Comment rendre compte, dans une perspective sociologique, d'un acte comme le suicide, qui semble a priori le plus personnel, le plus intime? Durkheim va comparer des statistiques de différentes sources, de différents pays, pour faire une étude sociologique du suicide.
[...] À partir de ces statistiques, Durkheim dit que chaque société est affligée d'une certaine tendance au suicide. Chaque société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de morts volontaires. Prédisposition sociale et non individuelle au suicide. Durkheim considère les statistiques (pour rechercher des constantes) et fait trois constats : Constance des chiffres de chaque pays. D'une année à la suivante, dit Durkheim, les conditions sociales restent les mêmes dans chaque pays. Certaines années, le nombre de suicides augmente soudainement. Ça correspond à des périodes de crise dans la société. [...]
[...] parle tantôt de l'anomie comme phénomène accompagnant des crises ou des périodes de croissance rapide, et tantôt de l'anomie comme phénomène chronique normal et récurent dans la société. Il hésite toujours entre un diagnostic et l'autre : un déséquilibre passager ou un trait récurent ? 4e type : le suicide fataliste. Inverse du suicide anomique, construit par antithèse et par opposition au suicide anomique. Découle de situations dans lesquelles il y a un excès de régulations sociales. Le suicide fataliste, dit D., est le suicide commis par les individus dont l'avenir est impitoyablement muré par une discipline oppressive. [...]
[...] Le protestant est davantage l'auteur de sa croyance, et entretient un lien direct avec son Dieu. S'il se suicide plus que le catholique, c'est parce que le protestant est moins intégré dans son église. La situation du juif s'explique donc également par cette intégration à sa communauté ; le juif est très fortement intégré à sa communauté (car mis à l'écart par l'Église catholique dès le Moyen Âge), ne serait-ce que par l'hostilité de son environnement à son égard. Il va ensuite s'intéresser au facteur du niveau d'instruction. [...]
[...] Il va continuer à faire toute une série de considérations de facteurs. Mais ce qui nous intéresse le plus c'est la manière dont il raisonne : il a des faits statistiques derrière lesquels il va chercher des causes, passant un à un en vue les facteurs qu'on peut considérer comme explicatifs. Ce mode de raisonnement est plus intéressant que les conclusions qu'il en tire, car elles sont plus que souvent discutables. On voit tous ces facteurs juste pour se donner une idée sur le mode de raisonnement. [...]
[...] 3e type : le suicide anomique. Caractéristique des sociétés modernes. On les observe dans des périodes de crises économiques, mais aussi dans des périodes de prospérité soudaine. Dans un cas comme dans l'autre, les individus ne savent plus à quoi s'en tenir pour l'avenir. Soit ils sont désespérés par ce qu'ils ont perdu, ou alors ils sont déséquilibrés par un enrichissement soudain. Situations ou nul ne sait plus ce qui est possible et ce qui ne l'est pas, ce qui est juste et injuste, etc. [...]
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