Je me suis intéressée à la population Tsigane et j'ai prolongé mon questionnement concernant « l'interculturalité ». Ma problématique est la suivante : En quoi la législation concernant l'accueil des Tsiganes favorise ou non l'interculturalité ?
Il existe parfois une méconnaissance entre les peuples, même si ceux-ci se côtoient depuis de siècles. La méfiance, encore actuelle, entre Tsiganes et Gadjé (se dit des personnes n'appartenant pas à la communauté des Tsiganes) est ancienne de six cents ans, et découle certainement d'une méconnaissance de l'autre.
Statistiquement, Camille Duranteau nous informe : « Tsiganes et Voyageurs forment une communauté culturelle, une société minoritaire comportant 250 000 à 300 000 individus en France : sédentarisés (40%), semi sédentarisés (30%) voyageant une partie de l'année, sillonnant un département ou une région, de grand itinérants (30 % parcourant tout le territoire français voire au-delà des frontières. Les différentes ethnies, la diversité des groupes constituent une mosaïque tout en conservant une cohésion sociale dont le lien est un ensemble de valeurs culturelles et de valeurs essentielles comme le voyage et la famille ».
Dans une première partie, nous irons à la rencontre des Tsiganes, de connaître leur histoire, leur culture, leur fonctionnement familial.
Puis, nous nous attacherons à la législation concernant les « Gens du Voyage ».
Dans une troisième partie, nous montrerons que cette population est trop souvent mise à l'écart.
[...] La société Tsiganes est donc une société de tradition orale même si actuellement elle est de plus en plus immergée dans l'écrit. Aussi, lorsque les Tsiganes utilisent l'écrit, ils ne le font que pour communiquer avec le monde des Gadjé, essentiellement pour des démarches administratives. Pour la culture Tsigane, sa constitution et son maintien, l'itinérance a toujours été essentielle. Le fait d'être voyageur permet de se différencier du Gadjo L'habitat en caravane est une référence culturelle, mais qui ne doit pas systématiquement être considéré comme un logement précaire ou un sous-logement. [...]
[...] Cependant, ces Tsiganes sédentaires ne se considèrent pas comme des Gadjé et de nombreuses spécificités culturelles sont conservées au sein des communautés sédentaires. Tsigane et nomade ne sont donc pas synonymes, et pourtant, la législation regroupe les différents groupes de la mosaïque tsigane sous un même ensemble : les Gens du Voyage Nous pouvons nous rendre compte, devant cet état des lieux historique et juridique, du rejet manifeste subi par les Tsiganes. Pourquoi l'Etat a mis autant de temps pour reconnaître leur statut de citoyen français et pourquoi sont-ils encore aujourd'hui mis à l'écart ? [...]
[...] D'autres grands dialectes sont liés aux métiers exercés : c'est le cas du Lovari des maquignons, qui est parlé en France, en Allemagne et en Hongrie, du kalderash des chaudronniers ou encore du tchourar des rétameurs. Les différents pays traversés ont eux aussi donné naissance à plusieurs dialectes : le Vlach de Roumanie, l'Anglo-Romani, ou les 19 dialectes de la seule Roumanie. Ainsi, le romani a servi pendant des siècles à la reconnaissance et à la reproduction de l'identité des Tsiganes. Unique vecteur de la culture Tsigane, le romani est une richesse pour cette communauté qui n'a de cesse d'affirmer son identité. L'histoire, les traditions, la culture se transmettent de génération en génération oralement. [...]
[...] Au 18ème la centralisation de l'état français aboutit à ce que les individus appartenant à des groupes nomades soient pourchassés sur l'ensemble du royaume jusqu'à le quitter. Jusqu'ici les mesures discriminatoires étaient légitimées par des facteurs sociaux. Au 19ème ce sont les facteurs raciaux qui sont désormais pris en compte, ce qui entraîna une migration volontaire des Tsiganes jusqu'en Amérique du Nord et du sud. Dans la seconde moitié du 19ème, une deuxième vague de migrations atteint l'Europe de l'Ouest suite à la fin des persécutions des Roms à l'Est (fin de leur servage en Europe oriental, notamment en Roumanie.) Après 1870 Les Manouches d'Alsace et de Lorraine fuiront les territoires annexés pour se réfugier en France dont la politique répressive est moins rigoureuse qu'à l'Est. [...]
[...] La France est l'un des seuls pays occidentaux à imposer aux itinérants de tels documents administratifs. Un bilan de la première loi Besson, réalisé à la fin 1999, dressait un constat accablant : seulement 47 départements ont élaboré un schéma d'accueil et parmi les 47, l'ont adopté définitivement. En 2003, le manque de places de stationnement est estimé à plus de pour 5000 places disponibles qui se trouvent bien souvent sur une simple aire de passage, peu aménagée, alors que les textes évoquent la nécessité d'aires destinées à un stationnement prolongé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture