Dissertation traitant du sujet proposé au concours d'entrée à l'ENS Lyon LSH de 2007. Ce devoir a été rédigé lors du concours par une personne admissible. La ville produit-elle des territoires de pauvreté ? Quelles sont les manifestations territoriales de la pauvreté qui dévoilent l'entropie du système ? Quels sont les dysfonctionnements à montrer du doigt ? Comment les acteurs réagissent-ils pour régler ces problèmes ?
[...] * * * Dans tous les endroits du globe, la ville semble effectivement produire des territoires de pauvreté. Les réalités sont certes très différenciées mais les mécanismes se ressemblent. Les villes géantes n'ont pas réussi à accueillir dans des conditions satisfaisantes les vagues de migrants. La pénurie de logements ou le non accès par manque de ressources ont donné lieu à la formation de territoires d'exclusion où les déterminismes humains et sociaux sont renforcés par des déterminismes territoriaux. Rente urbaine, étalement des villes dans l'espace, mondialisation et spécialisation fonctionnelle viennent renforcer ce phénomène et l'accentuer. [...]
[...] L'économie informelle y est toujours très développée en ce qui concerne la production de logement notamment. Les carences sont aussi toujours les mêmes : absence totale de desserte en eau et électricité, absence d'écoles, problèmes de transports pour se rendre au travail. Il y a là aussi une stigmatisation. Les habitants des barrios de Caracas sont montrés du doigt par les habitant de la ville formelle, alors qu'ils se côtoient chaque jour au travail. Des les PVD aussi le cycle de marginalisation semble infernal. [...]
[...] L'industrie se délocalise et on ne propose plus de travail aux ouvriers, ce qui est cause de pauvreté et donc de repli sur des territoires "réservés". Enfin, le problème de la mondialisation est peut-être plus criant dans les PVD où les "candidates-métropoles", voulant à tout prix participer au système- monde concentrent leurs investissements dans le CBD et dans des infrastructures qui ne sont pas adaptées aux pauvres. Les autoroutes urbaines notamment, loin d'apporter quelque chose aux pauvres, servent au contraire à créer de nouveaux espaces interstitiels de pauvreté. [...]
[...] En ce qui concerne le Tiers-monde, il existe des réalités variées, il est cependant possible de dresser un modèle-type de la ville du tiers-monde dont la caractéristique essentielle est d'être entourée de bidonvilles. La ville indienne et la ville arabo- musulmane conservent une originalité irréductible du fait de la juxtaposition entre un noyau ancien et une ville moderne. Dans les villes arabo-musulmanes, la pauvreté se concentre dans la vieille ville (médina). La ville nouvelle, hors des remparts, construite sur le modèle européen, connaît la même fragmentation que sa parente. [...]
[...] La plus grande originalité de la ville indienne vient de son maillage communautaire. Tous ces modèles avec leurs différences montrent qu'il faut effectivement parler "des" territoires de la pauvreté tant les types en sont variés. Cependant, aucun ne semble remettre en cause l'idée de ville fragmentée. Tout système qui fonctionne doit corriger ses dysfonctionnements. C'est ce qu'on appelle la boucle de rétroaction. Quelles sont alors les solutions des acteurs du système face à cette crise de la ville et en particulier des territoires de pauvreté ? [...]
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