Pendant longtemps, le travail n'a pas eu la dimension fondamentalement marchande qui est la sienne aujourd'hui. Ce sont historiquement la révolution industrielle et le développement important du salariat qui accompagna le développement du système capitaliste, qui ont fait du travail une marchandise. Comment et pourquoi le travail pourrait-il se démarquer de toutes les autres marchandises qui peuvent elles aussi se vendre et s'acheter sur un marché ? ...
[...] Ainsi arrive un point où la productivité marginale devient nulle : si l'on embauche encore un salarié supplémentaire, il coûtera plus cher qu'il ne rapportera. C'est à ce point que s'établit l'équilibre. Pour que fonctionne effectivement ce schéma d'ajustement de l'offre et de la demande, un certain nombre de conditions doivent être réunies (absence de barrières à l'entrée sur le marché, transparence de l'information, atomisation de l'offre et de la demande, etc Dans la réalité, ces conditions sont imparfaitement remplies. Il en résulte des frictions, des délais ou des blocages dans la réalisation des ajustements prévus, qui sont de fait cause de chômage. [...]
[...] De fait seule la force de travail, c'est à dire la capacité de travail d'un actif, peut être échangé dans le cadre salarial. Le travail en lui-même ramène à la conception de travail indépendant si le travailleur est propriétaire de sa production. Donc, dans le cadre qui nous intéresse, l'accent est mis sur les comportements individuels pour la formation de l'offre et de la demande. Le consommateur pour choisir la quantité de travail qu'il va offrir, effectue un arbitrage personnel entre travail et loisir. Le travail diminue sa satisfaction mais la consommation induite par le travail l'augmente. [...]
[...] L'achat et la vente de travail se font comme dans n'importe quel marché : c'est une marchandise comme une autre, qui est soumise aux mêmes imperfections du marché. La vision néoclassique est cependant trop réductrice, et je le montrerais de deux manières : en montrant que la spécificité du marché du travail est le signe que ce n'est pas une marchandise comme une autre et en décrivant la spécificité du bien échangé, de cette marchandise en elle-même. La spécificité du marché du travail est le signe que le bien échangé est particulier. [...]
[...] Boissonnat précise que "l'homme a besoin de se sentir intégré dans un groupe pour avoir le sentiment d'exister". Mais l'individu pour préserver son autonomie s'intègre à plusieurs groupes (famille, le village, l'entreprise). Autrement dit "l'entreprise n'a jamais été le seul lieu d'insertion". Dans son analyse de la division du travail social, Durkheim distingue deux types de sociétés : les sociétés " traditionnelles " où la propriété est communautaire, le droit répressif et les individus faiblement différenciés. Dans de telles sociétés, le lien social repose sur une forte conscience collective, sur une solidarité mécanique. [...]
[...] Et celui-ci est de plus le rapport social dominant. Dans nos sociétés régies par ce-dit travail, celui- ci est non seulement le moyen d'acquérir un capital, mais il constitue également l'occupation de la majeure partie du temps socialisé : il est évident que les individus qui en sont tenus à l'écart en souffrent. En effet le travail reste dans nos sociétés un moyen important de reconnaissance sociale : le type d'emploi, le revenu et le prestige qu'on en tire, sont autant d'éléments conférant une position sociale. [...]
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