Supporters du Paris Saint-Germain, compte-rendu d'observation sociologique, ouvrage société et représentations, supportérisme, masculinité, fédération française de football, récit d'enquête, observation sur le terrain, analyse, terrain, gentrification parisienne, Parc des Princes
Lorsque l'on rend compte d'une observation sociologique, il est intéressant d'évoquer Bronislaw Malinowski, un anthropologue, ethnologue et sociologue polonais, qui fut l'un des premiers à associer l'observation de terrain et l'analyse théorique au cours d'une observation au coeur des îles Trobriand, au large de la nouvelle Guinée. Dans Les Argonautes du Pacifiques (1922), l'ouvrage compte-rendu de son observation, il distingue les observations directes des observations participantes, un concept qu'il a théorisé et appliqué durant son enquête.
À notre échelle, nous avons fait le choix de mener une observation sociologique de terrain que B. Malinowski qualifierait de directe, à l'entrée des tribunes du Parc des Princes, le stade au sein duquel évolue le Paris Saint-Germain (PSG), pour observer et analyser les attitudes et le comportement des supporters de football dans cette situation donnée.
[...] Vendeur : Mais tu es de la police ? Je veux pas de problèmes. - Moi : Non, je réalise une enquête sociologique sur le comportement des supporters du PSG. - Vendeur : Les supporters ? Quels supporters ? Ah non, mon frère, tu n'en trouveras pas, ici, ici c'est les riches, ils viennent pour raconter au boulot qu'ils sont allés voir Neymar au Parc avec les enfants. [...]
[...] Finalement, nous avons nettement axé nos observations sur les femmes, leur place parmi les supporters, leurs attitudes, leur statut selon qu'elles soient seules avec un enfant, en couple ou en famille, et moins sur les interactions entre les supporters ou les signes de supportérisme qu'ils portaient, trop peu nombreux pour être utilisés comme des objets d'analyse pertinents, bien que leur nombre insignifiant revêt un sens très particulier dans le cadre de notre problématique. Par ailleurs, nous avons pris soin de comparer nos observations en fonction de nos positions d'observation, pour identifier les similitudes et dissimilitudes des attitudes entre les tribunes du Parc des Princes. En définitive, nous évaluerions positivement la portée de notre enquête : nous avons réalisé plusieurs observations et observé un grand nombre d'attitudes et d'individus différents. [...]
[...] Le supportérisme au Parc des Princes : un miroir de la société ? En définitive, nos observations et les premières analyses que nous en avons faites nous ont conduits à comparer le supportérisme comme activité socialisante avec la société comme structure socialisante pour l'individu, et interroger si cette activité n'est pas un miroir de la société dans laquelle les individus supporters évoluent en tant qu'individus. En premier lieu, comme nous l'avons largement développé dans un paragraphe antérieur, le supportérisme au Parc des Princes est une activité très largement masculine qui consacre l'idée selon laquelle les rôles sont genrés dans la famille, et au-delà de l'instance familiale, dans la société en général : ainsi, comme nous l'avons observé, le PSG assigne des hommes au service de sécurité et des femmes au service d'accueil des supporters. [...]
[...] Ainsi, le supportérisme est bien souvent un miroir de la société, tout comme des conflits de classe qui la traversent. Quelques mots de conclusion et ouverture vers de nouvelles perspectives d'enquête Ainsi, nos trois observations sociologiques sur le terrain nous ont ouvert de multiples perspectives d'analyse du supportérisme. En effet, ces observations, qui semblent assez simples au moment de l'enquête et qui, pour la plupart, confirment nos prénotions, traduisent de véritables phénomènes sociaux qui renvoient à la structure sociale et ce qu'elle engendre. [...]
[...] Le supportérisme au Parc des Princes : un reflet de la gentrification parisienne ? Au-delà du statut particulier des femmes dans le cadre du supportérisme au Parc des Princes, une autre variable a attiré notre attention : en confrontant nos observations (les miennes, à l'entrée de la Tribune Paris, celles de mon partenaire d'enquête, à l'entrée de la Tribune Auteuil), nous avons relevé des différences d'attitudes dans la pratique du supportérisme qui peuvent être interprétées comme un reflet de la gentrification en région parisienne. [...]
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