Le travail demeure une valeur fondatrice au sein de la société. Toutes les sociétés et à différentes époques ont toujours accordé une place prépondérante au travail. Ainsi dans les sociétés contemporaines, le travail joue un rôle très important pour caractériser et situer les individus dans la société. Par conséquent cette position s'est peu à peu construite au cours du changement social que l'on nomme habituellement « révolution industrielle ». La position socioprofessionnelle d'un individu est essentielle pour permettre à son identification. On définit un adulte aujourd'hui en France, bien sûr par son sexe, son âge, souvent par son origine ethnique mais le plus souvent par son activité professionnelle. La création du PCS révèle au combien la situation professionnelle d'un individu est importante pour faire des enquêtes concernant le niveau culturel, les opinions, le style de vie.
Cependant au milieu des années 1980, la stagnation des salaires, le développement de l'emploi précaire, la remise partielle de la protection sociale et surtout, l'installation du chômage de longue durée a mis un frein à l'amélioration de la condition salariale. Suite à cette « dévalorisation salariale » de nombreux individus ont été exclus du marché du travail, ce qui nous amène à nous demander si le travail avait un double revers celui de promouvoir l'intégration et de créer l'exclusion.
Dans quelles mesures peut-on affirmer que le travail reste un facteur d'intégration en France ?
[...] Toutefois, il reprend la distinction classique du sociologue allemand Ferdinand Tonnies entre communauté et société [4]tout en la modifiant. Il fait émerger le couple solidarité mécanique et solidarité organique. Ainsi, la solidarité mécanique est par définition une solidarité qui caractérise les sociétés archaïques : les individus sont semblables les uns aux autres, ils partagent les mêmes sentiments, obéissent aux mêmes croyances aux mêmes valeurs. C'est la similitude qui crée la solidarité. La solidarité organique, caractéristique de nos sociétés, résulte au contraire de la différenciation des individus. [...]
[...] Générant des complémentarités, la division du travail social se développe sur la base de la contrainte, mais aussi débouche sur des nouvelles formes altruisme, voire de solidarité, liées aux partages des fonctions. Il naît alors une solidarité plus consciente que dans les sociétés traditionnelles ou elle reposait sur des proximités affectives. Cependant dans la société industrielle, la solidarité organique qui procède de la division du travail a remplacé la solidarité mécanique le travail devient alors un grand facteur d'intégration. Émile Durkheim, La Division du Travail Social, (1893) Paris : les Presses Universitaires de France 8e édition [2]Serge Paugam, Le salarié de la précarité. [...]
[...] Durkheim pense alors que les individus guidés par leur seule conscience individuelle seraient incapables de vivre en groupe, car la poursuite des intérêts personnels ne peut pas aboutir à des liens sociaux durables. Seule la conscience collective réunit des individus ; elle fait de la société une entité morale ; harmonieuse, différente de la somme de ses membres et supérieure à chacun d'entre eux. Nous avons pu voir que le lien social contribue au bon fonctionnement de la société. La division du travail a pour fonction de créer du lien social, en travaillant l'individu travaille aussi pour les autres. Il y a donc complémentarité du travail de chacun. [...]
[...] Les nouvelles formes de l'intégration professionnelle, Paris, Presses Universitaires de France, coll. Le lien Social Série Documents d'enquête coll. Quadrige 2007 (avec une nouvelle préface à l'édition Quadrige Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale, chronique du salariat Paris : Gallimard 1res éditions Fayard Ferdinand Tonnies, Communauté et société (1922). Catégories fondamentales de la sociologie pure Introduction et traduction de J. Leif. Titre allemand original: GEMEINSCHAFT UND GESELLSCHAFT. Paris: Les Presses universitaires de France pages. Collection: Les classiques des sciences humaines. [...]
[...] Nos sociétés montrent que ce processus de division du travail ne fait que se développer. Durkheim a cherché un indicateur objectif du passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique. Il a donc retenu l'évolution des formes de droit. La démonstration repose, en effet, sur l'hypothèse selon laquelle la solidarité mécanique est socialement renforcée par un droit de nature surtout répressive, tandis que la solidarité organique implique au droit de nature restitutive. En effet, dans le cas des sociétés à la solidarité mécanique, la conscience et plus forte et étendue. [...]
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