Pourquoi offre-t-on des poupées aux filles et des voitures aux garçons ? D'où vient la féminité : des ovaires ou du jupon à froufrou ? Telles sont les questions que les "gender studies" tentent de résoudre.
La théorie du "gender" émerge dans les années 1970 aux Etats-Unis. Elle est importée en France à la suite des revendications féministes de la deuxième vague, qui souhaitent donner une dimension politique aux questions traditionnellement considérées comme "privées" telles que la contraception, l'avortement, la sexualité et le mariage.
Le féminisme repose sur trois critères : la croyance que les femmes souffrent d'une oppression sociale et politique en raison de leur sexe, que cette oppression est plus importante que d'autres types d'injustices que les femmes subissent en raison de leur appartenance à d'autres groupes (religieux, classe sociale exploitée) et que par conséquent il naît une conviction certaine de devoir défendre de manière collective et organisée la position de la femme et détruire cette injustice issue de la différence de sexe.
Le mouvement féministe est à l'origine de la théorie du "gender". En effet, ce sont d'abord les "feminist studies" ou "women's studies" qui ont amené les questions essentielles de la théorie du "gender" telles que la construction sociale, l'approche relationnelle, le rapport de pouvoir et l'intersectionnalité.
D'abord, Simone de Beauvoir écrit "on ne naît pas femme : on le devient". Elle fut la première théoricienne à faire éclater les visions essentialistes de la femme et à prôner l'existence d'un apprentissage des comportements attendus dans une société donnée. Par conséquent, les différences entre homme et femme deviennent le produit d'une construction sociale et ne sont pas issus de l'essence même de chaque sexe. Le déterminisme biologique est donc remis en question et la théorie du "gender" reprend cette idée (...)
[...] Les rapports homme-femme et les oppositions symboliques sont intégrés dans les schémas des perceptions des agents. Il y a une causalité circulaire, accord entre les structures cognitives et sociales. Ce que nous voyons correspond à ce que nous croyons, donc rien ne vient questionner la domination. Cette causalité circulaire construit donc les hommes comme des êtres sociaux ; c'est le monde social et non la différence biologique qui construit les corps comme sexués A partir du moment, où il y a accord entre structure cognitive et sociale tout ce qui est produit confirme cet accord, on ne peut percevoir les choses comme relevant de la domination. [...]
[...] La théorie du gender s'attache donc à déconstruire ces rapports homme-femme fondé sur le sexe pour parvenir à construire le genre et se définir de manière libre et choisie. Cette théorie s'est développée sans publicité depuis trente ans. L'émergence des associations et mouvements féministes viennent pérenniser la théorie du gender et ont certaines conséquences sociales et morales. II Les conséquences de la théorie du gender Progressivement, la théorie du gender s'est institutionnalisée et a provoqué ainsi des mutations sociétales et morales importantes A Le gender et son institutionnalisation progressive La théorie du gender vient placer l'individu et la liberté de ses choix au centre de toute réflexion anthropologique. [...]
[...] Cet enseignement est envisagé comme une réflexion identitaire et un pari sur l'avenir Les membres du Conseil scientifique de cette matière regroupent les grands noms des luttes féministes et de la théorie du gender : Joan Scott, Michèle Perrot, Elisabeth Badinter, Geneviève Fraisse et Françoise Héritier. Ce projet provient de femmes économistes issues de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE). Son président, Jean-Pierre Fitoussi, considère que cet enseignement va éveiller les consciences Elisabeth Montfort, ancienne député Européen, président de l'Alliance pour un nouveau féminisme européen dénonce la théorie du gender après l'annonce du projet d'enseignement de cette théorie à l'IEP de Paris. [...]
[...] Il renvoie notamment aux rôles et aux comportements issus de l'organisation d'une société. La théorie du gender s'inscrit donc dans une conception plus générale de la personne humaine comme un être composé d'un corps (doté d'un sexe dit biologique et réputé naturel), et d'un moi, (doté d'un sexe social et culturel). Les théoriciens du gender cherchent donc à déconstruire l'universalité de la différence sexuelle pour affirmer que chacun doit pouvoir s'inventer son genre. La question de l'objet véritable de l'étude de la théorie du gender est une constante remise en question des rapports entre homme et femme et de la dimension culturelle de ceux-ci. [...]
[...] " Annexe 1 Jeanne Smits est directrice de la rédaction du journal Présent, quotidien de la presse nationale et chrétienne. Elle tient un blog qui fait partie du réseau riposte-catholique.fr Blog de Jeanne Smits 31 mai 2011 Idéologie du genre au lycée : ça bouge Après la parution des premiers manuels de SVT (sciences de la vie et de la terre), une réaction s'est déclenchée. Les associations familiales catholiques (AFC) ont très rapidement ouvert une pétition exigeant le respect des droits des parents, notamment en matière d'éducation sexuelle et affective ( De son côté, après une première mise au point du PCD (parti chrétien démocrate), Christine Boutin, dénonçant l'entrée d'une théorie d'un courant de pensée et plus exactement de l'idéologie du genre dans le programme de sciences, écrit : Monsieur le ministre, nous ne pouvons accepter que l'école devienne un lieu de propagande, où l'adolescent serait l'otage de préoccupations de groupes minoritaires en mal d'imposer une vision de la “normalité” que le peuple français ne partage pas. [...]
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