Le concept de valeur apparait à la fois dans le programme de première (avec les concepts de « norme » et de « rôle ») et dans le programme de terminale (à propos de l'action collective). Mais plus largement l'analyse sociologique des valeurs est nécessairement présente dans l'étude de la famille (classe de seconde), dans l'étude de la citoyenneté (classe de première) ou dans l'étude de la société démocratique (classe de terminale). La production sociologique est abondante sur ce thème depuis les classiques (Tocqueville, Weber, Durkheim, etc.) jusqu'aux publications récentes (un numéro spécial de la revue française de sociologie est paru en 2006).
[...] Il existe donc bien un espace de débat sur la crise des valeurs au sein de la sociologie. C'est ce débat qu'il s'agit de présenter de façon nuancée en puisant des exemples dans des domaines variés de l'investigation sociologique : famille, déviance, action collective, etc. Introduction Chaque évènement médiatisé (émeutes des banlieues en 2005, exemples de violences scolaires, publications de données statistiques sur la hausse des divorces et des naissances hors mariage, etc.) conduit inévitablement à l'expression de discours de déploration sur la crise des valeurs. [...]
[...] Par exemple, certains aspects de la religiosité, certes revisités sous un angle plus individualiste, ou la demande d'autorité au moins dans la vie publique, semblent connaître une remontée.” O. Galland et Y. Lemel (2007), Valeurs et cultures en Europe, La Découverte, Coll. Repères (page 110) sociétés individualistes démocratiques se caractérisent non pas par la disparition pure et simple de toute morale commune, mais par un accord profond sur une valeur centrale : la tolérance. ( )La modernité occidentale a inventé une nouvelle divinité, l'identité personnelle ; elle se caractérise, du coup, par l'injonction faite aux individus de devenir eux- mêmes. [...]
[...] Boudon (2002), Déclin de la morale ? Déclin des valeurs PUF (page 10) est donc loin de l'impression qu'ont certains de l'affaiblissement des valeurs et de la morale. On ne voit pas que les sujets se sentent davantage aliénés aujourd'hui qu'hier, ni qu'ils se perçoivent comme des petits dieux (deux lamentos fréquents). On ne perçoit pas de cassure entre ceux qui avaient vingt ans il y a trente ans et ceux qui ont vingt ans maintenant : entre ceux qui ont vécu l'essentiel de leur vie dans la société industrielle et ceux qui ont été élevés dans la société postindustrielle. [...]
[...] Cependant, on a pu parler de poussée délinquante (S. Roché) même si la tendance à la hausse semble s'être interrompue depuis les années 1980-1990. Cette hausse de la délinquance s'accompagne aussi d'une hausse des incivilités, c'est-à- dire de comportements qui, sans relever du droit pénal, constituent une menace pour l'ordre en public (S. Roché). En effet, les insultes, menaces, inscriptions sur les murs ou dans les transports publics, occupation de l'espace public (cages d'escaliers), dégradations (des boîtes aux lettres par exemple) sont de nature à troubler l'usage ordinaire de l'espace public et portent atteinte à la tranquillité des individus vaquent à leurs occupations quotidiennes. [...]
[...] Ainsi en va-t-il sur le plan religieux des manifestations intégristes ou fondamentalistes. Sur le plan religieux, on voit se développer (parfois en articulation avec le radicalisme religieux) des mouvements nationalistes et xénophobes qui développent des thèses conservatrices aux antipodes du libéralisme culturel. La démocratie elle- même est contestée au nom de régimes théocratiques ou de la spécificité des “valeurs asiatiques”. Toutes ces manifestations de rejet de l'individualisme et de réaffirmation du primat des communautés, des nations, des ethnies, des traditions peuvent être interprétées comme des signes de remise en cause radicale comme des remises en cause radicales de la modernité et de ses valeurs. [...]
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