Lors du tatouage, le corps est ressenti comme insatisfaisant, on y ajoute une marque qui nous est propre afin de le faire sien, d'en prendre possession. Le tatouage selon David Le Breton est caractérisé par "un signe visible inscrit à même la peau grâce à l'injection d'une matière colorée dans le derme. Il démontre un rapport au corps différent, spécifique".
Nous allons dans ce travail nous pencher sur la fonction identitaire du tatouage. L'identité personnelle est étroitement liée à l'identité collective, car elle s'inscrit toujours dans une relation interactive avec autrui. C'est la rencontre avec autrui qui permet de se définir par identification ou par opposition. Ce principe est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit des adolescents, moment de la construction identitaire de soi.
[...] De ce fait, nous allons nous appliquer à étudier le tatouage, dans les sociétés modernes. En effet nous allons nous pencher sur la question du tatouage en France, la représentation que l'on en a. Ce que l'on veut montrer dans notre étude c'est la symbolique identitaire que le tatouage peut prendre, mais également le fait qu'il constitue un rituel du rite de passage. Cependant, il convient ici de définir les termes que nous allons utiliser dans notre exposé, ainsi certaines de nos définitions seront empruntées à la psychologie, d'autres seront un mélange des deux anthropologique et psychologique.[2] Définissons tout d'abord le symbole, d'après Jacques Lacan et Gustave Jung les symboles sont des résumés d'une entité, d'une réalité trop complexe à exprimer autrement au regard du contexte dans lequel le symbole en question est utilisé. [...]
[...] Ce lien indéfectible qui se crée par le biais de cette inscription du corps est censé résister au temps et aux épreuves que les individus vont traverser. Les rites de passage, que nous avons définis en introduction, matérialisent en quelque sorte le passage d'un état, un statut à un autre. Ainsi, le tatouage peut être le support à la mémoire d'un évènement, du franchissement personnel d'un passage dans l'existence, dont l'individu ne veut pas perdre le souvenir. B. L'accession à un nouveau statut Le tatouage peut chez les jeunes matérialiser un rite de passage, l'accession à un nouveau statut, un nouveau groupe. [...]
[...] Nous allons également nous pencher sur la fonction identitaire du tatouage, ainsi définissons l'identité. La définition suivante sera empruntée à la psychologie, car en anthropologie l'identité comme telle n'existe pas. Ainsi, l'identité personnelle est une construction dynamique de l'unité de la conscience de soi au travers de relations subjectives, des communications langagières et des expériences sociales. L'identité personnelle est étroitement liée à l'identité collective, car elle s'inscrit toujours dans une relation interactive avec autrui. C'est la rencontre avec autrui qui permet de se définir par identification ou par opposition. [...]
[...] Le tatouage peut représenter le passage d'un groupe social à un autre, en effet il peut être la matérialisation de ce transfert via la peau. Le tatouage serait ainsi une manière symbolique de mettre un terme à une situation de transition difficile. Ainsi, cette pratique du tatouage peut être la volonté de prendre son indépendance, de se singulariser par rapport aux autres, les rejoindre ou bien les deux à la fois. L'individu en marquant son corps ainsi va traduire la rupture qu'il souhaite effectuer avec un milieu antérieur, sa famille, une situation passée. [...]
[...] En effet dans beaucoup de cas on observe que le corps est finalement une banderole sur laquelle on inscrit ses goûts musicaux, ses sentiments, son allégeance à un groupe donné. C'est par exemple le cas d'individus qui écoutent un certain type de musique. Par ailleurs, il faut préciser que ce que nous voulons dire ce n'est pas que le tatouage est un rite de passage pour quiconque, mais bien qu'il peut-être la représentation symbolique d'un passage particulier dans la vie d'un individu. L'individu voulant rompre avec cet état, cette position antérieure, il va se tatouer un élément qui représenterait ce nouveau milieu auquel il appartient désormais. [...]
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