Crise, famille, Union européenne, modèle familial, mutations
La famille est considérée comme le « domaine de la vie le plus important » pour les Européens d'après une enquête de l'INSEE menée en 2003 sur l'ensemble des pays de l'Union européenne. Ce résultat d'enquête n'est pas étonnant, en effet la famille est ce qui nous touche de plus près et qui fait partie de notre intrinsèque, de notre naissance à notre mort. Lieu de socialisation, lieu de construction identitaire et d'individualisation, la famille constitue le point d'ancrage et de repères le plus important dans l'édification de l'individu. C'est pour cela que la question des mutations et bouleversements qui la touchent inquiète tant.
La famille traditionnelle fut une création externe: l'Eglise et l'Etat ont modulé et encadré les cadres des relations pour donner la famille typique telle que nous la concevons aujourd'hui. La famille désignée comme « traditionnelle » fut longtemps le schéma familial dominant: il devait dans la structure familiale s'agir d'un mariage monogame entre un homme et une femme, d'enfants (la famille nombreuse a toujours été promue, jusqu'à aujourd'hui avec des allocations familiales versées sous décision étatique), le père travaillant et la mère souvent restant au foyer avec ses enfants, sous l'égide et la protection du pater familias. Aujourd'hui tous ces traits de caractère tendent à se dissiper sous l'effet de multiples variables sociales et surtout sur la variation des deux principales instances à pouvoir contraignant et directif sur les individus: l'Eglise et l'Etat.
[...] En fait, s'entremêlent des phénomènes qui agissent positivement ou négativement sur l'individu et la société : prenons l'exemple du divorce : on peut en avoir la vision que l'égoïsme des parents par le truchement de cette décision augmente la détresse des enfants qui se retrouvent totalement déstabilisés et heurtés par le désamour des premières personnes auxquels ils se sont attachés, mais l'on peut voir à travers ce phénomène un progrès social, les individus et surtout la femme, ne sont plus obligés de subir leur condition. LA CRISE DE LA FAMILLE COMME MIRAGE MANICHEEN : La crise de la famille n'est que formelle, en effet, la famille traditionnelle n'est pas réduite à peau de chagrin ou survivance des temps modernes, elle est dans notre société omniprésente dans ces schémas. [...]
[...] Dans un premier lieu, nous allons décrire ce que l'on désigne comme la crise de la famille, nous allons observer quels sont les difficultés rencontrées à des niveaux individuels comme des niveauxglobaux faceà ce revirement systémique de la famille. Puis ensuite, nous relativiserons cette vision alarmiste en décrivant au sujet de la famille une mutation qui suit le cours de transformations extérieures et qui s'adapte, se flexibilise mai qui garde certains fondements. Il s'agit d'une évolution afférente à toutes les sociétés, à toutes les époques, le concept d'évolution même étant inhérent à l'être humain, donc naturel et parfois même positif. [...]
[...] Singly, sociologue français,a distingué autonomie et indépendance pour caractériser les relationsentre générations dans la famille actuelle. Alors que l'indépendance notamment financièrerenvoie au fait de disposer des ressources propres, l'autonomie désigne le fait de se construire un « monde à soi » et un projet de vie personnel (en ce sensles adolescents sont davantage autonomes): une dissociation peut exister entre les deux dimensions, puisque les jeunes sont plus autonomes à l'égard des autres générations maisaussi plus dépendants.Il souligne à quel point la norme d'autonomie est prescriptive. [...]
[...] Cet individualismene serait pas l'expression d'une prétendue crise de la famille mais constituerait au contraire unfondement substantieldes solidarités contemporaines. CONCLUSION :la cassure des années soixante-dix inhérente à plusieurs phénomène tels la révolution sexuelle ou industrielle n'est pas véritablement un virage à 360 degrés alors que la signification de « crise » suppose une lame de fond c'est-à-dire un évènement qui arrive ex abrupto et de manière violente, bouleversant complètement les fondements de la société. Il est effectivement impossible de se débarrasser définitivement d'un modèle passé, de même que parler de même qu'il est catégorique de désigner l'instance familiale comme étant exclusivementen crise en effet, celle-ci évolueaussivers des acceptions positives : reconnaissance de l'autorité parentale et non plus paternelle, droit à la contraception et à l'avortement. [...]
[...] Malgré cette évanescence de la famille traditionnelle faut-il parler de crise ou de simple mutation ? En effet, la disparition de certains attributs familiaux est à déplorer pour certains alors que d'autres, dans une approche plus objective, ne voient dans cette évolution seulement le fruit d'une adaptation aux nouvelles structures sociales et aux nouvelles attentes et aspirations des individus. L'instance familiale a pour objet principal l'éducation à travers le véhicule d'un capital culturel et axiologique, la transmission dupatrimoine mais aussi et surtout la famille a de plus en plus une fonction affective et donc favorise l'expression et le développement de la personnalité de l'enfant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture