À l'heure où la plupart des régimes démocratiques représentatifs connaissent une certaine crise (taux de participation faibles), la question du rôle et de la représentation symbolique du vote demeure plus que jamais d'actualité. Les démocraties représentatives donnent en effet au vote une place prépondérante dans la mesure où ce dernier reste l'un des seuls moyens d'expression concrets du citoyen quant à l'intérêt général et la direction à donner aux politiques publiques.
La signification du vote et son ressenti du point de vue citoyen sont donc primordiales pour tenter de comprendre ce moment complexe ainsi que sa réalité vis-à-vis des principes démocratiques. La sociologie du vote est donc importante, car elle peut fournir des réponses sur la nature d'un vote qui se devrait d'être réfléchi et individuel.
[...] Conclusion Le vote est donc un processus éminemment complexe, oscillant entre logique individuelle et collective, entre légitimation d'une entreprise politique et acte citoyen au service de l'intérêt général. Il est l'écho de la pluralité des citoyens, si l'on peut en dégager des grands traits (influence de la socialisation, rapport au pouvoir politique), il reste que le vote est souvent le miroir de la nation (manuel de sociologie politique, chap p.100) : hétérogène. La sociologie du vote comme science exacte a ainsi rapidement connu ses limites avec la remise en question des sondages comme instruments de prévisions. [...]
[...] La part de réflexion propre au vote n'est donc pas inexistante mais cette réflexion est largement conditionnée par l'éducation qu'a reçue le citoyen. De plus, Marx a bien mis en évidence le concept, certes un brin désuet mais toujours utile comme instrument d'analyse, de classe sociale. Une classe sociale peut se définir comme un agrégat d'individus ayant de nombreux points communs (principalement leur place dans le processus productif) ce qui va les conduire à partager des ambitions et des projets communs. [...]
[...] Le vote est ainsi devenu et devient de plus en plus un vote d'intérêt. L'individu faisant fi de l'intérêt général va en fonction de ses goûts et des avantages matériels que peut lui procurer un programme politique (abaissement des impôts pour les grandes fortunes, politiques d'augmentation des revenus de transferts pour les plus pauvres ou encore préservation des services publics de proximité pour les ruraux) effectuer son choix. En ce sens, le vote peut être considéré comme un acte réfléchi. [...]
[...] En effet, plus le pouvoir s'éloigne pour des raisons techniques du citoyen et plus il doit pour préserver sa légitimité se mettre en scène pour donner l'illusion d'une normalité permettant l'identification. L'accès au pouvoir est en effet devenu extrêmement électif puisque nécessitant d'une part des compétence extrêmement diverses (art de la communication, maitrise du savoir propre à la mise en œuvre de politiques publiques) et d'autre part la mobilisation de moyens financiers extrêmement importants afin d'entretenir des équipes politiques, de financer l'accès aux espaces médiatiques mais aussi d'innover (tink thank chargés d'élaborer de nouvelles politiques, conseillers de communications chargés de les présenter du mieux possible). [...]
[...] La sphère politique, consciente de l'individualisation progressive du vote a en effet entrepris une vaste refonte idéologique visant à échapper à la dialectique : un parti- un groupe particulier. Le parti communiste qui autrefois se définissait comme le parti du prolétariat revendique aujourd'hui une vision d'ensemble concourant à l'intérêt général et non plus à la défense d'intérêts d'un groupe en particulier. De même, les partis de droite dits conservateurs se défendent de privilégier les intérêts des classes aisées pour se présenter comme des partis rassembleurs Ensemble tout devient possible slogan de l'UMP pour les présidentielles de 2007). [...]
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