En étudiant les inégalités sociales en France Maurin, Dubet Muccielli & Buno1
(2013) contrastent
les différentes politiques publiques mises en place pour lutter contre les inégalités et discriminations
dans différents aspects de la société, avec une indifférence, réelle ou supposée de la celle-ci envers
les concepts d'inégalité. Ce paradoxe est convenablement illustré par la création en 2003 de
l'observatoire des inégalités, dont le rôle est de fournir une expertise indépendante du phénomène
sociale qu'il est supposé étudier, fournir des analyses et les mettre à la disposition du grand public,
mais également souligner les améliorations et avancées dans la lutte contre les différentes facettes
des inégalités sociales.
[...] Enfin, la littérature offre des éléments permettant de quantifier la mobilité sociale, sous la forme de la matrice de mobilité sociale - illustrée par Peugny (2014). Il s'agit d'un outil pertinent à l'étude de l'évolution du statut social d'individus, ou de classe d'individus par rapport à leurs parents et à leurs enfants. La matrice a l'avantage de donner à la fois un cadre analytique de la structure de classe d'une société donnée à une période fixe, mais également à observer l'évolution de cette structure dans le temps. [...]
[...] L'école contribue ainsi à une construction sociale du langage qui n'est pas neutre, et qui renforce les rapports de domination sociale qui caractérisent les relations entre classes sociales. Le Manchec s'intéresse particulièrement au champ scolaire pour illustrer son argument : en imposant une langue française normée et codifiée, l'école impose en réalité une version parmi d'autre, et particulièrement la version affectée par la classe dominante. L'auteur cite Bourdieu en complétant l'attitude du personnel pédagogique dans le processus de transmission de savoir, qui revient à transmettre en plus des normes linguistiques autant que comportementales. [...]
[...] Enfin, les effets de la crise financière de 2008 s'étendent aussi à un autre type d'inégalités qui dépasse les caractéristiques individuelles de la population - Maurin & al. mentionnent les inégalités géographiques comme une nouvelle forme d'inégalité. Les territoires les plus marginalisés concentrent des problèmes et des difficultés qui exacerbent les autres aspects d'inégalités, comme le chômage, l'emploi et le mal-logement. Cela se reflète par exemple dans la désillusion des classes moyennes, qui sentent vivre un déclassement social malgré l'amélioration sur d'autres aspects. [...]
[...] La socialisation par les normes pour ces élèves sera donc positive, et ces derniers ne verront aucune différence entre les comportements en famille et en école. Au contraire, les enfants dont les parents auront adopté une stratégie éducative à contre-sens des normes et des comportements attendus par l'institution scolaire seront marginalisés, et passeront par une socialisation par l'échec qui renforcera l'à-priori négatif vis-à-vis de l'école. De ce point de vue, si l'école échoue à favoriser la mobilité sociale, ce n'est pas parce qu'elle ne transmet plus les savoirs et les capitaux culturel et symbolique pour y parvenir. [...]
[...] Si les ménages les plus riches augmentent leurs revenus et/ou leurs patrimoines à un rythme supérieur à celui des autres classes sociales, les écarts de richesse augmentent. Cela n'a cependant pas d'effets particuliers sur le bien-être des ménages les plus démunis, ou encore les classes moyennes. Cela était le cas en 1990, mais pas en 2008. En effet, la crise financière, ainsi que la récession économique qui l'a accompagnée a eu un effet de déclassement social significatif sur une partie de la population la plus vulnérable. Maurin & al. [...]
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