1. Introduction
De l'entreprise aux hommes politiques en passant par les administrations tout communique et chacun doit communiquer pour obéir à l'impératif catégorique de la modernité.
Le flou de la notion de communication a été souligné par de nombreux analystes. Ils suggèrent la force d'une idéologie de la communication (Philippe Breton et Serge Proulx (1989)).
Pour eux ce terme s'associe à trois univers de référence.
A) pour l'informaticien, c'est l'univers des datas, d'informations numérisées et stockées en mémoire.
B) Pour l'ingénieur des télécommunications, la communication s'associe à l'idée de transports des messages par des signaux électriques.
C) pour le journaliste, il s'agit de rechercher l'information, de la vérifier, d'en éclairer le sens par un travail d'analyse et de réflexion ou pour l'écrivain, c'est de pouvoir exprimer des représentations réalistes ou stylisées du monde social, de transmettre de affects, des vécus.
Par les médias et le langage quotidien qui en font un usage permanent socialement, la notion de communication recouvre 4 acceptations.
A) Le premier sens de la communication veut désigner un secteur économique. L'univers de la presse écrite et audiovisuelle, celui de la publicité et du secteur de l'édition bref celui des médias.
B) Le second sens de la communication est celui plus traditionnel des réseaux de communication ; tels les liaisons aériennes, ferroviaires, maritimes ou routières qui assurent la circulation des personnes ou des marchandises dans l'espace. Ces réseaux englobent désormais les dispositifs techniques qui contribuent à la collecte, à la circulation et au traitement des données. Le coeur de ses dispositifs est constitué par les réseaux informatiques. C'est le processus par lequel l'information circule (datas, savoir, opinions). Le premier sens englobe et dévore le second sens.
C) Un troisième sens de la communication serait celui d'une série d'usages, d'un schème de perception qui fonctionnerait comme une grille de lecture et qui décrit la vie sociale comme une scène de représentation où s'opère une production d'images et de sens. La communication renvoie alors à une palette d'activités par laquelle des personnages publics ou des institutions contrôlent leur image ou la façon dont leurs discours sont reçus par l'auditeur. Exemple : Ronald Reagan « le grand communicateur », un surnom attribué par des journalistes à ce président américain, qui a été le président le moins populaire de l'histoire des USA. Mais grâce à une gestion habile de son image et de ses relations auprès de la presse et des élites.
D) Ceci ouvre la porte à une quatrième strate de sens de la communication, celle d'une dimension de communication plus relationnelle et interpersonnelle. Elle est capacité d'écoute, de construction d'une relation chaleureuse, un échange d'expériences et de significations, un processus d'ouverture entre subjectivités, la quête d'un dialogue non soumis à des conventions utilitaristes. (...)
[...] La liberté de la presse est à la fois une résultante de ce processus et un facteur d'euphémisation des affrontements physiques, graduellement sublimés en violence de papier. On déduira que le présent n'est que continuation du passé. Le temps long n'est pas le temps immobile. La réprobation accompagne dans notre civilisation, le recours à la violence physique, et toute forme de domination dans les rapports de travail ou la vie sociale. La télévision fonctionne en particulier comme un lien inédit de lien social, un outil panoptique d'exhibition de la société à elle-même, du journal télévisé aux reality shows. §Violence symbolique ? [...]
[...] Il comporte le sérieux inconvénient de faire la part belle au média-centrisme. Il s'agit de déplorer la perte de sérieux d'une politique prise dans les paillettes du spectacle ou de célébrer l'irruption de l'opinion publique qui contraindrait les élus à descendre de leur piédestal. L'action autonome des médias provoque des séries causales comme des modifications du recrutement politique. Ce que le terme de médiatisation donne à voir comme imposition d'une contrainte externe, peut aussi se lire comme une adaptation des formes du débat public à de nouvelles ressources des professionnels, de nouvelles formes de maîtrise du métier politique. [...]
[...] Un tel processus ne s'accommode pas d'un système archaïque de télécommunications, il mobilise télécopieurs, communication mobile, gestion informatique des stocks. Les vocables de globalisation et de mondialisation ne sont intelligibles que par les Possibilités de transferts de datas, de coordination rendus possible par le développement de réseaux internationaux de données et de communication physique. §Une économie communicationnelle L'incorporation de ces technologies dans le fonctionnement des entreprises prend au fil des ans des formes nouvelles qui font des réseaux de collecte et de traitement une force productive de plus en plus centrale (Mattelard 1996) l'informatique est encore restée dans beaucoup d'entreprises européennes affectée à la finance, à la comptabilité, au traitement des relations avec usagers et clients. [...]
[...] La référence à l'élargissement quantitatif et qualitatif des choix est-elle adéquate lorsque les produits culturels les plus légitimes (émissions politiques, documentaires, œuvres classiques) doivent subir pour cause d'audimat un couvre feu inversé avant d'accéder à l'écran en fin de soirée ? §Panoptiques et simulacres La perspective d'une société transparente peut de la même façon faire l'objet d'une lecture sceptique. Dans telle grande entreprise le jeu des badges portés par le personnel, et les portiques magnétiques permettait d'identifier les salariés qui faisaient arrêt devant le panneau d'expression syndicale. La généralisation des caméras sécuritaires dans la rue et transports en commun n'est pas sans causer des problèmes de libertés publiques. [...]
[...] Les titres et l'éventail des choix (disques, jeux vidéo, cassettes, livres) abondent. Le magnétoscope permet une vision différée d'une émission. Le CD-rom permet de stocker sur un support minuscule des milliers de reproductions d'œuvres d'art. L'Internet permet de se connecter depuis son domicile des sources de savoir et d'information. La thématique de l'abondance conduit à celle de la démocratisation culturelle et politique. §Démocratisation culturelle et politique Si la seconde ouvre un nouvel horizon à la citoyenneté, la première fonctionne comme une conséquence qualitative de l'abondance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture