Le développement des conduites violentes dans les zones urbaines est devenu une caractéristique permanente de la société française. De formes diverses, ces violences renvoient à des causes spécifiques sur fond d'exclusions économiques, sociales et culturelles.
Depuis le début des années 1980, la société française semble traversée par des vagues de violences urbaines. L'actualité est régulièrement dominée par les émeutes des jeunes des banlieues, par des graves épisodes de violences scolaires, par les débordements des supporters de football, par les manifestations qui dégénèrent en pillages des commerces et en affrontements avec la police, par des incidents dans les transports en commun, par des bagarres entre groupes de jeunes. Bref, le paysage social est traversé par tout un ensemble de conduites violentes fortement hétérogènes, souvent sans liens entre elles, mais qui sont devenues un élément essentiel des problèmes politiques et sociaux. François Dubet estime que ces violences urbaines ne sont pas « des poussées de fièvre épisodiques, mais des traits relativement stables de la société française ».
[...] La violence peut alors être une manière rationnelle d'agir pour atteindre certains objectifs (cette forme de violence n'est pas propre aux jeunes des quartiers en difficulté : elle est aussi utilisée par les mouvements paysans ou les nationalistes corses). La violence peut parfois aussi être utilisée comme pression sur les témoins ou les victimes afin de permettre le développement de certaines activités illégales. Violence et domination : La violence peut aussi être liée à des processus de domination. Ainsi, les violences à l'école visent l'école elle-même (agression des professeurs, dégradation des locaux, ) car cette dernière est elle-même perçue comme violente. [...]
[...] Les réponses à la violence Parce que la violence est multiple, les réponses à la violence sont de plusieurs ordres. Repenser les rôles de la police et de la justice : La première réponse est de l'ordre de la répression. Les habitants ont l'impression d'être abandonnés par la police et la justice en même temps que les jeunes se sentent persécutés. Sans remplacer réellement la police nationale, la police municipale ou des polices privées suppléent à son absence. Il est clair qu'une nouvelle définition de la présence et de l'action policière s'impose face à ces nouvelles formes de violence et de délinquance. [...]
[...] Ces violences s'enracinent sur un fort sentiment de domination sociale. Bien des quartiers se sentent délaissés à la périphérie des villes, interdisant à leurs habitants d'atteindre la vie sociale à laquelle ils aspirent. La volonté d'intégration irréalisable se retourne alors en violence dès lors que ces jeunes découvrent que la société ne veut pas d'eux (F.Dubet). Ce processus est d'autant plus marqué que les jeunes des minorités qui réussissent à s'insérer grâce à leur niveau de qualification scolaire et professionnelle quittent les quartiers dans lesquels ils vivaient, accentuant ainsi le sentiment d'exclusion des autres et privant ces quartiers d'une élite susceptibles de transformer la violence en action collective organisée. [...]
[...] Il faut noter que cette pacification reste la loi et que la tolérance à l'égard de la violence a fortement décliné depuis une longue période dans le domaine des violence politiques (la répression des mouvements sociaux a décliné) et dans celui des violences privées, contre les femmes les enfants ou les animaux. Mais, au même moment, la violence se répand dans les médias. Il existe à la fois un refus et une fascination de la violence. Les violences urbaines ne sont pas un épiphénomène (F.Dubet). L'opposition traditionnelle des classes sociales s'efface au profit d'un clivage qui oppose les acteurs intégrés à ceux qui en sont exclus. [...]
[...] Depuis le début des années 1980, la société française semble traversée par des vagues de violences urbaines. L'actualité est régulièrement dominée par les émeutes des jeunes des banlieues, par des graves épisodes de violences scolaires, par les débordements des supporters de football, par les manifestations qui dégénèrent en pillages des commerces et en affrontements avec la police, par des incidents dans les transports en commun, par des bagarres entre groupes de jeunes. Bref, le paysage social est traversé par tout un ensemble de conduites violentes fortement hétérogènes, souvent sans liens entre elles, mais qui sont devenues un élément essentiel des problèmes politiques et sociaux. [...]
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