Il s'agit d'une étude anthropolinguistique du film Premier Contact de Denis Villeneuve.
Comment réagirait l'humanité si elle était confronté à l'altérité ? Dans le film Premier Contact (Titre original : Arrival), réalisé par Denis Villeneuve, sorti en 2016 et adaptation du livre L'Histoire de ta vie de Ted Chiang, est justement mis en scène les modalités du dit premier contact. Alors que souvent dans les films et livres de science fiction l'extraterrestre s'avère imperméable à toute compréhension, dans Premier Contact, il y a une véritable réflexion sur la manière de procéder pour essayer de comprendre un être dont on ne connaît rien, notamment ses intentions. Douze vaisseaux sont apparus dans le monde et à chacun d'entre eux est affectée une équipe supervisée par un physicien et un linguiste. Sont mis en scène Louise Banks, une linguiste et Ian Donnelly, un physicien, qui vont être mobilisés pour comprendre les motivation de ces « heptapodes » dans un des vaisseaux aux États Unis. Mais pour y parvenir, il va d'abord falloir essayer de les comprendre tout court et déconstruire tout ce qui semble évident dans le langage. Pour la réalisation de ce film, des théories linguistiques et une linguiste ont été mobilisés. Ainsi nous mèneront notre réflexion en nous questionnant sur la mise en scène des modalités du premier contact dans le film et en quelle mesure elles soulèvent des problématiques réalistes auxquelles les linguistes font face ?
[...] Idée entièrement exploitée dans Premier Contact. Paradoxalement, il semblerait que les heptapodes possèdent la clé d'un langage universel, qui suppose une langue libre, transparente, mais aussi une pensée libérée d'ambiguïté, de plusieurs interprétations. Éliminant la difficulté de traduire fidèlement des intentions en mots : réduire la diversité des pensées. Ce qui suppose donc que les diverses représentations que nous nous faisons du monde soient unifiées. Or, le pluralisme, l'objectivité impossible, et la pluralité des mondes est au cœur de la théorie de Sapir-Whorf. [...]
[...] Sont mis en scène Louise Banks, une linguiste et Ian Donnelly, un physicien, qui vont être mobilisés pour comprendre les motivation de ces « heptapodes » dans un des vaisseaux aux États Unis. Mais pour y parvenir, il va d'abord falloir essayer de les comprendre tout court et déconstruire tout ce qui semble évident dans le langage. Pour la réalisation de ce film, des théories linguistiques et une linguiste ont été mobilisés. Ainsi nous mèneront notre réflexion en nous questionnant sur la mise en scène des modalités du premier contact dans le film et en quelle mesure elles soulèvent des problématiques réalistes auxquelles les linguistes font face ? [...]
[...] Puis Louise en arrive à un stade où elle peut même se permettre de créer elle même les signes, avec ses mains. Peu à peu, elle est victime de « flashforwards » qui s'expliquent par le fait que ces signes circulaires sont intemporels, à l'image de leurs corps, de leurs vaisseaux. Leurs sigles ne sont pas tributaires du temps. Leur langage écrit de part leur forme ne va ni vers l'avant, ni vers l'arrière. Leur orthographe non linéaire amène à se poser la question de leur pensée. [...]
[...] C'est ce qui cimente les peuples. La première arme qu'on brandit dans un conflit ». Dans ce cas, le langage des heptapodes a une certaine agentivité : «offer weapon », l'énoncé a une action sur des personnes, dans le sens où il provoque une panique générale et le déploiement des forces militaires sur le point de déclencher une guerre. Pourtant le but visé était la coopération des humains autour d'un même langage. Cette vision d'un langage universel semble sur le point d'échouer, quand Louise Banks, utilise cette « arme », celle qui « cimente les peuples » et non pas que l'on « brandit dans un conflit », pour appeler le gouvernement chinois, regarder dans le futur et prononcer les dernières paroles de la femme du général Shang. [...]
[...] Dans le film, cette idée est notamment illustrée par la méthode du gouvernement Chinois pour communiquer avec les heptapodes : le majong. Ainsi les idées sont exprimées par la victoire, la rivalité ce qui amène à considérer une conversation comme une partie. Mais le film va encore plus loin en poussant les conséquences du relativisme linguistique au-delà de la théorie : la langue influence, non seulement, la pensée du locuteur mais conditionne toutes ses pensées et même ses capacités cognitives. [...]
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