Depuis de nombreuses années, le suicide représente la deuxième cause de mortalité des jeunes. En effet, l'action délibérée de mettre fin à ses jours détruit la vie de nombreuses personnes de quinze à vingt-cinq ans, individus qui se trouvent dans une période difficile à vivre comme à comprendre. Pour certains, ce phénomène semble inévitable, c'est-à-dire qu'on ne peut lutter contre car tout essai serait voué à l'échec. Mais le suicide des jeunes peut-il
réellement être considéré comme une fatalité ? S'il s'agit d'un acte difficile à éviter, surtout lorsqu'il concerne les jeunes des moyens ont néanmoins été progressivement mis en œuvre pour prévenir ces passages à l'acte.
Si ce phénomène est aussi généralisé, c'est parce que l'adolescence est une période difficile à vivre pour l'individu. En effet, d'importants changements, physiques comme psychologiques, interviennent, modifiant le corps et posant les bases de la personnalité future. Mais ces changements ne se font pas sans difficulté, puisqu'il n'est pas facile de se voir changer et grandir. Le corps, l'apparence physique, les organes sexuels, la relation avec les parents (avec l'instauration de l'interdit de l'inceste), ou plus généralement le regard porté sur le monde, sont tous des aspects qui se voient apporter
des modifications importantes, signalant la sortie de l'enfance et le passage à l'âge adulte.
[...] Enfin, les jeunes individus font preuve d'une fragilité psychique non négligeable. En effet, cette période de construction identitaire est source de conflits psychiques et peut venir remuer des assises narcissiques instables d'un individu. Ils n'ont pas forcément le vécu nécessaire pour être pleinement conscients de ce que représentent vraiment la vie et la mort et ne mesurent pas toujours l'ampleur de leurs actes, y compris le suicide. Chez les jeunes, les problèmes prennent une toute autre ampleur que chez les sujets plus âgés. [...]
[...] Il faut également qu'ils puissent détecter lorsque des personnes de leur entourage ne vont pas bien, car ils sont souvent mieux placés que quiconque pour observer cela. Pour finir, il semble nécessaire de mettre en œuvre des soins spécifiques aux jeunes. En effet, ils ne peuvent pas être traités de la même manière que les enfants car ils n'en sont plus, mais pas non plus comme des adultes, car ils n'en sont pas encore. Il ne faut pas oublier qu'un individu réagit différemment selon son âge, d'où l'intérêt d'adapter la prise en charge, l'écoute et le traitement . [...]
[...] Il faut qu'ils aient un accès plus facile à des cellules d'aide psychologique. Aujourd'hui, de nombreuses structures existent, mais elles sont souvent méconnues, rejetées, et encore trop rares. Les psychologues scolaires, les centres médicopsychologiques, ou encore certaines associations, sont nécessaires parce qu'ils permettent aux jeunes d'être encadrés et écoutés par d'autres personnes que les membres de leur famille. Les hôpitaux de jour peuvent, par exemple, prendre en charge des jeunes souffrant de troubles psychologiques, tels que la dépression ou l'anorexie. [...]
[...] La prise de médicaments doit absolument être accompagnée d'un soin psychologique approprié, car ces deux aspects associés se montrent efficaces, voire indispensables, pour mettre un terme au mal-être de certains jeunes. Ainsi, il semble que le suicide des jeunes ne puisse pas réellement être considéré comme une fatalité. Il s'agit d'un phénomène complexe et difficile à comprendre comme à éviter, car l'adolescence est une période difficile de construction identitaire, pendant laquelle les individus peuvent ressentir un malaise difficile à exprimer. Le suicide apparaît alors comme une issue à ces problèmes. Cependant, les prévention, soutien et traitement adaptés, sont nécessaires à l'endiguement du nombre des suicides. [...]
[...] Le suicide est alors perçu comme une solution au mal-être ressenti. Il peut également représenter un appel au secours, comme s'il était plus facile de passer à l'acte, que de parler de ses problèmes. Dans certains cas, le suicide semble davantage représenter un moyen d'expression de sa douleur par l'action, qu'une réelle volonté de mourir. Cependant, même si un acte suicidaire est plutôt assimilé à un appel à l'aide qu'à uen tentative de suicide réelle, il ne faut absolument pas sous-estimer cet acte. [...]
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