"La recherche d'une identité nationale est devenue un mot-clé polyvalent au centre des discussions contemporaines sur les relations entre la production et la conception de la culture et de la constitution d'un état-nation. "
Il devient donc de plus en plus important pour un pays aujourd'hui de pourvoir affirmer et revendiquer une identité. Dans le cas de l'Algérie, qui est une nation qui a subi énormément de troubles au cours de ces dernières centaines d'années, la quête d'une identité collective se retrouve au centre de tous les débat (...)
[...] Le pouvoir colonial réplique sa vision à travers des symboles, des images, le cinéma, etc. Cela-dit, les auteurs des livres Les hommes qui marchent et L'Amour, la fantasia, ont vécu immergées dans ces représentations. Assia Djebar fait mention de ce point à la page 181 lorsqu'elle écrit : " j'étudiais donc le français, et mon corps, durant cette formation, s'occidentalisait à sa manière." Dans cette deuxième partie nous allons donc voir, avec l'exemple de l'Algérie, ce que contient un récit mythologique, historique ou littéraire pour qu'il construise une identité. [...]
[...] Pour conclure sur l'écriture féminine qui permet l'expression de l'identité, je citerai ce dernier extrait : "Dans la parole féminine comme dans l'écriture ne cesse jamais de résonner ce qui de nous avoir jadis traversé, touché imperceptiblement, profondément, garde le pouvoir de nous affecter, le chant, la première musique, celle de la première voix d'amour, que toute femme préserve vivante." Cela rejoint alors ce qu'Horst avait mis en valeur pour un pays. Ce qui construit une identité, tant personnelle que nationale, est ce qui a touché le sujet par le passé. Donc, avant que l'écriture construise une identité nationale collective, elle construit une identité individuelle. On peut encore relever dans le texte de Djebar à la page 87 : "Tu vois, j'écris, et ce n'est pas "pour le mal", pour "l'indécent"! [...]
[...] Mais nous tirons aujourd'hui la conclusion inverse : est malade, ou sera malade, celui qui refoule. " Maintenant, nous pouvons donc tenter une approche de l'explication de l'identité algérienne, mais il est important de ne pas faire l'amalgame en confondant la réelle représentation de l'identité du pays et l'assimiler à la vision qu'en a la France. Le texte de l'Associations des Oulémas[5] nous donne idée de ce que les algériens désiraient voir en leur identité nationale. Ils voulaient une Algérie-nation, or pour définir l'identité d'une nation, il faut d'abord savoir ce qui constitue cette nation. [...]
[...] L'auteur sent qu'elle trahit ses origines car elle écrit avec la langue de l'envahisseur. C'est comme si elle tentait alors de remplacer littérairement la vrai image de l'Algérie à celle que les français avaient établi. Souvent, on ne peut avoir une réelle vision de l'identité algérienne car, oppressée par la France pendant trop longtemps, ce que les français ont écrit à son sujet domine les quelques traces laissées par les algériens et c'est un point souvent développé par Djebar tout au long du livre ; elle s'inspire de sources historiques comme des lettres et des journaux de l'époque appartenant aux commandants français et prône le fait qu'il y a toujours la mise en valeur du point de vue des vainqueurs de la guerre. [...]
[...] En plus de trouver des expressions dans L'Amour, la fantasia comme "mutilation de la mémoire" à la page 13, on conserve ce thème majeur de la claustration des femmes dans ces deux romans. Cet enfermement est souvent associé à l'image hurlante de la femme. Notre dernière partie est consacrée à la définition de l'identité algérienne dans l'œuvre d'Assia Ddebar. Cette dernière est avant tout une historienne. L'importance des faits historiques resurgit à plusieurs moments dans son roman, notamment lorsqu'il est question des documents des guerres du passé. Cela-dit, l'image de l'Algérie qui me parait la plus frappante dans ce texte est celle d'un pays hurlant. [...]
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