Le profil de l'expatrié est en pleine mutation. Son statut évolue, l'expatriation acquiert des formes diverses, les conditions de départ changent. Et de nouvelles composantes entrent en jeu, que ce soit des critères personnels ou liés aux évolutions macroéconomiques dus à la mondialisation.
Or, depuis une cinquantaine d'années, des recherches ont été menées sur le cycle de l'expatriation. Une modélisation a pu être mise en place, décrivant les phases d'adaptation en fonction du temps.
De nombreuses questions surgissent alors. Quels ont été les changements concernant l'expatriation ? Comment ces changements ont-elles impacté ce cycle ? De quel(s) cycle(s) parle-t-on ? Quel est aujourd'hui le rôle de l'entreprise face à ces évolutions et au désir de rendre les cadres toujours plus performants ?
Quelles ont été les causes et les conséquences de l'impact de l'évolution de la variable temps sur le cycle de l'expatriation ?
[...] L'adaptation sera accélérée dans le cas où le conjoint constitue une base, mais multiplie l'ampleur et la durée des phases an cas d'incompatibilité, l'expatrié subissant non seulement son propre cycle, mais aussi celui de sa famille ou de son conjoint. On est ainsi emmenés à constater que la considération du temps dans l'expatriation a changé. Le temps passe du statut facteur permettant de mesurer l'adaptation de l'expatrié, au statut variable dépendant non seulement du profil de l'expatrié et des circonstances de son expatriation, de plus en plus diversifiés, mais aussi évoluant au cours de la vie de l'expatrié en fonction de ses expériences à l'étranger devenues de plus en plus nombreuses. [...]
[...] Ces modifications dans la durée de l'expatriation impliquent des modifications sur le contrat travail. On assiste à l'émergence des contrats locaux, ainsi seulement 22% des expatriés français ont un contrat français contre 44% qui sont sous contrat local. Ceci ne se traduit pas nécessairement par une baisse des rémunérations, mais les avantages vis-à- vis de la France sont diminués. Ainsi en des Français envoyés à l'étranger par leur entreprise disposaient de la sécurité sociale, dix ans plus tard ils ne sont plus que 4%. [...]
[...] Il y a de cela 20 ans, les contours du profil de l'expatrié étaient nets et les motivations de ce dernier récurrentes. On apparentait le candidat à l'expatriation à un aventurier des temps modernes partant à la conquête de nouveaux espaces et essentiellement motivé par des intérêts pécuniers. L'expatrié était ainsi indépendant ou salarié détaché à l'étranger en récompense de bons et loyaux services attendant la retraite pour rentrer en France. Ainsi, la durée moyenne d'un séjour s'étalait sur une dizaine d'années. [...]
[...] Car si l'expatrié sous contrat reste en moyenne plus longtemps à l'étranger que le salarié d'une entreprise française, la popularisation du contrat a ramené le temps moyen du séjour à 5 ans et demi. Les composantes du contexte macroéconomique mondial rendent de plus en plus difficilement envisageable l'expatriation longue durée A : Le fait que l'expatriation coûte de plus en plus cher aux entreprises mères réduit la durée moyenne des séjours. Les multinationales sont aujourd'hui confrontées à un dilemme en ce sens que si la mobilité internationale des candidats à l'embauche devient un critère primordial, l'expatriation d'une jeune cadre au sein d'une filiale à l'étranger coûte de plus en plus cher La mise en place du détachement d'un employé vers l'étranger engendre en effet des coûts administratifs et surtout du temps. [...]
[...] Il semble que cette adaptation est en général bien vécue par les cadres expatriés qui rencontreront plus de difficultés à créer un contact avec les locaux, contrairement aux salariés étrangers qui quant à eux éprouvent plus de mal à s'habituer aux conditions de vie qu'au travail. L'adaptation aux interactions constitue une deuxième facette. Elle concerne les relations avec les hôtes nationaux, que ce soit au sein du milieu professionnel ou dans le milieu social extérieur. La communication fait partie des principales difficultés dans ce domaine. Cet ajustement social constitue souvent une difficulté pour les cadres expatriés. Enfin, il s'agit de l'adaptation au travail. Elle concerne avant tout la compréhension des responsabilités liées au poste, celles d'encadrement, d'attentes de performance. [...]
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