Travail, milieu professionnel, milieu industriel, rythme de travail, restauration rapide, Georges Friedmann, employés, ouvriers, intensification du travail, mécanisation des taches, répétition des taches, travail collectif, cadence de travail, contraintes professionnelles, catégories socio-professionnelles, activité professionnelle
Les travaux sociologiques sur le milieu ouvrier dans les années 1960-1970 ont notamment mis en exergue l'intensification du travail par la répétition et la spécialisation des tâches. Bon nombre d'observations ont eu lieu dans les usines à cette période. À titre d'exemple, nous pouvons citer les travaux fondateurs de Friedmann dans Le travail en miettes (1964), qui soulignent l'éclatement et la division des tâches professionnelles dans le milieu industriel.
Cependant, l'organisation du travail s'est depuis transformée sur bien des aspects : nouvelles technologies, hausse du secteur tertiaire, développement des employés et baisse significative du nombre d'ouvriers.
En analysant différentes sources de données croisées, à la fois qualitatives et quantitatives, nous nous proposons de mener une réflexion sur l'intensification des conditions de travail actuelles.
[...] En comparant à présent avec une autre variable qu'est le déplacement automatique d'un produit ou d'une pièce, on relève que les cadres et professions intellectuelles supérieures ne sont quasiment pas concernés par cette contrainte professionnelle sur toutes les périodes confondues. Ils sont moins à se sentir concernés par la problématique. En revanche, les employés sont de plus en plus nombreux à déclarer se sentir concernés par le déplacement automatique d'un produit ou d'une pièce : en 1984, la proportion d'employés dans cette situation est quasi nulle et elle passe à plus de en 2016. On constate qu'au fil du temps l'automatisation acquiert de plus en plus d'importance pour cette catégorie socioprofessionnelle, tout comme les ouvriers. [...]
[...] Autrement dit, la situation des équipiers travaillant dans la restauration rapide peut être rapprochée à bien d'autres secteurs d'activité. L'une des conclusions de ce travail d'analyse porte notamment sur la situation d'entre-deux dans laquelle se trouve les employés : ces derniers sont à la fois soumis aux contraintes temporelles connues également par les ouvriers, mais se retrouvent également dépendants du travail de leurs pairs, tout comme les catégories socioprofessionnelles supérieures. [...]
[...] Plusieurs volets composent cette enquête et les individus sont notamment interrogés sur : l'organisation de leur temps de travail ; les contraintes physiques et l'intensité de leur activité ; leur degré d'autonomie ; les conflits de valeurs ainsi que les exigences émotionnelles ; les rapports sociaux au travail et enfin la reconnaissance, l'insécurité et les changements dans le travail. Nous avons choisi de travailler particulièrement sur le tableau 10 portant sur « Les rythmes de travail. Contraintes machiniques et techniques, dépendance vis-à-vis des collègues, par CSP - 1984 à 2016 ». Ce choix fait écho à l'enquête sur les étudiants exerçant une activité professionnelle dans les fast-foods. Nous avons mis en exergue précédemment les contraintes temporelles des équipiers ainsi que la forte dépendance professionnelle de ces derniers. [...]
[...] En l'occurrence, l'observation participante masquée permet aux sociologues de réaliser directement la difficulté des conditions de travail des étudiants-équipiers. Outre les données formelles recueillies, tout un travail de distanciation sur le ressenti des observateurs-participants a eu lieu. Cet extrait illustre l'intensification du travail dans les fast-foods et montre notamment les contraintes de rythme de travail auxquelles les équipiers en caisse sont soumis. En effet, ils sont à la jonction entre les clients et ceux en cuisine. Tout se passe comme s'il était question de gérer le flux-tendu entre la prise de commande, sa réalisation et l'attente des clients. [...]
[...] D'un point de vue analytique, on observe une assez forte scission entre la nature des contraintes professionnelles déclarées des ouvriers et celle des cadres et professions intellectuelles supérieures. En revanche, la catégorie socioprofessionnelle des employés tend à se rapprocher sur certains points de celles des ouvriers comme c'est le cas des contraintes relatives à l'automatisation - bien que l'ordre de grandeur soit plus élevé pour les ouvriers. Concernant les autres contraintes et la dépendance vis-à-vis des collègues, on retrouve toutefois une certaine corrélation entre les réponses données par les cadres et celles des employés. [...]
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