L'un des premiers thèmes abordés lors de l'entretien avec Philippe D. concerne les raisons de son engagement. Le modèle offert par son père, lui-même militant socialiste, semble avoir été déterminant, puisque la première explication qu'il donne à son engagement est la volonté de suivre son parcours. C'est pour cela qu'on peut penser que l'exemple donné par son père est la raison profonde de son engagement. En outre, deux événements politiques semblent avoir joué : il s'agit d'abord de la victoire de Mitterrand en 1981 qui est considérée comme le « déclic », c'est-à-dire que c'est cet événement qui est, en plus de l'engagement de son père, à la source de son intérêt pour la politique. Plus récemment, la présence du Front National au second tour de l'élection présidentielle de 2002 l'a également marqué : c'est à partir de ce moment-là qu'il a voulu « donner un peu de [lui-même] au sein du parti pour essayer de renouer avec la victoire ».
Philippe D. ajoute des raisons pratiques à son engagement, puisque le fait d'avoir du temps libre semble avoir été assez important. En effet, il dit qu'il voulait utiliser son temps libre pour s'investir dans quelque chose, avoir une occupation dans la vie privée. Enfin, son engagement politique paraît aussi avoir été motivé par l'impossibilité de faire partie de la franc-maçonnerie, à cause du refus de son épouse. Ainsi, les raisons de l'engagement de Philippe D. au sein du parti socialiste sont de différente nature ; on peut remarquer que l'aspect idéologique de son engagement n'apparaît pas comme primordial pour lui, puisque c'est la dernière raison avancée à son engagement.
Le second thème abordé lors de cet entretien concerne la socialisation politique de Philippe D. L'influence exercée par son père est primordiale. Celui-ci a notamment été secrétaire général de la mairie de Lomme, et donc responsable des bureaux de vote de la ville. C'est sous l'angle des élections que Philippe D. semble avoir abordé vraiment la politique. D'ailleurs, le souvenir de son père allant coller des affiches pour Marc Dolez, alors candidat pour la mairie de Douai, ou encore son intérêt pour les débats entre hommes politiques à la télévision le prouvent bien. Sa mère, quant à elle, avait des idées socialistes, mais ne militait pas. Si Philippe D. nie presque toute influence exercée sur lui par sa mère, on peut penser que le fait d'avoir deux parents socialistes a joué un rôle non négligent dans sa socialisation politique. En outre, il est intéressant de remarquer que Philippe D. se présente comme le digne successeur de son père, puisque sa sœur vit en Espagne et ne s'intéresse pas à la politique, et son frère ne partage pas tout à fait les mêmes idées que lui (et donc, peut-être, de son père). D'ailleurs, s'il ne parle pas de ses idées à sa fille, il aimerait néanmoins qu'elle milite à son tour au sein du PS pour « suivre le chemin de son père et de son grand-père ».
[...] Donc ici, c'est vrai que quand j'ai 15 jours de battement jours où je ne fais rien, je vais faire du collage. Je ne dis pas qu'il faut faire du collage tous les jours, mais tout au moins toutes les trois semaines ou un mois, je vais faire du collage. B-56 : Mais par exemple sur quoi porte le collage ? P-56 : Ben le collage ça va être par exemple . Je vais coller le poing à la rose. [...]
[...] Donc moi je raisonne un petit peu en tant que privé, hein. Ca va pas toujours de raisonner en tant que privé parce que c'est pas la même chose. Bon, ce que j'ai fait J'ai à peu près demandé à chaque camarade combien de bulletins il leur fallait sur leur bureau. Et petit à petit on arrive à trouver un nombre. J'étais à 6450 avec une réserve de 150 parce qu'il faut toujours prendre une petite réserve. Actuellement on serait à un peu plus parce qu'il y a eu de la construction, donc on serait à sur l'ensemble de Lille-Moulins. [...]
[...] Je garde un petit stock Donc là ce que je vais faire, peut-être, vous avez vu il y a bientôt les élections B-59 : Oui P-59 : Donc je vais coller le poing à la rose Je vais coller ça, mais en plus grand donc, les gens savent que c'est le sigle du parti socialiste Et au niveau distribution, par exemple, c'était des trucs comme ça [Il me montre une plaquette du PS pour les élections régionales] B-60 : Ah oui, ça, j'en ai vu. P-60 : Vous avez vu ? B-61 : Oui. P-61 : Ben, entre autres, il y avait Rémy. [...]
[...] C'est vrai que Martine Aubry elle a perdu son mandat de député ici sur Lille. B-155 : Oui, c'est vrai. P-155 : Avec un jeune hein. A mon avis elle les a eues là quand même. [dit- il en mettant sa main autour de sa gorge.] Enfin, c'est une autre histoire. Voilà. [Il me propose de m'offrir un verre.] B-156 : Juste une dernière question : est-ce que le fait d'être militant au PS a changé votre vision de la politique ? [...]
[...] Je suppose qu'ils ont vu que c'était plutôt la gauche Je pense qu'ils ont dû le ressentir. B-35 : Donc votre engagement c'est quelque chose que vous voulez montrer en fait ? P-35 : Montrer Oui, je suis content, je suis content d'être là, oui. Et puis ça me permet d'avoir une autre occupation également, d'avoir une occupation dans la vie privée, et de m'investir un peu dans quelque chose. B-36 : D'accord. Parce que là par exemple vous ne travaillez pas le matin ? P-36 : Non, aujourd'hui je ne travaille pas. [...]
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