Le travail des femmes en France a considérablement évolué depuis la fin de la seconde guerre mondiale, tant au niveau quantitatif qu'au niveau qualitatif. Cependant ces évolutions sont inséparables des changements qu'ont connu le travail lui-même et la représentation de la femme (la représentation de son identité, mais aussi de son rôle au sein de la famille et dans la société en général). L'évolution des problématiques sociologiques sur le travail des femmes a accompagné ces changements. Reste à savoir si l'interrogation qui persiste sur le « travail des femmes », donc sur un objet sociologique distinct du travail en général, ou du « travail des hommes », est la marque d'une spécificité réelle du travail accompli par les femmes (tant au niveau des conditions de travail que de l'emploi), qui s'intègre à la problématique d'une identité féminine au sein d'une société privilégiant de plus en plus une forme d'égalitarisme, ou si la persistance du « travail des femmes » demeure le fait de blocages et d'inégalités toujours effectives.
[...] En France, la division de l'AGED (Allocation pour la Garde d'Enfant à Domicile) par deux n'a pas contribué à résoudre le problème Des inégalités persistantes entre travail des femmes et travail des hommes (au niveau du travail et de l'emploi) Difficulté d'accès aux postes - Les femmes ont dans l'ensemble peu accès aux postes de cadres et aux hauts degrés de la hiérarchie. On compte de femmes parmi les équipes dirigeantes des 5000 entreprises leaders installées en France. Si des emplois dans la fonction publique sont occupés par des femmes, seules 10% d'entre elles accèdent à la haute administration centrale (on compte 5 femmes sur 109 préfets et 11 femmes sur plus de 150 ambassadeurs) (Enquête de J. Laufert et A. [...]
[...] La persistance d'inégalités dans le travail des hommes et des femmes permet de considérer le travail des femmes comme un objet spécifique 1. L'existence d'un travail féminin La convergence du travail féminin - En des femmes actives travaillent dans le secteur tertiaire - Il existe des métiers spécifiquement féminins. Selon B. Majnoni d'Intignano métiers regroupent en France des travailleuses (par ordre d'importance) : employées d'entreprise et de la fonction publique, services aux particuliers et aux entreprises, ouvrières non qualifiées de l'industrie, institutrices, professions de santé, activités sociales En revanche, peu de femmes font une carrière industrielle ou scientifique. [...]
[...] Dans le secteur privé et semi-public, le salaire moyen des hommes dépasse celui des femmes de 27,2% en 1997. Dans le secteur public, les différences sont moins élevées mais persistent toutefois (du fait de la disparité dans l'avancement des carrières et dans le montant des primes). A diplôme, expériences et qualifications identiques, il reste 13% de différence de rémunération, ce qui montre la persistance d'une forme de discrimination tendant à différencier un travail féminin et un travail masculin La précarité - Les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. [...]
[...] enquêtes emploi du temps faites dans les années 1980 par l'INSEE), et, malgré la pression de certains mouvements féministes dans les années 1970 pour intégrer à la définition du travail proprement dit (le travail professionnel) le travail domestique, celui-ci ne fait pas partie de ce qui est appelé le travail des femmes Dans les pays occidentaux du travail ménager est en moyenne à la charge (bénévole) des femmes (cf. dossier n°37 du MAE). Cependant le travail domestique traditionnel a considérablement été allégé par le développement des sciences et des moyens techniques. - L'éducation et la garde des enfants restent globalement le fait de la mère. Selon les enquêtes réalisées en 1999 par M. A. [...]
[...] - Le problème des carrières continues (à cause de la naissance des enfants ou de la mobilité professionnelle du mari) - La proportion de femmes en France connaissant contrats à durée déterminée, stages d'insertion et intérim est supérieure à celle des hommes. Cela tient notamment à l'évolution même des emplois en France : la perte d'hégémonie du CDI s'est accentuée depuis la fin des Trente Glorieuses. - Les femmes représentent 85% des personnes travaillant à temps partiel (dossier n°37 du MAE). Or celui-ci signifie davantage une certaine précarisation qu'une gestion plus adaptée pour la femme du temps de travail. Le travail à temps partiel touche 45% des mères de 3 enfants ou plus ayant un emploi. Selon M. [...]
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