d'hommes et de femmes de la moyenne et haute bourgeoisie parisienne catholique.
L'introduction de l'étude (qui n'apparaît pas ici) avance la problématique qui va être suivie : « …rendre compte de cette culture (la culture bourgeoise) à travers l'étude de la personne bourgeoise. En clair comment devient-on bourgeois ? Suffit-il de naître comme tel ou bien faut-il apprendre à l'être ? ». En d'autre terme, Beatrix Le Wita pose la question de savoir ce qu'est un bourgeois ; ce qui le constitue, le définit, le distingue.
Elle va chercher à répondre à différentes interrogations : Peut-on parler de milieu bourgeois ?
Y a t il véritablement une culture bourgeoise ? Que signifie le terme bourgeoisie ?
Interrogations qui induisent autant d'hypothèses de travail qu'elle devra infirmer ou vérifier.
Le chapitre du livre débute sur une discussion de la situation d'enquête comme fait social et sur les interactions entre observatrice et informateurs au moment de l'enquête. Elle évoque directement les conditions de terrains qui peuvent biaiser l'étude et notamment la mise en place d'une stratégie de distinction invisible de la part des bourgeois afin de ne pas apparaître aux yeux des autres comme bourgeois. Nous reparlerons des problèmes rencontrés par la chercheuse après avoir évoqué la méthode d'enquête utilisée par la chercheuse.
[...] Le premier contact est sous forme d'un envoi d'un petit questionnaire. Certaines acceptent ensuite de rencontrer l'enquêtrice pour un entretien. Cette description de la méthode d'enquête nous indique l'utilité majeure des entretiens exploratoires qui permettent aux chercheurs de mettre en évidence des problèmes, des interrogations auxquels ils n'avaient pas pensé auparavant. Ces entretiens servent donc à trouver des pistes de réflexion. A terme, elle a pu procéder à une centaine d'entretiens d'hommes et de femmes, qui lui ont permis d'aboutir à certaines conclusions générales sur la culture bourgeoise (et notamment dans la revendication ou non d'une famille à l'autre d'appartenir à la bourgeoisie.) Les problèmes engendraient par cette étude sont nombreux. [...]
[...] Dans ce cas, il parait difficile de faire preuve d'assez de recul pour mener sans préjugés son étude. Elle insiste très souvent sur les distances sociales et culturelles qui l'a sépare de ses enquêtés, cela semble à la longue, être une sorte de justification d'objectivité. Dans un tout autre registre, et de manière plus positive, nous pouvons remarquer l'effort de clarté de Beatrix Le Wita. Elle détaille très précisément son travail d'enquête, évoque sans gène les problèmes qu'elle a rencontré, et les rapports tissés avec les enquêtés. En cela nous pouvons parler d'innovations en matière ethnographique. [...]
[...] Très souvent, on confie également à la chercheuse un arbre généalogique et une bibliographie en rapport avec la famille ou permettant de comprendre le monde bourgeois. Ce don plus ou moins calculé permet à la personne interrogée de mettre en valeur l'importance de son réseau familial et social. A la fin de ces entretiens exploratoires, Beatrix Le Wita affine son projet et décide pour définir ce qu'est la culture bourgeoise de s'intéresser plus spécialement aux femmes de la bourgeoisie parisienne catholique. [...]
[...] Ces entretiens exploratoires sont censés aider à la constitution d'une problématique de recherche. Elle imagera également son étude par des photographies qui illustrent certains signes représentatifs de la bourgeoisie. La première étape est la prise de contact par téléphone des personnes constituant son échantillon représentatif. La chercheuse doit alors faire part à l'informateur de l'objet de son enquête. La difficulté réside dans le fait qu'il existe une vraie différence d'acceptation du terme bourgeois. Le travail est alors de discuter du sens et de la définition du mot. [...]
[...] L'informateur (bourgeois) se retrouve dans une situation inconnue. Pour cela il va mettre en place une sorte de barrière invisible pour avoir un contrôle sur l'enquêteur : il va chercher à savoir si l'enquêteur provient du même monde que lui, il va ensuite indiquer de manière implicite au chercheur qu'il se prête a une forme de jeu et va par conséquent adopter une sorte de couverture, plus ou moins caricaturale de la bourgeoisie. Les bourgeois mettent donc en jeu leur réflexion pour analyser et comprendre l'étude qui est en train d'être faite sur eux. [...]
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