Au sein de la société provençale, les fêtes de Noël constituent un événement majeur, synonyme d'un moment spécifique de réalisations de pratiques dîtes traditionnelles. Fait d'une transmission familiale ou simple réitération d'habitudes festives, matérialisation d'une identité régionale à travers l'exercice rituel ou recréation d'une ambiance caractéristique aux fêtes calendales, les festivités de noël en Provence sont maintenues dans le contexte contemporain et constituent un réel usage du passé à l'intérieur de différentes sphères de nos constructions sociales. La tradition des « treize desserts » dont la notoriété a dépassé le strict cadre de la Provence et peut être employée comme support d'image stéréotypée ou de valeurs « régionalisantes », et dont les composantes s'étalent sur les marchés de noël, servira de fil conducteur dans cette réflexion menée sur l'usage social d'un fait du passé, de sa définition de tradition, de la recherche de sa signification et de son « ancienneté », pour comprendre son usage, son symbolisme.
Pour interpréter quel usage peut être fait d'un élément du passé, la notion de tradition et le maintien de sa pratique dans notre univers social actuel semblaient adéquats, conservant ce lien entre passé et présent, un peu du passé dans le présent. Dès lors, nous pouvons nous interroger sur la définition même du terme, de ses significations et sur le regard ethnologique que nous pouvons lui porter.
Nous chercherons à appréhender, au regard de son histoire et de ses pratiques, comment cette tradition s'est construite et comment elle est appropriée par les individus, au niveau de la sphère sociale de la famille pour finalement tenter de saisir quel usage social en est fait.
Restreinte par les attentes énoncées lors de la commande de ce travail, la présente étude ne pourra se contenter que de réflexions réduites axées autour de l'usage concis de concepts s'ouvrant implicitement sur d'éventuelles pistes de recherche plus approfondies.
[...] On dit E se sian pas maïï, que siegen pas mens Et, si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins plus vieux et le plus jeune de l'assembléée apportent la bûûche en faisant 3 fois le tour de la table. Elle est béénie 3 fois, le plus souvent au vin cuit par le maîître de maison, puis alluméée.Le gros souperRepas pauvre et maigre. Souvent le nombre de 7 pour les plats éévoque les 7 douleurs de la Vierge. [...]
[...] L'objet ainsi patrimonialiséé est digne de rééintéégrer la sociéétéé par le fait mêême qu'il subit ces difféérentes modifications de statuts. Dans ce sens, la tradition suit les mêêmes procéédéés. En effet, un simple acte du passéé, aussi anodin qu'une action quelconque et habituelle de la vie d'un groupe social àà un moment donnéé de l'histoire, parce qu'il est conservéé dans les actes du préésent, acquiert un statut spéécifique et une symbolique propre parce qu'il est jugéé digne d'êêtre maintenu dans un environnent social et matéériel tout àà fait difféérent. [...]
[...] Les mééthodes d'analyses d'enquêêtes P.U.F, Paris Articles spéécialiséés Bréégeon-Poli Va pour treize ! La tradition des desserts de Noëël en Provence Terrain, pp. 145-152. Chevallier D. et Morel A. Identitéé culturelle et appartenance réégionale : quelques orientations de recherche. Terrain, pp. 3-5. Dortier JF. [...]
[...] A ce stade, nous pouvons commencer àà percevoir le cadre dans lequel notre éétude de la tradition des treize desserts va pouvoir êêtre considééréée. III. La tradition des treize desserts en Provence : normes historiques et codification Les ouvrages folkloriques sur les traditions provenççales foisonnent. Dans le contexte d'europééanisation et de mondialisation oùù les identitéés réégionales cherchent àà se distinguer pour que chacun se retrouve dans ce méélange et cette tendance àà l'uniformisation, ce que nous nommerons folklore, sans arrièère penséée néégative quant àà l'emploi de ce terme, s'affirme sous forme de tradition, de produits labelliséés, d'iconographies, de rééunions sociales, etc. [...]
[...] C'est plutôôt une volontéé de partage de points communs, synonyme de critèères d'autochtonie, visant alors la crééation de l'altééritéé, qu'ils acceptent, recherchent et veulent éégalement converser. Ce qui est sur, c'est qu'il y a continuitéé, motivéée par une certaine volontéé de la part des individus concernéés, mêême si elle n'est pas directe ou en ligne droite. Nous pouvons donc affirmer que la péériode calendale est propice àà une nostalgie des temps anciens durant laquelle on fait revivre un passéé, commun, familial ou individuel, pour des buts relevant bien du préésent : cohéésion familiale et sociale, recomposition du cercle familial, matéérialisation de repèères identitaires, construction de l'avenir, etc. [...]
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