Alors que la télévision apparaît comme un nouveau médium, quasiment expérimental, au début des années 1950, elle est devenue quelque cinq décennies plus tard un élément du quotidien chez une très large majorité des Français. Ce développement quantitatif fulgurant va de pair avec nombre d'évolutions qualitatives. Outre les innovations techniques qui peuvent expliquer son succès, l'histoire de la télévision doit être envisagée sous son aspect sociologique, posant la question des usages et représentations de ce médium.
On se pose donc ici du côté des publics, en aval de la production télévisuelle, avec la volonté d'étudier la réception de celle-ci par les téléspectateurs. La notion d' « usages » est de ce point du vue significative, puisqu'elle pose d'emblée le spectateur comme un acteur, loin d'une position de passivité, qui dispose de l'outil et va l'utiliser à sa guise. Quant à l'étude des « représentations », elle pose la question de l'image que cette technique renvoie au sein de la société, avec tous les espoirs et critiques qu'elle peut susciter. Il conviendra dans cette optique de garder à l'esprit la diversité des publics et des modes de réception, en fonction d'une origine socio-professionnelle, d'une conception que l'on se fait du rôle des médias, ou d'une inclination personnelle
[...] De la même manière, on peut classifier les publics en terme de téléphobie ou de téléphilie Dans tous les cas, l'appréhension de la télévision est rarement dénuée d'affects. Il nous semble qu'il faille, avec Rémi Rieffel, chercher à dépassionner le débat, en nuançant le prétendu pouvoir de la télévision, et par conséquent ses potentialités comme ses dangers, et en cherchant à purifier la polémique de tout fantasme ou caricature. Conclusion En somme, si les usages et représentations de la télévision évoluent grandement au cours de la période, la problématique demeure la même. [...]
[...] Les sujets de la littérature classique sont adaptés à la télévision, contribuant à une offre de qualité. Pour autant, cette vision utopiste semble achopper devant la réalité d'une télévision qui plaît surtout parce qu'elle divertit. Les émissions de variétés, le sport et les feuilletons développés dans les années 1960 ont le plus grand succès, et en des ouvriers et paysans déclarent avoir acheté une télévision pour se distraire De là commence à se développer une critique intellectuelle de la télévision, envisagée comme à la fois un outil d'abêtissement des masses et de passivité devant l'image, qui cristallise tous les reproches adressés à la société de consommation, et comme un insidieux moyen de propagande politique. [...]
[...] La tension entre culture et divertissement se pose dès les débuts de la télévision, pour marquer durablement son histoire. Envisager cette problématique suppose de rappeler deux données fondamentales. Tout d'abord, l'offre télévisuelle est à cette époque tout entière contenue dans une chaîne unique, nullement concurrencée par l'apparition d'une deuxième chaîne en 1964, qui peine à s'imposer. L'offre est ainsi restreinte, contribuant à l'idée d'un objet de masse. D'autre part, cette chaîne est très largement sous influence politique, contrôlée de près par De Gaulle qui considère que ce médium lui revient de droit. [...]
[...] Usages et représentations de la télévision en France dans la 2e moitié du XXe siècle Introduction Alors que la télévision apparaît comme un nouveau médium, quasiment expérimental, au début des années 1950, elle est devenue quelque cinq décennies plus tard un élément du quotidien chez une très large majorité des Français. Ce développement quantitatif fulgurant va de pair avec nombre d'évolutions qualitatives.Outre les innovations techniques qui peuvent expliquer son succès, l'Histoire de la télévision doit être envisagée sous son aspect sociologique, posant la question des usages et représentations de ce médium. [...]
[...] C'est également à ce moment-là que commence à se développer une télévision payante, adaptant l'offre aux goûts du spectateur. B. Un public qui reprend le contrôle Cette segmentation de l'offre s'accompagne d'une transformation des usages et représentations de la télévision. L'heure est alors à la fragmentation des pratiques. La diversification de l'offre s'accompagne dans les années 1970 d'une prise de conscience de l'hétérogénéité des publics. De nouveaux genres d'émissions apparaissent, tels que les émissions dédiées à la santé, au bricolage, ou encore aux voyages. [...]
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