Cas clinique : analyse d'une situation clinique, évaluation des besoins de santé et capacité à passer un acte notarié

Thèmes abordés

médecine, maladie d'Alzheimer, diagnostic, libre arbitre, acte notarié, capacité de jugement

Résumé du document

Mme de G., 62 ans, vient d'être hospitalisée à l'hôpital américain de Neuilly. Une forme modérée de la maladie d'Alzheimer a été diagnostiquée. Issue de la noblesse française aisée, Mme de G. habite une maison de 650 m2 à Neuilly avec son fils unique, quatre domestiques, une gouvernante et un majordome. Elle est à la tête d'un fonds d'investissement de plus de 2 milliards d'euros depuis 1990, qui est la principale source de revenu de la famille. Elle gère également un domaine en Provence et un dans le Périgord.

Mme de G. souhaite faire une donation financière particulièrement généreuse à son fils pour l'aide qu'il lui apporte au quotidien. Le rendez-vous pris avec le notaire se fera en présence de M. de G., à la demande de sa mère.
Lors de l'échange à l'étude du notaire, Mme de G. paraît peu sûre d'elle. Elle semble rechercher en permanence, du regard, l'acquiescement de son fils. Celui-ci prend d'ailleurs souvent la parole à la place de sa mère.

Extraits

[...] le suive afin de retrouver sa chambre ou les toilettes par exemple, est une méthode fréquemment recommandée et utilisée pour les malades d'Alzheimer). Retirer les meubles inutiles et dangereux permet d'éviter tout risque de perte ou même d'accident. Il est préférable aussi que Mme de G. ne sorte désormais plus seule mais accompagnée car les risques qu'elle se perde sont de plus en plus importants. Si elle y tient vraiment, sortir avec un bracelet ou un médaillon peut être une solution, mais dans la mesure où elle peut compter sur de nombreux domestiques, il semble plus simple que l'un d'eux l'accompagne. [...]

[...] éprouve alors de plus en plus de difficulté à soutenir des conversations d'abord par téléphone puis lors de conversation en réunion physique avec ses partenaires étrangers. Elle se rend compte d'erreurs de reporting dans ses fichiers de comptabilité et financiers, sans se souvenir avoir entré elle-même ces données erronées dans les logiciels financiers. Le médecin traitant alors consulté lui prescrit un antidépresseur qui a pour effet de surtout l'endormir en journée. Rapidement, elle arrête le traitement d'elle-même sans signaler à son médecin. [...]

[...] Cela dit, les sorties accompagnées, effectuées dans un milieu familier et apaisé (jardin . peuvent être très profitables pour Mme de G. Celle-ci devrait également envisager de mettre un terme à ses activités professionnelles, surtout celles qui peuvent être stressantes, ou, du moins, de limiter son engagement aux activités les plus simples, nécessitant une attention modérée et ne menaçant pas le bon fonctionnement de l'entreprise, même en cas d'erreur due à son état de santé. Son patrimoine peut être mis sous protection judiciaire ou sous curatelle, à moins que son fils ou d'autres associés ne prennent le relais de sa gestion. [...]

[...] Il faut cependant s'assurer qu'elle le suive réellement, les malades ne pouvant, et parfois ne voulant pas prendre leurs médicaments sur une base régulière. M. de G. Pour M. de G., les troubles de l'anxiété doivent être combattus à la fois par un traitement médical qui pourrait signifier la prise de médicaments, comme des anti-anxiolytiques et des anti-dépresseurs, qui devraient être prescrits par un médecin, et la consultation régulière d'un psychiatre. Dans la mesure où celui-ci effectue probablement toujours des activités diverses régulières, telles que l'usage d'un véhicule, il faut s'assurer de la compatibilité de ces traitements avec ses activités. [...]

[...] En outre, dans la mesure où celle-ci exerce la gestion d'un patrimoine, elle aura besoin d'une assistance rapide pour son entretien afin d'éviter que celui-ci ne souffre de son état de santé. M. de G. M. de G. semble particulièrement angoissé à l'idée de développer dans les prochaines années à son tour une forme de maladie d'Alzheimer. Or, alors même qu'il est actuellement bien portant, c'est cette perspective qui impacte le plus négativement sur sa vie quotidienne. Cela le met en danger, y compris physiquement, puisqu'elle peut troubler son attention pour des activités simples, telles que sa capacité à se déplacer en toute sécurité à l'extérieur comme à domicile. [...]