Questions de sociologie, qu'est-ce qu'un fait social, Emile Durkheim, Matthieu Grossetête, classification morphologique, classification étiologique, causes du suicide, affection individuelle, mortalité routière, taux d'alcoolémie, hiérarchie sociale
Nous apporterons des réponses à des questions relatives aux extraits suivants :
Emile Durkheim, "Le suicide", 1897 (édition de 2002) (p. 11-17) ; Matthieu Grossetête, "Accidents de la route et inégalités sociales. Les morts, les médias et l'État", 2012 (p. 21-39 et p. 177-185). La première question à laquelle nous répondrons est : qu'entend Durkheim par la différence entre la classification morphologique et étiologique ? Comment propose-t-il de les articuler dans son enquête sur le suicide ? Dans son ouvrage "Le Suicide", Durkheim s'attache à déterminer les causes qui engendrent le suicide. Pour ce faire, il préconise d'opérer une distinction entre la classification morphologique d'un côté et la classification étiologique de l'autre.
[...] Comment propose-t-il de les articuler dans son enquête sur le suicide ? Dans son ouvrage Le Suicide, Durkheim s'attache à déterminer les causes qui engendrent le suicide. Pour ce faire, il préconise d'opérer une distinction entre la classification morphologique d'un côté et la classification étiologique de l'autre. La première renvoie aux formes ou aux caractères du suicide, c'est-à-dire qu'elles comprennent des informations sur le sujet lui-même comme son état d'esprit lors de sa prise de décision, sa réflexion autour de la mise en œuvre de son acte et l'accomplissement effectif de celui-ci. [...]
[...] Il est préférable de considérer différemment les milieux sociaux en s'appuyant sur des catégories autres que les motifs (comme la famille, les groupes professionnels, la religion ) qui se montrent imparfaits pour refléter les causes générales du suicide. II. Texte de Matthieu Grossetête A. En quoi les « accidents de la route » ne sont-ils pas des « accidents », mais des « faits sociaux » ? Dans son texte, l'auteur « révolutionne » ou tout au moins met en lumière l'aspect réducteur de l'approche spontanée des accidents de la route. [...]
[...] Pourquoi considérer l'accident comme accidentel consiste-t-il à universaliser un rapport singulier à l'accident ? D'après Matthieu Grossetête, les accidents de la route ne sont proprement accidentels que pour certaines catégories de populations et c'est d'ailleurs la place dans l'ordre social, donnée en partie par la catégorie socioprofessionnelle, qui détermine une probabilité plus ou moins élevée de commettre ou d'être victime d'un accident. Cette dénomination couramment usitée est donc trompeuse dans la mesure où elle revient à universaliser la conception accidentelle de l'accident de la route, conception qui ne peut pourtant s'appliquer à tous. [...]
[...] La plupart des pays élaborent des résultats statistiques sur le mobile des suicidés. Mais pour Durkheim, ces enquêtes ne peuvent indiquer les causes sociologiques du suicide parce qu'elles découlent de l'interprétation qu'en font les agents dont la mission est de transcrire ces informations. Elles appellent au contraire à la suspicion du fait de leur caractère hâtif, voire improvisé. En outre, le suicide ne peut être analysé d'après ces motifs (chagrins familiaux, amoureux, dégoût de la vie, douleur physique, colère ) parce que la proportion de suicides dus à ceux-ci demeure strictement identique alors même que le nombre de cas augmente. [...]
[...] □ Cette distinction est également valable pour le sexe : les femmes représentent un quart des tués et un tiers des blessés sur les routes depuis les années 1970, mais cette « répartition » obéit à une « division sexuelle des positions dans l'espace routier » (p. 27) puisque 65% des femmes sont tuées en tant que passagères, contre pour les hommes. □ Par ailleurs, les accidents de la route et la mortalité routière touchent massivement les jeunes (15-25 ans) : 25% des tués sur la route pour 15% de la population française globale. [...]
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