Le Suicide 1897, Émile Durkheim, sociologie moderne, religion, état matrimonial, protestantisme, catholicisme, sentiment de dissolution, judaïsme, intolérance religieuse, état de veuvage, Morselli, taux de suicide
Le suicide, d'Émile Durkheim, est l'un des textes fondateurs de la sociologie moderne. Nous nous pencherons sur deux facteurs majeurs du suicide : la religion et l'état matrimonial. La religion diminue le suicide parce qu'elle intègre l'individu au sein d'une communauté. La religion protestante étant moins consistante que les religions catholiques ou juives, le taux de suicide de ses croyants est plus élevé. D'autres facteurs comme le fait de résider en ville ou d'être éduqué jouent un rôle, les diplômes augmentant l'aptitude au suicide, car permettant de ressentir un certain délitement de la société.
[...] Les époux sans enfants, et les veufs sans enfants sont aussi protégés. En l'absence d'enfant, les femmes mariées se tuent plus que les autres femmes du même âge. On pourrait imaginer que cela est dû à une action néfaste du mari sur l'épouse, qui se déliterait donc à la mort de l'époux. Or les veuves sans enfants ont un coefficient d'aggravation égal à 0,60 et donc inférieur à celui des épouses dans enfants (0,67). Cela peut être dû à la représentation sociétale selon laquelle la veuve est dans une situation économique et morale plus difficile que le veuf. [...]
[...] Il en résulte que le suicide est en raison directe du nombre de protestants, et en raison inverse de celui de catholiques. Il y a en moyenne 75 suicides par million d'habitants dans les provinces où il y a plus de 90% de catholiques, contre 135 dans les provinces à majorité catholique et contre 192 dans les provinces à minorité catholique. On trouve seulement deux irrégularités (la Silésie et la Poméranie). En étudiant la Suisse, où sont mélangées les populations françaises et allemandes, on se rend compte que la religion à la même influence sur les deux nationalités. [...]
[...] Le Suicide - Emile Durkheim (1897) Le suicide, de Émile Durkheim, est l'un des textes fondateurs de la sociologie moderne. Nous nous pencherons sur deux facteurs majeurs du suicide : la religion et l'état matrimonial. I . Suicide et religion La religion diminue le suicide parce qu'elle intègre l'individu au sein d'une communauté. La religion protestante étant moins consistante que les religions catholiques ou juives, le taux de suicide de ses croyants est plus élevé. D'autres facteurs comme le fait de résider en ville ou d'être éduqué jouent un rôle, les diplômes augmentant l'aptitude au suicide, car permettant de ressentir un certain délitement de la société. [...]
[...] » La préservation est plus forte pour l'époux que pour l'épouse (coefficients moyens de 2,88 contre 1,49) dans les départements, et inversement dans la Seine. La même inversion a lieu entre veux est veuves. En province les veufs sont plus préservés, alors que ce sont les veuves dans la Seine. « Ainsi, quel que soit le sexe favorisé, le veuvage suit régulièrement le mariage. » Le veuvage diminue l'immunité des époux d'environ la moitié. Quand la constitution matrimoniale est bonne, le veuvage est douloureux, et inversement si elle laisse davantage à désirer, le veuvage est plus facilement accepté. [...]
[...] Le suicide progresse avec la science. Elle provoque un sentiment de manque de cohésion à l'homme instruit. Or elle est le seul moyen de lutter contre ce sentiment de dissolution. Si les juifs et les catholiques se suicident moins c'est peut-être, car ils sont moins nombreux, et doivent pour se maintenir exercer sur eux-mêmes un contrôle plus rigoureux. Ils sont tenus à plus de moralité pour conserver la tolérance précaire qui leur est accordée. Or l'intolérance religieuse a tendance à réduire la pression de l'opinion, et la pression de l'opinion sur le suicide est plutôt faible. [...]
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