La représentation du travail dans Le Diable s'habille en Prada

Résumé du document

Dans Le Diable s'habille en Prada (2006), David Frankel met en scène une relation de travail entre Miranda Priestly, jouée par Meryl Streep, et Andrea Sachs, jouée par Anna Hattaway...

Extraits

[...] Les cadres qui espèrent parvenir aux postes de direction sont ceux qui valorisent le plus fortement l'individualisme. Au fond, Andrea passe de l'identité de retrait au début du film à l'identité de négociation au fur et à mesure. III - La relation de travail entre Andrea et Miranda Nous nous inspirons ici des travaux de Philippe d'Iribarne, chercheur en gestion, dans une optique un peu culturaliste. Il réalise des monographies à partir d'entreprises transnationales qui produisent un même bien dans plusieurs pays. [...]

[...] La rédaction de chartes d'entreprises est devenue moins fréquente et suscite de nombreuses critiques dans les milieux managériaux. La culture d'entreprise est de plus en plus vue comme une source de rigidité. On demande aujourd'hui aux salariés qu'ils soient capables de s'adapter rapidement aux variations du marché (cas de fusion-acquisition par exemple). Il apparaît très clairement dans le film que des codes plus ou moins formalisés régissent les comportements au sein de l'organisation. Les salariés adhèrent massivement aux objectifs de l'entreprises, perçus comme nobles et d'intérêt universel. [...]

[...] La représentation du travail dans Le Diable s'habille en Prada Introduction Dans Le Diable s'habille en Prada (2006), David Frankel met en scène une relation de travail entre Miranda Priestly, jouée par Meryl Streep, et Andrea Sachs, jouée par Anna Hattaway. La première est la révérée rédactrice en chef du magazine de mode Runway et la seconde est une stagiaire qui assiste la première dans ses tâches quotidiennes. Cette relation permet d'illustrer certains aspects du travail, qui peuvent être opposés ou semblables selon le point de vue du personnage choisi. [...]

[...] Sainsaulieu caractérise l'identité de négociation d'abord par le fait qu'on valorise fortement les relations d'amitié avec des collègues. Par contre, contrairement à l'identité fusionnelle, les amitiés ne sont pas exclusives de la concurrence. Ces amitiés sont vues comme des alliance au sein du monde professionnelle. Les cadres accordent une forte importance aux différences d'opinion et de sensibilité entre les personnes. Elles sont écoutées et respectées, contrairement à la forte intégration du monde ouvrier. D'autre part, comme le monde ouvrier, le monde des cadres n'est pas unifié. [...]

[...] Conclusion Le Diable s'habille en Prada est donc un film qui évoque des aspects très différents du monde et de la relation de travail, tant dans la perspective de chacune des protagonistes que dans celle, tout aussi intéressante, de leur relation, formelle et implicite. Cette relation permet d'apprécier le concept de culture d'entreprise et tout ce qu'il implique comme problématiques en sciences sociales. Les deux personnages construisent leur identité par rapport à leur travail. Leur relation s'inscrit dans une logique conforme aux caractéristiques de la relation de travail aux Etats-Unis. [...]