Habillement, prêt-à-porter, appartenance sociale, distinction sociale, classe sociale, années 60, Richard Hoggard, culture ouvrière, mode populaire, féminisme, consommation de masse, sociologie de la mode
L'habillement a toujours été un critère de distinction sociale et d'appartenance. D'abord modalité pratique et opérationnelle, l'habillement existe au départ afin de prévenir le froid, ou les brûlures du soleil. Cependant, cette pratique a rapidement couvert des finalités différentes et notamment celle de la distinction de l'individu. Cette distinction doit ainsi être entendue selon un double axe de différenciation.
Tout d'abord, un axe exogène, c'est-à-dire que l'habillement doit être perçu comme une modalité de distinction quant à l'appartenance à une culture. L'habillement des cultures asiatiques est ainsi différent de celui des cultures européennes, lui-même distinct des cultures africaines ou d'Amérique latine.
Endogène ensuite dans la mesure où, au sein de ces espaces culturels, l'habillement a ensuite servi de distinction entre les différentes classes sociales notamment par l'ajout de détails dans lesquels sont concentrés une grande quantité de capital. Ainsi, pour Roland Barthes, il existe une identification entre habillement qu'il évoque d'une façon forte, notamment lorsqu'il dit que "changer d'habit, c'était changer à la fois d'être et de classe", car l'un et l'autre se confondaient.
Cette confusion entre appartenance sociale et parfois même appartenance politique et habillement s'est ainsi maintenue presque tout au long des cultures humaines sans discontinuer.
Dès lors, il est intéressant de se demander dans quelle mesure les années 60, période de profond renouvellement social mais également et paradoxalement de standardisation de l'habillement avec l'émergence du prêt-à-porter, a perturbé cette relation séculaire.
[...] Ainsi, cette étude, loin d'aboutir à une surestimation de ces influences, fait notamment ressortir les axes de résistance et la survivance d'un nombre important de caractéristiques traditionnelles de l'habillement des classes populaires. Ainsi, pour l'auteur, le conditionnement des masses n'est pas le seul élément qui peut expliquer la culture des classes populaires et l'habillement reflète cette résilience des modalités d'affirmation sociale. Cette résilience s'affirme notamment dans ce que l'auteur décrit comme une dépense d'énergie démesurée à « être respectable » dimension qui trouve une transposition concrète dans la nécessité populaire qui présuppose notamment l'existence d'une tenue du Dimanche et dont la sécularisation va partiellement libérer les classes populaires. [...]
[...] Dans quelle mesure les années 60 ont-elles perturbé la relation entre habillement et appartenance sociale ? Introduction L'habillement a toujours été un critère de distinction sociale et d'appartenance. D'abord modalité pratique et opérationnelle, l'habillement existe au départ afin de prévenir le froid, ou les brûlures du soleil. Cependant, cette pratique a rapidement couvert des finalités différentes et notamment celui de la distinction de l'individu. Cette distinction doit ainsi être entendu selon un double axe de différenciation. Tout d'abord, un axe exogène, c'est-à-dire que l'habillement doit être perçu comme une modalité de distinction quant à l'appartenance à une culture. [...]
[...] Bibliographie - Barthes Système de la mode - Baudrillard Le système des objets - Bourdieu La domination masculine - Bourdieu Questions de sociologie - Lipovetsky L'empire de l'éphémère - Lipovetsky Le luxe éternel : de l'âge du sacré au temps des marques - Monneyron La frivolité essentielle. Du vêtement et de la mode - Monneyron La mode et ses enjeux - Monneyron La sociologie de la mode - Veillon et Ruffat La mode des sixties. L'entrée dans la modernité - Waquet et Laporte La mode - Roland Barthes, Le dandysme et la mode - Bétrix Le Wita : Ni vue ni connue, Ethnographie de la culture bourgeoise. [...]
[...] Tout d'abord, ce niveau de distinction se caractérise par une priorisation différenciée des approvisionnements en vêtements en fonction des catégories sociales montrant une différence non seulement entre classes sociales mais aussi au sein des classes populaires (cf. tableau ci-dessous). Enfin, ce souci de distinction va ainsi se noter par l'importance accordée à certains détails de l'habillement dont les classes populaires seront dépourvues et qui matérialisent leur statut social. Ainsi, l'absence de chapeau, de ceinture, de bijoux, de gants, de parapluie va matérialiser l'appartenance sociale. [...]
[...] Les caractéristiques de la mode dans les années 60 La mode de tout temps été un processus de diffusion du haut de la hiérarchie sociale vers les classes bourgeoises puis les classes populaires. Cette structure a cependant été fortement accélérée au cours des années 60 par l'accès massif des classes populaires au salariat, à une culture populaire saturée d'une imagerie américaine mais également du développement massif du prêt à porter qui a facilité et accéléré la transition et l'importation de modes provenant de la bourgeoisie ou de la culture populaire principalement américaine. [...]
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