Alors même que l'on ne cesse d'en annoncer la fin, le travail n'a jamais siégé aussi haut dans l'échelle des valeurs sociales des pays les plus développés. Son histoire nous aide à comprendre en quoi celui-ci a toujours occupé une place centrale dans nos sociétés. Elle a d'ailleurs été fortement marquée par le travail ouvrier et son évolution. S'il est l'élément ordonnateur essentiel des sociétés, il revêt un caractère aliénant pour l'homme industriel marquant ainsi son caractère ambivalent (...)
[...] A travers cette transformation, on va constater que le travail est devenu un facteur d'intégration sociale. Cette dimension qui avait jusqu'à présent été sous examinées par les sociologues dans le sens ou on examinait la notion de travail seulement et pas forcément ce que le fait d'avoir un emploi pouvait entrainer chez l'ouvrier, va ainsi devenir une variable importante dans l'étude des sociologues après les années 70. Afin de comprendre ce changement d'orientation, il va falloir délimiter ce qu'est le travail et ce qu'est l'emploi. [...]
[...] L'individu est aliéné par rapport à l'activité de travail elle- même, il ne contrôle plus le processus de production, il se trouve de plus en plus extérieur par rapport à ce qu'il est en train de faire. Le lieu de travail devient l'endroit ou l'individu est contraint. Le travail mine son esprit et meurtrit son corps. Ensuite il y a l'asservissement. L'individu est aliéné par rapport au genre humain car il ne se produit pas seulement pour survivre, le travail lui permet de se réaliser. En transformant la nature, il se transforme lui-même et accomplit ses potentialités d'homme. [...]
[...] La mise en place du taylorisme dans les usines devait lutter contre la flânerie des ouvriers pour augmenter la productivité. D'une condition d'exploitation marquée, les ouvriers allaient subir des conditions encore plus difficiles. Cette nouvelle organisation du travail reposant sur trois principes (séparation du travail d'exécution et de conception, parcellisation des tâches à l'extrême et principe du salaire au rendement) va avoir des conséquences désastreuses pour les ouvriers. En effet, au-delà de l'analyse de Friedmann reposant sur la déqualification et l'émiettement du travail ouvrier, une autre analyse est développée, celle de l'aliénation. [...]
[...] Ces phénomènes marquent donc une ambivalence certaine du travail ouvrier. Loin de remettre en cause cette analyse, les travaux des années 80, trouvent une traduction différente dans les faits portés à l'ambivalence du travail ouvrier. Cette observation intervient après l'élargissement de l'étude du travail ouvrier et plus particulièrement sur la distinction entre le travail et l'emploi. III) La distinction rapport au travail/rapport à l'emploi au cœur du caractère ambivalent du travail ouvrier Nous allons donc maintenant, dans un troisième temps, nous appuyer sur la distinction rapport au travail/rapport à l'emploi qui semble être le meilleur moyen pour analyser la complexité des liens entre statut sur le marché du travail, trajectoire sociale, et investissement dans le travail. [...]
[...] Friedmann parle de déqualification du travail ouvrier et de son émiettement en le caractérisant par 4 actions. Il y a tout d'abord l'éclatement et la simplification extrême des tâches, ensuite la dégradation de l'apprentissage avec la diminution des savoir-faire requis par le travail, puis la diminution du nombre de tâches manuelles au profit des techniciens et des machines et enfin l'interchangeabilité des ouvriers rendus possible à cause de la simplification à l'extrême et de la dépersonnalisation du travail. Ce passage d'un métier valorisant à un métier soustrait de tout son intérêt va venir contrarier les salariés. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture