L'exclusion, c'est-à-dire la privation d'un individu ou d'un groupe d'individus de tout lien social ou d'une partie de ses dimensions, est multidimensionnelle. En effet, elle peut être marchande et se traduira alors par la pauvreté passant le plus souvent par un défaut d'intégration par le travail ou par un emploi précaire. Elle peut aussi être politique, l'individu a l'impossibilité partielle ou totale de prendre part à la vie politique. De plus, elle est la conséquence de facteurs pluriels qui sont les difficultés rencontrées par les différentes instances d'intégration ou encore certains aspects identitaires.
Ainsi, nous démontrerons dans une première partie en quoi l'exclusion peut être qualifiée de phénomène multidimensionnel puis dans une seconde partie, nous étudierons les différents facteurs de l'exclusion.
Les instances d'intégrations sont multiples et se sont transformées au cours du temps. Cependant, celles-ci ne remplissent pas toujours leur fonction. La famille est l'instance clé de la socialisation. En effet, elle représente le processus d'apprentissage des rapports sociaux entre les individus et des normes, valeurs et croyances de la société. Elle a en charge les premiers apprentissages essentiels tels que la propreté, la politesse ou encore la spécificité des rôles masculins et féminins. Elle intègre l'individu socialement en lui inculquant les valeurs essentielles. Depuis environs 20 ans, on assiste au développement des couples concubins, bien que les couples mariés restent majoritaires en France puisqu'ils représentent environs ¾ des couples, ainsi qu'au développement des naissances hors mariages, des célibataires, des divorces du fait de l'évolution des moeurs, du droit avec notamment le divorce par consentement mutuel, le développement des familles monoparentales et du travail féminin. Aujourd'hui, ces modèles de famille ne sont plus soumis au dénigrement social mais sont davantage exposés à la précarité d'où le développement d'allocations spécifiques comme les allocations pour parents isolés. A travers ces évolutions, on peut parler si ce n'est de crise du moins de mutation de la famille. Les individus sont reconnus comme autonomes et les relations sont davantage négociées (...)
[...] Le travail et l'école sont également d'importantes instances d'intégration. Elles intègrent socialement, professionnellement, économiquement et culturellement. Il apparaît cependant que ces deux institutions peuvent rencontrer des difficultés. Serge Paugam distingue différents types d'intégration en s'appuyant sur deux critères : le degré de satisfaction dans le travail et le degré de stabilité de l'emploi. Le premier conditionne le degré de reconnaissance matérielle et sociale et le second celui de protection sociale. Il distingue l'intégration assurée avec rapport positif aux deux critères, l'intégration incertaine avec rapport positif au travail et négatif à l'emploi, l'inverse pour l'intégration laborieuse, et l'intégration disqualifiante avec rapport négatif aux deux critères. [...]
[...] Elle supposait donc des actions de charité de la part des catholiques. Avec le mouvement de déchristianisation, la pauvreté a perdu tout sens et s'est m^me vu associée à une forme de pathologie. On lui attribuerait en effet des caractéristiques négatives comme la fainéantise. Robert Castel traite de ce qu'il appelle la désaffiliation qui s'est basée sur deux critères : l'instabilité professionnelle et l'absence de liens sociaux. Ainsi l'exclusion serait précédée de la rupture des liens familiaux avec par exemple un divorce, la rupture des liens professionnels liés au licenciement et la rupture des liens de voisinage avec la perte d'un logement. [...]
[...] Olivier Galland et Yanick Lemel distingue trois formes du recul de l'Etat : recul idéologique avec l'idée de la supériorité du marché, recul fonctionnel et recul stratégique lié à la mondialisation qui limite le pouvoir d'intervention des Etats avec notamment la contrainte extérieure. Dans nos sociétés, le lien est dit sociétaire c'est-à-dire contracté librement par les individus d'où la fragilité de ce lien qui peut conduire à l'anomie des individus au sens de Durkheim. L'exclusion peut également se révélée volontaire à travers le refus d'adhérer à des normes mises en places ou encore liée à une caractéristique particulière telle que le lieu d'habitation. La pauvreté apparaît comme le premier facteur d'exclusion. [...]
[...] Merton prend l'exemple de la valeur de réussite sociale aux Etats- Unis pour exposer sa théorie. Il montre qu'il peut en effet exister une contradiction entre les buts valorisés par la société et les moyens licites de les atteindre. Il distingue alors quatre types d'individus dont les retraitistes qui n'acceptent ni les valeurs de la société ni les moyens de les atteindre. Ce sont selon lui les sans domiciles fixes et les drogués qui vont se marginaliser et donc s'exclure. [...]
[...] Dans un premier temps, ils refuseraient ce statut d'assisté mais quand le chômage se prolonge, ils seraient contraints d'accepter ce statut d'où une dévalorisation de leur image. Ils se retireraient alors de la vie sociale d'où l'exclusion. De même, les facteurs d'exclusion peuvent se définir à travers différentes analyses. Durkheim pense que celle-ci vient d'un défaut de contrôle social qui rend l'individu anomique c'est-à-dire qu'il perd tout repère, ceci peut être la conséquence d'un changement social trop brutal. R. K. [...]
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