Étude de situation médico-sociale - La peur de l'abandon

Thèmes abordés

Éducation spécialisée, CTR Centre Thérapeutique Résidentiel, CPOA Centre Psychiatrique d'Orientation et d'Accueil, Paris, ASE Aide Sociale à l'Enfance, psychologie, psychiatrie, soins psychiatriques, double bind, faux self, développement social et émotionnel, relation d'attachement, troubles de la relation, maison relais, résidence d'accueil, CMP Centre Médico-Psychologique, maladie somatique, maladie psychique, GEM Groupe d'Entraide Mutuelle, lutte contre l'isolement, prévention de l?exclusion sociale, accompagnement, services sociaux

Résumé du document

Je suis éducatrice spécialisée au centre thérapeutique résidentiel (CTR) l'Étape, à Paris. Je vais prendre le relais de l'éducatrice référente de J. Pour comprendre sa situation, j'ai à ma disposition le contexte de son admission, sa situation ainsi que le compte rendu de l'accompagnement au centre psychiatrique d'orientation et d'accueil (CPOA) rédigée par son éducatrice référente.

J. est un homme de 36 ans présentant divers problèmes, dont la peur d'être abandonné. Il est accueilli dans notre centre thérapeutique résidentiel (CTR) depuis décembre 2015. Après avoir synthétisé la situation de J., j'analyserai ses différentes problématiques et je proposerai divers axes d'accompagnement envisageables afin de l'insérer au mieux dans notre société et de le rendre le plus autonome possible.

Extraits

[...] Les groupes d'entraide mutuelle (GEM) ont été introduits par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Conclusion On peut conclure, sur cette situation, que J. est un homme très carencé du fait de ses histoires passées, qu'il est extrêmement anxieux et dépressif et qu'il a très peur de se retrouver seul. Cependant, on peut voir qu'il y a différentes solutions pour essayer de l'accompagner au mieux dans sa vie future. [...]

[...] Il a cessé de travailler à partir de 2009. Depuis qu'il est au centre thérapeutique résidentiel il a pu reprendre un emploi en intérim en tant que veilleur de nuit dans un centre d'hébergement pour migrants et a rapidement obtenu un contrat à durée déterminée (CDD) de plusieurs mois. Il souhaite prochainement être embauché en contrat à durée indéterminée (CDI) pour ensuite se former au métier d'éducateur spécialisé. II. Problématiques En observant le parcours de J., je constate que c'est un homme qui a très peur de l'abandon. [...]

[...] Il angoisse de devoir quitter le centre et de se retrouver seul. Cela explique en partie la consommation d'alcool en grande quantité et le fait qu'il fume du cannabis. Il s'est également encore bagarré et a menacé de se suicider en brandissant un couteau. Il remet en échec ce qu'il a pu construire avec le centre. III. Axes d'accompagnement Pour essayer de trouver une stabilité à J., je vais proposer diverses solutions pour la suite de sa vie. Tout d'abord, je pense que les maisons relais ou les résidences d'accueil seraient un bon moyen d'hébergement pour J., cela lui permettrait d'être entouré et donc, de ne pas vivre seul. [...]

[...] Bowlby en parle très bien avec sa théorie de l'attachement, il dit : « Un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue ». J. reporte cette relation d'attachement envers le personnel du centre thérapeutique résidentiel (CTR). Comme le disent Spitz et Bowlby, les enfants présentant des troubles de la relation ont des souffrances dans leurs corps, des troubles alimentaires ainsi que des troubles du sommeil. J. a de grosses carences, du fait de ses placements en foyer très jeune. [...]

[...] Leur relation est très irrégulière et instable. Sa mère le contacte via Facebook lorsqu'elle apprend que J. a un travail. Il retourne vivre chez elle et doit subvenir aux besoins de toute la famille. Dès qu'il n'est plus en mesure de subvenir aux besoins de la famille, sa mère le « met à la porte » et le recontacte seulement quand il a de nouveau un travail. Sa mère s'est remise avec un autre homme et a eu deux enfants avec ce dernier. [...]