C'est en 1943 que William Foote WHYTE a publié « Street Corner Society », dont l'objet est, comme l'indique le sous-titre, l'étude d'un quartier italien de Boston à la fin des années 30. Lorsqu'il s'installe au cœur de ce quartier, WHYTE n'a pas de projet précis, si ce n'est se pencher sur les conditions de vie difficile des jeunes d'un quartier pauvre. Au fur et à mesure qu'il se mêle à eux, il entrevoit ce qui devient le thème central de sa recherche : l'existence d'une organisation structurée tacite parmi les habitants
[...] B).Refusant en bloc la notion de désorganisation sociale pour ces quartiers (avancée par d'autres sociologue), WHYTE montre au contraire l'organisation informelle de cette communauté. En fait, à contre-courant de la tradition de son époque, qui définissait tout slum (quartier pauvre) comme une entité désorganisée, WHYTE met en évidence la structure qui régit le quartier. Il décortique les différents schémas d'interaction, au sein d'un groupe, mais également à l'échelle du quartier. Il montre ainsi que les hiérarchies jouent un rôle déterminant, et sont régulées par des lois implicites mais fortes. W.F. [...]
[...] Mais cela ne saurait poser de cas de conscience à un chercheur. Ce qui pose problème c'est que, quelques temps plus tard, après une période de froid avec ce Tony, WHYTE soit intervenu en sa faveur dans une affaire du Club de la communauté, non par conviction personnelle mais uniquement pour rétablir des liens plus forts avec lui pour l'avancement de son enquête. Selon l'auteur, le problème n'est pas d'influer sur les évènements (car le contraire serait impossible en vivant comme il l'a fait en permanence à Cornerville), mais c'est de ne pas l'avoir fait en toute transparence et d'avoir ainsi joué de sa position sociale dans une situation conflictuelle. [...]
[...] C'est donc une fois qu'il a su apprivoiser leur confiance que le véritable travail de WHYTE commence. En tant que témoins de cette intégration, nous nous devons de mettre en avant deux épisodes savoureux. Le premier se place lors de son approche de Cornerville et de sa recherche d'informateurs : il fut alors menacé d'être violemment éjecté du café où il avait cru pouvoir proposer sa compagnie à une jeune femme sous pétexte qu'elle était seule avec un couple déjà assorti. [...]
[...] Conclusion Aujourd'hui, Street Corner Society est devenu l'un des rares ouvrages de sciences sociales qui soit considéré comme classique non pour ses conclusions ou les concepts qu'il forge mais bien plus pour le dispositif d'enquête mis en oeuvre par WHYTE pour recueillir ses données. Ce serait pourtant une erreur de considérer que cette expérience consignée par WHYTE puisse constituer une sorte de discours de la méthode d'observation participante. Ce que l'auteur nous apprend plutôt c'est que le chercheur doit se fondre dans l'organisation du milieu observé et s'adapter aux relations qui y règnent (en ce sens, WHYTE a bien compris la définition de la situation de W.I.THOMAS). C'est pourquoi selon Alain TOURAINE, un travail de ce type est plus qu'un apprentissage. [...]
[...] Ainsi, lorsqu'il s'installe au cœur de ce quartier, WHYTE n'a pas de projet précis, si ce n'est se pencher sur les conditions de vie difficile des jeunes d'un quartier pauvre. Au fur et à mesure qu'il se mêle à eux, il entrevoit ce qui devient le thème central de sa recherche : l'existence d'une organisation structurée tacite parmi les habitants. I. Le refus du principe de désorganisation sociale appuyée par le choix de sa méthode de recueil des données. Une collecte des informations fiable et plutôt innovante pour l'époque. [...]
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