Violence scolaire, phénomènes de l'ethnicité, sciences de l'éducation, vagues d'immigration, ghettoïsation, stigmatisation des Maghrébins, intégration des immigrés, déchristianisation de la France, regroupement des populations, pacte républicain de l'école, ZEP Zone d'Education Prioritaire, ségrégation scolaire, laïcité à l'école, système éducatif français
La violence scolaire est souvent présentée par les médias comme le résultat de l'immigration et de la ghettoïsation de ces populations. Le problème est souvent évoqué de façon caricaturale et sans réel appui scientifique. Ce qui favorise les préjugés dans l'opinion publique. Comment la violence à l'école peut-elle être imputée aux phénomènes de l'ethnicité ? En premier lieu, pour appréhender la question de l'ethnicité aujourd'hui, il est nécessaire d'effectuer un retour en arrière. En effet, la question de l'immigration refait surface périodiquement dans le débat public et stigmatise le plus souvent les personnes de l'immigration venues du Maghreb.
Nous oublions qu'une vague d'immigration polonaise, italienne, espagnole puis portugaise a traversé notre pays des années 1900 aux années 1960. Pour l'Espagne : "Près de 200 000 Espagnols s'y établirent entre 1900 et 1930, principalement en France. La guerre civile provoqua ensuite le départ de près de 140 000 personnes vers la même destination" (Jacques Barou, Europe, terre d'immigration flux migratoires et intégration, PUG, 2001, p 28). Pour l'Italie : "et surtout en France où avec plus de 800 000 ressortissants, ils représentent la première communauté étrangère au recensement de 1931" (Jacques Barou, Europe, terre d'immigration flux migratoires et intégration, PUG, 2001, p 28).
[...] La France des années 1920 et la France d'après la Seconde Guerre mondiale étaient dans une situation de plein emploi. La crise de 1929 a certes ralenti cette croissance économique, mais en réalité, elle n'a guère touché les mineurs. Dans les années 30, ces immigrés qui travaillaient dans les mines ont contribué à la construction de la ligne Maginot. À partir des années 1970, la situation économique a commencé à se dégrader. Les chocs pétroliers de 1973 et 1975 et la désindustrialisation progressive de notre pays ont changé la donne. [...]
[...] L'école et les pédagogies traditionnelles ont échoué sur le plan de la violence scolaire. Les pédagogies alternatives peuvent être une solution à ces problèmes. Prenons l'exemple d'une école primaire dans la Banlieue Lilloise, à Mons en Baroeuil, milieu populaire composé d'une population sensible. Cette école était gangrénée par la violence et promise à une fermeture prochaine. Un inspecteur d'académie, une équipe de recherche scientifique de Lille 2 et une équipe pédagogique locale issue de la méthode Freinet ont décidé ensemble de tenter l'expérience de la reprise de cette école. [...]
[...] (Dominique Schnapper, La république face aux communautarismes, études 2004/2 Tome 400, p. 188). Un système éducatif à bout de souffle En second lieu, le système éducatif est aujourd'hui inadapté aux réalités de terrain. La formation des professeurs et des instituteurs devrait être repensée. Il est anormal que de jeunes professeurs, souvent inexpérimentés et peu formés aux situations qu'ils rencontrent soient envoyés dans les Z.E.P. et soient mis délibérément en difficulté par le système et les élèves. Nous comprenons dès lors pourquoi le métier de professeur suscite une perte des vocations. [...]
[...] Peu de personnes issues de ces zones accèdent aux grandes écoles et à des postes à responsabilité (cadre, cadre supérieur). La carte scolaire contribue de fait à la ségrégation scolaire. Son principe est simple : les élèves doivent fréquenter les établissements proches de leur domicile, déterminés par un découpage géographique. En conséquence, les élèves issus d'un même milieu social, ethnique et géographique se retrouvent souvent ensemble dans les mêmes établissements scolaires. Il est à noter qu'il existe des passe-droits pour être scolarisé hors carte scolaire. Les établissements privés ne sont pas concernés par cette carte scolaire. [...]
[...] D'ailleurs, « La proportion d'élèves d'origine étrangère constitue désormais un raccourci du sens commun pour déterminer la qualité d'un établissement » (Payet, la ségrégation scolaire, revue française de pédagogie, Volume p. 24). Enfin, les problèmes sociaux, les trafics, les violences s'invitent aussi à l'école. L'école n'est plus un sanctuaire où l'élève vient écouter le professeur. L'école est le reflet de la société dans laquelle ces personnes sont catégorisées, stigmatisées, dévalorisées. C'est pourquoi les problèmes qui surgissent à l'extérieur ressortent également dans l'enceinte scolaire. Tous ces phénomènes sont interdépendants. Ainsi, la violence scolaire ne peut être résolue uniquement au sein de l'établissement. [...]
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