Pendant les Trente glorieuses, le travail a été abondant. Il a offert l'accession à un certain bien être et une sécurité matériels. Les cadres et professions intermédiaires ont pu avoir des opportunités de promotion sociale grâce au travail. Les classes populaires ont alors elles aussi eu l'espoir d'une ascension sociale pour leurs enfants par le biais des études.
Ensuite les mouvements sociaux, le syndicalisme, le militantisme, qui sont des phénomènes ayant un rapport très étroit avec le domaine professionnel, ont offert un espoir d'amélioration à tout ceux qui ressentaient le moins les bénéfices du nouveau rapport salarial instauré par le mode de régulation fordiste.
Le travail est un facteur d'identité sociale. L'appartenance à telle ou telle CSP (classe socioprofessionnelle) et le type de travail effectué sont des repères sociaux importants (...)
[...] Pour conclure on peut dire que le travail, au-delà de ses aspects utilitaristes, est un lieu important de l'intégration sociales, et que, de nombreuses autres formes du lien social (relations familiales et d'amitié, citoyenneté) pâtissent des déficiences de l'intégration par le travail. Le travail est donc socialisateur de par la possibilité d'avoir une identité professionnelle grâce aux CSP par exemple, il crée également des groupes unifiés et fait parti e intégrante de la socialisation secondaire. Mais le travail est aussi porteur d'exclusion ce qui se voit par le chômage et la précarité. L'analphabétisme devient également un handicap plus lourd à porter. Nous pouvons nous demander à quelle échelle la recherche de la cohésion sociale doit être envisagée au niveau professionnel. [...]
[...] Le travail n'est plus le centre de la vie des individus. Le travail est de plus en plus vu seulement comme un moyen de participer à la société de consommation et de loisirs. Le dévouement à l'entreprise et le sacrifice au travail ne sont plus des valeurs qui font recettes. Or c'est en grande partie au sein de l'entreprise que se créent les liens sociaux, liens amicaux avec les collègues. Ils s'en trouvent donc plus difficiles à former. On sait que dans les pays les plus développés à 30 pour cent de la population se trouvent ainsi rejetés hors du modèle de l'emploi. [...]
[...] Il y a une grande variété de formes : exclusion de l'emploi, exclusion scolaire, exclusion sociale (l'exclu se sent inutile pour la société), exclusion affective (perte des liens familiaux et amicaux), exclusion géographique dans des quartiers d'exil (F. Dubet). Depuis la crise des trente piteuses, la montée du chômage et de la précarité, le travail s'est raréfié et a partiellement cessé de donner accès à des positions sociales stables. L'intégration sociale en a beaucoup souffert. On peut repérer différents degrés de mal-intégration sociale. Avec le chômage sont apparues des situations de pauvreté, de précarité et enfin, d'exclusion. [...]
[...] De plus, l'intensification des pressions psychologiques (obligation de productivité et d'adaptation) et de la concurrence entre les employés dans les nouvelles formes d'organisation du travail affaiblissent les vertus intégratrices du travail ; les maladies professionnelles, les cas de suicides au travail illustrent les limites de l'intégration par le travail. Ses limites peuvent se trouver, par exemple, dans la division du travail ; En effet une solidarité se crée entre ouvriers du même rang, mais les tensions avec la hiérarchie s'intensifient. Ensuite, l'ouvrier se trouvant à faire continuellement le même geste a alors un sentiment de perte de ses capacités mentales et de réflexion. Il fini même par se dévaloriser lui-même. La classification en CSP n'est pas également totalement favorable à l'intégration. [...]
[...] La personne qui perd son emploi perd son statut de travailleur, l'organisation de son temps de vie en fonction du travail, les liens avec les collègues. Elle a un sentiment d'échec et se sent différente de ceux qui continuent à travailler. Sa vie familiale est parfois touchée. - Si la situation se prolonge, la personne se décourage et devient assistée, mais elle conserve encore des liens sociaux. Elle apprend à se comporter en fonction des attentes des travailleurs sociaux. - Si la situation perdure, il y a rupture du lien social. [...]
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