Selon le spécialiste des déviances et de la délinquance Philippe Robert, en s'interrogeant sur le mot « crime », affirme que « le vocabulaire juridique français réserve ce mot pour désigner les infractions les plus lourdement punies, celles que jugent les cours d'assises.
[...] Notre société isole en quelque sorte ceux qui ne rentrent pas dans la norme. C'est le cas des individus précaires, les fameux « outsiders » dont a parlé Howard Becker qui se doivent d'être « cachés » aux yeux de tous pour ne pas qu'ils choquent le reste de la population. Ne pas aider correctement Matthieu dans son processus de soin et d'éducation au sortir de sa première affaire a conduit fatalement à la reconduction de son geste puisque ce dernier n'a fait l'objet d'un parcours de soins satisfaisant. [...]
[...] Ainsi, en guise de plan, nous proposons dans une première partie de présenter l'affaire criminologique en utilisant des termes psychologiques et sociologiques. En ce sens, nous rappellerons l'examen des faits dans un premier temps puis dans un second temps, nous poserons la question de la remise en question de la sacralisation de l'école et des établissements scolaires. Enfin dans une seconde grande partie, nous nous efforcerons d'analyser sociologiquement et psychologiquement le point de vue des parties, de la partie civile à la défense. [...]
[...] Dans l'autre sens, la violence que l'on retrouve dans bon nombre de champs sociaux peut influencer les acteurs, en l'occurrence les enfants, à reproduire cette violence physique ou symbolique à l'intérieur de l'espace scolarisé. Il y a en ce sens, un véritable effet de reproduction de ce phénomène. Ainsi, dans une perspective plus psychologisante, le meurtrier âgé de 18 ans (Matthieu) devait donc porter des stigmates sociaux qui ont pu le marginaliser au sein du groupe d'élèves (il était interne tout comme la victime). Étant déjà l'auteur d'un crime, celui-ci a pu nourrir une forme de rejet de son nouveau groupe d'appartenance. [...]
[...] C'est pour cette raison que nous commencerons l'analyse par le point de vue des parties civiles pour terminer par le point de vue de la déviance. A. Selon la partie civile La principale (et légitime) incompréhension de la partie civile, c'est à dire la famille d'Agnès Marin, réside dans le fait d'avoir accepté qu'un individu comme l'accusé ait pu rentrer en scolarité dans un établissement mixte alors que ce dernier faisait déjà l'objet d'un premier crime aux intentions similaires par rapport à la victime. [...]
[...] L'école a toujours eu comme mission d'être un facteur de cohésion sociale pour les individus. La socialisation primaire de l'individu, offerte par son environnement familial et l'école, doit lui permettre d'apprendre en quelque sorte la vie en société. De plus, la mixité sociale dans les établissements scolaires doit en principe favoriser la compréhension mutuelle entre les différents groupes sociaux. Enfin, la discipline et les valeurs portées par l'école se doivent ainsi de limiter tout action qui serait considéré comme anormale, allant à l'encontre de sa mission. [...]
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