Il est étonnant de voir à quel point le mot « changer » est utilisé de nos jours. Si l'on prend la peine de faire un test amusant, mais particulièrement éclairant, on en prend conscience très rapidement : ainsi, si l'on tape le mot « changer » dans la barre d'outils de Google, on trouve environ 77 500 000 occurrences de ce terme, contre 59 100 000 pour « écrire », ou encore 27 600 000 pour « manger », pour prendre des mots simples. Cela montre à quel point le concept de changer est large, et très présent dans notre société.
Tenter de définir par des mots simples et courts un concept aussi large relève du défi. Il est néanmoins intéressant de retenir une approche de la notion « changer » par ses ambivalences : ainsi, dans une vision extrême, changer c'est à la fois détruire (des idées, des conceptions devenues obsolètes par exemple) mais également produire (créer de nouvelles idées). Dans une vision plus nuancée, cela peut vouloir dire adapter (modifier des idées) mais aussi quitter (abandonner certaines de ces idées). Donc de manière générale, changer, c'est passer d'un état à un autre, avec plusieurs nuances dans la façon de concevoir ce passage. Pourtant, cet intérêt pour ce concept n'a pas toujours été le même. Si l'on retourne loin en arrière dans l'histoire, au temps de l'Ancien Régime par exemple, « changer » était plutôt associé à « danger ». Aujourd'hui, la tendance semble s'être inversée, comme en témoigne la très forte utilisation du mot dans le langage courant. Avec la consécration de l'individualisme, au moins en Occident, l'homme semble avoir modifié ses envies, et affirme une « volonté » de changer. Il est alors intéressant de se demander dans quelle mesure l'homme, en réponse à cette envie contemporaine, est réellement libre de changer.
[...] Le monde entre dans une période de bouleversements dans tous les domaines. Changer peut prendre alors deux formes : l'adaptation ou la révolution. Le changement par l'adaptation est illustré par les révolutions britannique (1689) et américaine (1776). On modifie les pensées préexistantes, en introduisant de nouvelles idées de liberté, mais sur une vision à long terme : le changement est introduit petit à petit par les élites. C'est l'exemple du despotisme éclairé, qui est une volonté de réformer l'Etat en introduisant plus de justice et de rationalité, sans pour autant détruire les acquis du passé. [...]
[...] Les usages du mot "changer" Il est étonnant de voir à quel point le mot changer est utilisé de nos jours. Si l'on prend la peine de faire un test amusant, mais particulièrement éclairant, on en prend conscience très rapidement : ainsi, si l'on tape le mot changer dans la barre d'outils de Google, on trouve environ occurrences de ce terme, contre pour écrire ou encore pour manger pour prendre des mots simples. Cela montre à quel point le concept de changer est large, et très présent dans notre société. [...]
[...] Avec la consécration de l'individualisme, au moins en Occident, l'homme semble avoir modifié ses envies, et affirme une volonté de changer. Il est alors intéressant de se demander dans quelle mesure l'homme, en réponse à cette envie contemporaine, est réellement libre de changer. Nous verrons pour cela le renversement de perspective de la notion de changer, qui passe d'une peur à une envie, puis nous observerons jusqu'à quel point changer est réalisable. I Un renversement de perspective : s'adapter à une société en bouleversement. [...]
[...] De plus, changer peut aussi être entendu comme une façon de défier des peurs humaines, en particulier celle du temps, sans vraiment y parvenir. Le problème du passé et du temps Oublier le passé pour changer ? Changer, si l'on reprend la définition initiale, c'est passer d'un état à un autre. Cela suppose qu'il y ait un avant et changer permet de passer à un après Mais dans ce contexte, que devient l'avant ? En d'autres termes, lorsqu'on change, que fait-on du passé ? Est-il éliminé, ou simplement intériorisé ? Cela conduit à s'intéresser également à ce qui influence le changement. [...]
[...] Pour conclure, le concept changer a connu une histoire singulière, en allant d'une peur à une envie, et en passant par une nécessité. Mais surtout, le concept même de changer est discutable : de nombreux exemples nous montrent que changer de façon totalement volontaire est impossible, de par l'influence d'institutions comme l'école, ou de par la notion du temps qui passe. Parfois même, l'idée de changer apparaît comme sans issue. L'homme ne semble finalement jamais totalement libre de changer comme il l'entend ou le désire. [...]
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