Comme le définit Edgar MORIN, sociologue français, dans son imposante œuvre « La Méthode » (en six volumes), le Principe de Complexité démontre l'influence de plusieurs facteurs dans le cadre d'étude de faits sociaux. Si plusieurs éléments sont à l'origine d'un fait, alors plusieurs regards seront nécessaires à son analyse. Dans une démarche épistémologique, les principes de chacune des sciences telles que la philosophie, l'histoire, la sociologie, l'économie et la psychologie vont venir donner une représentation « multidimensionnelle » du fait étudié. Nous allons l'appliquer dans une réflexion autour du concept de Don et nous verrons que l'analyse des diverses disciplines peut s'harmoniser, se compléter mais aussi diverger voire même se contredire.
[...] Et c'est par l'étonnement et le questionnement sur l'inconnu que l'Homme s'est fabriqué en philosophe : afin d'amener l'évènement à sa signification Nous pouvons donc définir la philosophie comme l'art d'inventer des concepts (condensés de sens) pour donner des bases et données communes indispensables à la confrontation d'idées et de réflexions : toute communication est donc construite à partir de concepts acceptés de tous et donc irréfutables. Une question vient alors se poser : peut-on parler du concept de Don ? Dans sa définition littérale, le Don est cité comme une dépossession sans contrepartie. L'idée d'un mouvement unidirectionnel du donateur vers le donataire semble dénuée de tout sens, car une réponse qu'elle soit d'ordre matériel, affectif ou même spirituel est en réalité inévitable. [...]
[...] La thématique du Don est approchée en sociologie par l'analyse de Marcel Mauss dans sa rencontre avec certaines civilisations amérindiennes : il dénomma le principe du Potlatch les échanges incessants entre les tribus rivales qui superposent les dons et contre dons jusqu'à ce qu'un des deux protagonistes ne puisse plus enchérir et donc reconnaît sa soumission, car il ne peut plus répondre du don. Ainsi, l'anthropologue Godelier ira plus loin en définissant l'acte de donner comme une violence symbolique qui sous-entend l'obligation morale de rentrer dans un système de domination. Après la question de l'historicité et celle du social, il est récurent de rencontrer la question de l'économie, étroitement liée aux précédentes dans l'étude d'un fait social, mais qu'est-ce que l'économie ? [...]
[...] En effet, la réciprocité, même si elle est d'envergure et de valeur différente, parait être une évidence dans la démarche de Don. Car s'il n'y a pas de retour au don, le donataire se met en posture de dette : obligation éthique et morale de répondre de l'acte de don. Nous pouvons donc conclure que le concept de Don est un concept paradoxal, car le donateur devient donataire et ainsi de suite. Ce dit concept se doit être appelé utopie En ce qui concerne les sciences humaines, l'étude de l'Histoire est indispensable pour comprendre le contexte temporel d'une situation : la notion de temps devient indissociable, car elle situe le fait étudié et permet de comprendre ses origines, de retracer tous les évènements qui ont construit cet instant à analyser. [...]
[...] Lors de mes fonctions, nous avons accueilli une jeune femme de 28 ans pour une période de six mois d'essai afin de juger de son habilité à intégrer le foyer : nous l'appellerons Camille. Camille présente quelques troubles légers du comportement et semble avoir un léger retard mental. Par ailleurs, elle est atteinte d'une forme d'hydrocéphalie qui la restreint dans beaucoup d'activités et demande un encadrement médicalisé important. Durant les six mois, de nombreuses situations concernant Camille sont venues questionner les divers professionnels de l'institution et, malgré l'optimisme de chacun des acteurs de l'encadrement éducatif, la validation de l'accueil de Camille devenait de plus en plus compromise aux yeux de certains éducateurs. [...]
[...] L'infirmière qui devait régulièrement intervenir auprès d'elle était souvent débordée et doutait, elle aussi, de la capacité de Camille à vivre en foyer avec un minimum d'autonomie. Par la suite, ce fut le psychiatre qui vint apporter de surprenants éléments. En effet, avec l'accord de Camille et sa famille, un suivi psychiatrique était nécessaire durant la période d'essai. Le diagnostic du médecin fut assez troublant, car il révéla que Camille avait par ailleurs des troubles avancés proches de la mythomanie : elle jouait énormément de sa maladie comme un outil pour parer à toute activité. [...]
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