Les femmes luttent, partout, individuellement pour leur émancipation, ou collectivement, dans une multitude de réseaux, de collectifs, pour leurs droits. Pour garder leur emploi, obtenir des crèches, s'assumer seules quand elles en viennent à divorcer, dénoncer un viol ou des violences, vivre... Et dans d'autres régions du globe, avec quel courage, pour résister au rouleau compresseur de lois islamistes d'un autre âge, ou pour sortir l'Afrique de son lent naufrage. On en parle peu, sauf, une fois par an, pour la Journée internationale de "la" Femme. En évitant d'appeler ce 8 mars de son vrai nom : la journée internationale "des luttes des femmes".
[...] Dans certains pays fondamentalistes, les espaces censés les protéger enferment les femmes et les coupent du monde. Il faut aussi dire que dans l'islam ce débat philosophique et intellectuel sur la libération de la femme existe mais avance lentement. Il existe pourtant depuis quelques années un courant féministe à l'intérieur de l'Islam, qui conteste ce qu'il considère comme des interprétations machistes des textes sacrés. Leur conférence à Barcelone en 2005 a pu réunir quelques centaines de femmes autour de ces perspectives. [...]
[...] Badinter propose, à travers des philosophes connus du 18èmes siècle, des solutions aux inégalités entre un homme et une femme. Au cours des siècles, la révolte féministe se fait aussi par une révolte sociale, comme Flora Tristan qui s'inspire des doits de l'Homme pour illustrer la cause de la femme. C'est à partir de ce moment, début 19ème siècle que naît vraiment le féminisme. L'auteur pense que la condition de la classe ouvrière dépend de l'émancipation des femmes. On trouve donc au final un combat entre égalité sociale et féminisme. [...]
[...] En Grande-Bretagne, le féminisme se manifeste par des actions parfois violentes et spectaculaires pour l'obtention du droit de vote (le suffragisme sera un vaste mouvement jusqu'à la veille de la première Guerre Mondiale). Les Etats-Unis comptent les mouvements les plus puissants, ils sont à l'origine de la première convention des droits de la femme dans l'Etat de New York. En Allemagne, le débat féministe pénètre les cercles socialistes. Auguste Bebel permet de faire inscrire l'égalité homme femme, dans le programme du parti social-démocrate. En France, les socialistes saint-simoniens et surtout Charles Fourier ont des positions féministes. [...]
[...] C'est à cette période que se forment les premières révoltes féministes de l'histoire. Benoîte Groult, quant à elle dénonce le mal être d'être une femme, de vivre que pour son mari, sa maison et ne pas être libre de faire des choix dans la vie. La pression sociale que portent les femmes sur leurs épaules est trop lourde, il faut que cela cesse. Benoîte Groult, dans ainsi soit-elle s'insurge des propos tenus par les hommes et utilise un registre assez dénonciateur pour bien appuyer sur les faits. [...]
[...] Et qu'elles soient partielles, à partir de luttes sur des aspects particuliers de l'oppression subie ? Parmi les collectifs extrêmement divers qui coexistent, certains n'ont qu'une vision encore réduite de ce qu'exige la transformation féministe de la société, alors que d'autres pensent avoir élaboré une pensée féministe plus globale et radicale. Que des groupes de femmes voilées se disent féministes choquent celles qui ont effectué des ruptures profondes avec des forces conservatrices et oppressives pour les femmes, et surtout celles qui désignent l'Islam comme leur ennemi principal parmi les religions. [...]
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