Dans le cadre de notre observation de sociologie, nous avons choisi un lieu particulièrement riche et complexe en interactions sociales, le métropolitain. C'est dans cette perspective que nous nous sommes rendus sur les lignes du métro le lundi 14 mai en fin de matinée pour y mener notre enquête, qui sera uniquement ciblée sur l'intérieur des wagons du métro. Afin d'obtenir une analyse plus fine et plus proche de la réalité, nous avons décidé d'adopter une posture la plus neutre possible et une participation minimale. Nous étions comme des anthropologues qui ignoraient tout de ce monde souterrain. C'est pourquoi nous décrirons ce que nous avons vu comme si cela nous étonnait. Même si nous n'étions que de simples observateurs, nous avons pris beaucoup de notes, ce qui était aisé dans le sens où nous passions incognito. Les individus ne se doutaient guère que nous menions une observation sur leurs pratiques, mais certains ont pu être surpris par le fait que nous écrivions dans le métro. Prendre des notes était avant tout nécessaire parce que le métro a la caractéristique d'être un lieu en perpétuel mouvement, où il se déroule toujours quelque chose de singulier. Par conséquent, il fallait tout noter en temps réel pour que rien ne nous échappe. Mais il nous est arrivé de descendre à plusieurs reprises afin d'effectuer une synthèse de nos remarques. En plus des notes, nous avons pris quelques photos au sein du métro de manière discrète, puisque la législation interdit normalement de prendre des clichés dans les lieux de la RATP. Cette observation fut agréable et enrichissante, d'autant que nous n'avons rencontré aucun problème majeur qui aurait pu entraver notre enquête.
L'objet d'étude que nous avons choisi nous a semblé tout à fait intéressant dans le sens où le métro est un monde vraiment particulier, un lieu où la foule se côtoie constamment, où des choses pour le moins étranges se produisent. A travers notre analyse, nous avons souhaité faire ressortir les régularités que nous avons pu constater, tant au niveau des interactions sociales que des comportements ou de l'ambiance particulière du métro. Il nous a paru pertinent de mettre en corrélation cette observation souterraine avec la sociologie urbaine et la ségrégation qui existe au sein de la ville. Ainsi, nous nous sommes demandés si la composition sociale et ethnique des quartiers parisiens peut se retrouver par analogie dans le métro. Notre étude sera ciblée sur deux lignes qui semblent a priori parfaitement antagoniques : la ligne 4, traversant Barbès, Château d'eau, Château rouge, Gare du Nord ou Gare de l'Est et la ligne 14 appelée « météore » qui va de Saint-Lazare à la Bibliothèque François Mitterrand. Nous avons postulé que la composition sociale et les comportements des individus divergeraient profondément entre ces deux lignes. Mais l'observation nous a apporté beaucoup de nuances et nos « prénotions » ont parfois été déjouées. Afin de compléter une observation qui aurait été lacunaire avec les seules lignes 4 et 14, nous avons complété nos remarques à l'aide des lignes 8 et 5, que nous avons examinées en guise de conclusion.
Après avoir mené à terme un compte rendu d'observation détaillant nos remarques, nous tenterons d'effectuer une interprétation hypothétique de ce que nous avons pu constater. Ainsi, nous nous poserons la question suivante : en quoi le métro est-il le théâtre d'une grande variété de comportements sociaux ?
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[...] Cet espace est en constant mouvement, en mutation permanente. Les individus ont la possibilité de descendre à n'importe quelle station présente sur la ligne. Nous avons constaté que plus nous nous rapprochions du terminus, plus le métro se vidait. En outre, nous avons remarqué que certaines stations étaient plus favorables à des montées et descentes d'individus. Ainsi, la gare de l'Est, la gare du Nord, Châtelet, République ou Montparnasse sont de véritables lieux où se croisent les personnes. Cette sensation de mouvement permanent a été encore plus vive dans la ligne 14. [...]
[...] Il est vrai que de ce côté-là, notre excursion n'a fait que confirmer nos préjugés. Le wagon était sale et tagué à plusieurs endroits, des messages comme Sarko facho (écrit ainsi) apparaissaient sur les vitres. Le sol était jonché de chewing-gum et il semblait n'avoir pas été lavé depuis un long moment. Les vitres étaient elles aussi dans un piteux état, elles étaient rayées tout le long du wagon. Néanmoins, les sièges étaient en très bon état, bien que disposés de façon classique (cf. [...]
[...] Il s'agissait d'un couple d'une soixantaine années qui discutait de leur famille : Ca fait longtemps qu'on ne les a pas vus, dis-moi. Il faudrait peut-être qu'on passe les voir un de ces jours. Oui c'est vrai, en même temps avec tous les soucis que nous avons eus ces derniers temps Si le couple n'est pas rentré davantage dans les détails, c'est peut-être par volonté de sauvegarder le caractère privé de cette histoire. Nous avons également assisté à une discussion entre deux personnes fortement imbibées d'alcool et vêtues de manière très négligée : On peut pas avoir la bière, les cacahuètes et le cul de la serveuse Cette phrase nous a particulièrement stupéfaits et choqués, d'ailleurs nous avons échangé un regard amusé, et leur discussion a suscité des rires gênés de la part des passagers. [...]
[...] Ce qui pourrait expliquer le fait de lire des journaux ou des livres, c'est la longueur du trajet et l'ennui qui s'ensuit. Cela touche toutes les catégories de population que nous avons observées : tout nous laisse à penser que la lecture est un fait qui s'est largement démocratisé et répandu. Elle n'est plus comme dans les siècles précédents, le fait d'une seule élite. Il en va de même pour le téléphone portable, qui est un outil récurrent dans le métro, soit pour appeler, soit pour envoyer des messages, soit pour jouer. [...]
[...] Il est à noter que la population était répartie de façon très aléatoire même si l'on a pu observer quelques déterminismes. La ligne 14, surnommée le météore nous a permis de saisir tout l'écart qu'il existe entre deux lieux, paraissant à premier abord comme identiques. Le wagon nous a paru bien plus moderne, comme si l'on changeait d'époque. Cette ligne propose des wagons avec des portes entièrement automatiques, ce qui évite les bousculades et autres désagréments. Aussi il est impossible de se suicider du fait des vitres qui empêchent l'accès aux voies. [...]
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