La société a longtemps était vue comme supérieure aux individus qu'ils la composent. Durkheim et le paradigme holistique nous la décrivent comme telle. Elle est un tout, englobant les individus. Durkheim explique que la société préexiste aux individus. En effet, alors que les générations se succèdent, elle est toujours présente sans changements particuliers. Elle est donc la seule qui peut inculquer les valeurs et codes sociaux, réduisant les individus, les faits sociaux à de simples choses. Ils sont encadrés dans des trajectoires définies par la société, qui s'appuie sur les institutions. Leurs existences importent peu puisqu'ils sont déterminés à reproduire des valeurs et des codes sociaux, ils obéissent. Bien évidemment, cette vision durkheimienne n'est plus exactement suivie aujourd'hui et a été fortement contestée par Weber, son contemporain et les autres courants sociologiques. On observe effectivement que pendant de nombreuses années, les institutions permettaient, en quelque sorte, de mouler les individus, les formater dans des rôles définis par les classes sociales. L'Etat nation et souverain était légitime et respecté. L'Ecole, les institutions policières, représentants de l'Etat n'étaient pas remis en cause. On constate que le rapport des individus aux institutions a changé depuis. Les individus s'opposent certaines fois à celles-ci. Le manque de civisme dans les établissements scolaires (attaque des professeurs, revendication identitaire), montre le changement de la société. La contestation des jeunes envers les normes parentales montre que l'individu est invité aujourd'hui à s'épanouir et ne pas se soustraire à des normes supérieures. Il doit réaliser sa propre vie, diriger sa trajectoire, s'individualiser. Mais quelle est la place des institutions aujourd'hui ? Y a-t-il une crise des institutions ?
Nous essayerons de répondre à cette question, en dégageant deux points. A travers trois grandes institutions, l'Eglise, l'Ecole et la Famille, nous définirons en premier lieu le rôle de socialisation qu'elles tenaient dans les trajectoires des individus. Puis, nous évoquerons, toujours à travers ces trois exemples, le passage des institutions de la sphère publique à la sphère privée.
[...] Changement social et relations interethniques Y a-t-il une crise des institutions ? La société a longtemps était vue comme supérieure aux individus qu'ils la composent. Durkheim et le paradigme holistique nous la décrivent comme telle. Elle est un tout, englobant les individus. Durkheim explique que la société préexiste aux individus. En effet, alors que les générations se succèdent, elle est toujours présente sans changements particuliers. Elle est donc la seule qui peut inculquer les valeurs et codes sociaux, réduisant les individus, les faits sociaux à de simples choses. [...]
[...] Martuccelli) En effet, le concept de la religion a changé. Elle n'est plus une institution sur laquelle on s'appuie pour faire société mais plutôt vécu comme un remède aux problèmes que l'on a pu rencontrer dans notre vie. L'adhésion à une religion, que ce soit la religion chrétienne ou une autre, devient un choix personnel. Explicitons nos propos en prenant l'exemple de l'entrée d'un individu haut diplômé dans une religion. Cet individu, avant l'entrée dans la religion, pouvait y être hostile. [...]
[...] Le mariage symbolise l'amour entre deux individus et non plus le mariage arrangé. Il y a un véritable échange entre conjoints et surtout un changement au niveau des places des individus. Le mariage est réversible ! Si les individus ne s'aiment plus, ils divorcent. L'enfant devient central ! La femme fait passer son statut de mère avant celui d'épouse. C'est la marque de l'amour entre les parents. L'enfant est le ciment de la vie familiale. C'est sur lui qu'on fonde la mobilité sociale. A travers son éducation, les parents continuent leurs constructions. [...]
[...] Voyons, dans un second point, si on observe la même chose dans l'institution scolaire. Le choix des trajectoires scolaires Ce qui va considérablement affaiblir l'institution scolaire est sans conteste la massification de l'Ecole, dans les années 1960, qui change de discours et prône l'égalité des chances pour tous. Même si sur le fond, elle ne change pas ses méthodes d'apprentissage, fortement en connexion avec la culture dominante, son slogan change. Ce qui faut retenir, c'est qu'avec l'arrivée d'un nouveau public, dans les collèges, les lycées et enfin les universités, les diplômes sont de plus en plus dévalués car obtenus par un grand nombre d'étudiants. [...]
[...] Pour conclure cette étude, nous pouvons dire qu'il existe un affaiblissement des institutions. On constate un renversement du schéma : les institutions au sommet sont aujourd'hui au bas du schéma. Elles servent les intérêts des individus. La subjectivation des individus est arrivée au sommet. Ils se construisent et ajustent leurs trajectoires en fonction de leurs expériences. Alors peut-on dire qu'il existe une crise des institutions aujourd'hui ? Les institutions sont toujours présentes dans notre société mais tendent à s'effacer. Comme le propose F. [...]
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