alors qu'ils représentent aujourd'hui 3 % de la population mondiale.
D'autre part, on constate que l'un des principaux obstacles à l'intégration des migrants et à l'égalité des droits humains dans les sociétés hôtes est la persistance du sentiment d'hostilité et de pratiques discriminatoires à leur égard. Enfin, les jeunes migrants, les mineurs en particulier, représentent une population particulièrement vulnérable à l'intérieur du processus d'accueil mis en place par les États hôtes et relayés par les travailleurs sociaux. L'étude de cas présentée ici nous offre d'analyser les mécanismes à l'oeuvre dans la gestion d'une situation conflictuelle engageant mineurs migrants d'une part et travailleurs sociaux d'autre part.
[...] Car, qu'il soit négatif ou positif, le conflit désoriente appellant à des réponses spécifiques loin des schémas prévus et souvent uniques. Dans un premier temps, une organisation solide et une formation appropriée peuvent venir à bout des relations conflictuelles. C'est pourquoi, ici encore, les techniques de gestion du conflit apparaissent aussi nécessaires qu'essentielles. La solution réside donc d'abord, sur le terrain, en un outillage appuyé, maîtrisé et consolidé par les travailleurs sociaux, eux-mêmes soutenus dans leur rôle au quotidien, afin non seulement de les mieux former à ces situations inévitables mais également de renforcer leur position, tant dans leur travail que dans leurs propres perceptions et ressentis. [...]
[...] Si le travailleur social avait eu maîtrise ces outils, il aurait sans doute pu éviter bien en amont les accusations portées car il aurait été à même d'expliciter ses démarches, décisions et actions. Il n'en demeure pas moins que, même avec la maîtrise de ces capacités d'échange et toujours travaillant sur le vecteur de la communication, la langue elle-même constitue souvent un obstacle, en présence d'un public non francophone. Dès lors et dans de nombreuses situations, l'étape suivante consiste en une médiation interculturelle. Il s'agit de recourir à une personne capable à la fois de transmettre et de restituer les données échangées de façon intelligible pour les deux parties. [...]
[...] Tensions et conflits dans les relations avec les migrants dans le travail social La xénophobie à l'égard des non-nationaux, et en particulier des migrants, constitue l'une des principales origines du racisme contemporain, c'est ce que fait ressortir la Déclaration de Durban1 alors qu'ils représentent aujourd'hui 3 % de la population mondiale. D'autre part, on constate que l'un des principaux obstacles à l'intégration des migrants et à l'égalité des droits humains dans les sociétés hôtes est la persistance du sentiment d'hostilité et de pratiques discriminatoires à leur égard. [...]
[...] Le premier aspect tient à la gestion immédiate de la relation conflictuelle. En effet, si selon la théorie de Shannon seulement 20% du message émis initialement est compris et répercuté par notre interlocuteur lorsque la discussion ou la situation semble se tendre entre les différents acteurs, il convient d'observer une série de comportements, appelés techniques de communication non-violente[6], visant à la fois à verbaliser efficacement ses désirs et ressentis tout en désamorçant d'éventuelles sources de conflit. Il est à noter, que la maîtrise de ces outils suppose une connaissance et une pratique expérimentale préalable. [...]
[...] Cependant, nous avons vu que le conflit ici révélait un dysfonctionnement plus général et problématique à l'égard de la profession sociale, dans son ensemble. En effet, si des études ont récemment mis à jour le malaise particulièrement vif des acteurs sociaux ces derniers temps et qualifié de souffrance éthique les contradictions imposées entre normes et législation d'une part, et mises en œuvre d'autre part, il semble que cela joue également un rôle de pression accrue sur le travail social de terrain d'autant plus que les médias participent activement de ce phénomène micro-macro en accentuant et parfois instrumentalisant les problématiques propres à la profession. [...]
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