Le Suicide, Durkheim, injonction, faits sociaux, choses
En écrivant ses règles de la méthode sociologique, Durkheim est l'un des premiers à mettre sur papier un procédé bien défini et qu'il considère spécifique à cette science nouvelle qu'est la sociologie. Celui-ci entend désormais l'appliquer à chaque étude portée sur des faits sociaux et insiste notamment sur l'aspect que ceux-ci doivent être traités comme s'il s'agissait d'objets.
De ce point de vue, Durkheim est impératif : une bonne étude sociologique n'est possible qu'en étudiant le fait social comme une « chose », un élément encore inconnu et dont les aspects doivent être démontrés scientifiquement.
Ainsi, Le Suicide, paru quelques années plus tard, est un ouvrage réputé pour avoir permis à Durkheim d'appliquer sa théorie à un cas pratique. Cependant, si l'auteur possède bien une démarche scientifique, réussit-il pour autant à respecter sa méthode tout au long de son ouvrage ?
[...] une méthode rigoureuse : Pour réussir cette démarche de traiter scientifiquement les faits sociaux, Durkheim met en place une discipline rigoureuse faite de règles que le sociologue se doit d'appliquer lorsqu'il tente d'expliquer les choses sociales. Effectivement, celui-ci se doit d'abord de définir l'objet de son étude, sans toutefois employer la définition commune, prédéfinie et souvent erronée. Il doit lui-même découvrir la vraie nature de l'objet et pour cela créer un nouveau concept : il faut évidemment qu'elle (la définition) exprime les phénomènes en fonction non d'une idée de l'esprit, mais de propriétés qui leurs sont inhérentes ».p35 Ceci nous amène à un deuxième impératif de Durkheim. [...]
[...] Il va ainsi s'occuper d'étudier l'ensemble des suicides commis dans une société donnée pendante une unité de temps donnée p8 ce qui constitue un fait nouveau et proprement sociologique. Après avoir donner sa définition, Durkheim a ensuite s'attaquer aux prénotions qui l'entourent. Ainsi, il entend se différencier du médecin, du psychologue et rejette l'idée du suicide comme propre à une maladie, à la folie car ces suicides ne rentrent pas dans sa définition : les fous n'ont pas conscience qu'ils vont mourir. De même la théorie de l'hérédité est rejetée car comment expliquer alors que les femmes soient moins affectées et que le suicide varie selon l'âge ? [...]
[...] Pour que les faits sociaux soient traités comme des choses, il faut s'écarter des prénotions qui les entourent. Il faut en effet avoir une représentation objective de l'objet d'étude et non une idée que s'en fait le vulgaire qui n'est généralement qu'un concept grossièrement formé Il faut donc s'interdire résolument l'emploi de ces concepts qui se sont formés en dehors de la science et pour des besoins qui n'ont rien de scientifiques Ainsi, le sociologue se doit de réexaminer l'objet pour atteindre sa nature profonde sans les préjugés qui l'enveloppent. [...]
[...] De ce point de vue, Durkheim est impératif : une bonne étude sociologique n'est possible qu'en étudiant le fait social comme une chose un élément encore inconnu et dont les aspects doivent être démontrés scientifiquement. Ainsi, Le Suicide, paru quelques années plus tard, est un ouvrage réputé pour avoir permis à Durkheim d'appliquer sa théorie à un cas pratique. Cependant, si l'auteur possède bien une démarche scientifique, réussit-il pour autant à respecter sa méthode tout au long de son ouvrage ? [...]
[...] Il est donc difficile dans certains cas de se passer d'explications psychologiques. Conclusion : Nous avons vu que Durkheim n'arrive pas toujours à se conformer à sa méthode car parfois la tentation est trop grande d'expliquer les variations du taux de suicide par des facteurs autres que sociaux et de ne plus considérer celui-ci comme un fait social, une chose. Cependant, Durkheim tente et réussit quand même la plupart du temps à respecter une méthodologie précise dicté par les Règles de la méthode sociologique. [...]
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