A l'heure d'une société de plus en plus individualiste, la stratification sociale et le sentiment d'appartenance à un groupe social déterminé, laissés dans le sillage des Trente Glorieuses, semblent aujourd'hui révolus. Mais si cette période de mobilité sociale a contribué à une importante modification de la structure de notre société, la notion de hiérarchie sociale reste plus que jamais au coeur des débats. L'ascenseur social en France est-il en panne ?
En ce début d'année 2008, la question demeure entière, ce qui nous amène à nous interroger sur les différentes instances de socialisation et de mobilité sociale. Si les limites de notre système éducatif sont de plus en plus pointées du doigt, la famille reste la première structure de socialisation et semble par conséquent avoir son importance quant à la mobilité sociale de l'individu. Quel est le rôle de la famille dans la reproduction sociale ? Nous verrons dans un premier temps que les origines sociales sont déterminantes dans l'établissement d'une hiérarchie sociale, avant de nous intéresser aux choix familiaux qui semblent également intervenir dans la reproduction sociale.
Son rôle de socialisation et de transmission de normes et valeurs confère à la famille un statut important dans la constitution de l'individu, tant sur le plan personnel que professionnel. Les origines sociales apparaissent à la base de toute élaboration d'une hiérarchie sociale, en ce sens qu'elles procurent un certain niveau de vie, un capital social, culturel et économique qui s'avèrent déterminants.
Parler de reproduction sociale conduit à s'interroger sur ce mouvement de mobilité ou d'immobilité sociale qui donnera à l'individu sa place dans la hiérarchie sociale, sur ses causes et son fonctionnement. Tout d'abord, c'est l'origine socioprofessionnelle (du père) qui semble s'avérer déterminante. D'après la table de recrutement, nous pouvons en effet constater que la profession du père a une influence directe sur celle du fils, et ce particulièrement dans les catégories socioprofessionnelles les moins élevées dans la hiérarchie sociale (...)
[...] Il convient cependant de souligner que si certaines professions semblent plus ''mobiles'', cette mobilité reste une mobilité de proximité : les enfants de cadres supérieurs sont plus nombreux à exercer une profession intermédiaire que celle d'agriculteur. D'autre part, dans son analyse des groupes sociaux, Pierre Bourdieu a mis en avant le rôle de l'habitus chez l'individu. Celui-ci étant défini comme l'ensemble des normes et valeurs intériorisés par l'individu au cours de sa socialisation (par le biais de la famille, notamment), joue également un rôle dans la reproduction sociale et peut être tant un moteur qu'un frein dans l'ascension sociale. [...]
[...] Quel est le rôle de la famille dans la reproduction sociale ? Nous verrons dans un premier temps que les origines sociales sont déterminantes dans l'établissement d'une hiérarchie sociale, avant de nous intéresser aux choix familiaux qui semblent également intervenir dans la reproduction sociale. Son rôle de socialisation et de transmission de normes et valeurs confère à la famille un statut important dans la constitution de l'individu, tant sur le plan personnel que professionnel. Les origines sociales apparaissent à la base de toute élaboration d'une hiérarchie sociale, en ce sens qu'elles procurent un certain niveau de vie, un capital social, culturel et économique qui s'avèrent déterminants. [...]
[...] A contrario, un enfant issu d'un milieu moins favorisé devra apprendre à faire la distinction entre son milieu familial et le milieu éducatif. Enfin, certaines inégalités sociales sont également la preuve que l'origine sociale, en transmettant un certain capital économique et social, est à la base d'un mécanisme de sélection sociale qui différencie les individus. On retrouve ici l'idée de ''piston'' évoquée dans le document : une famille issue d'un milieu aisé sera en mesure de transmettre un capital social important, des connaissances dans différents milieux favorisés, permettant dès sa naissance l'individu d'être ''assuré'' d'avoir de grandes chances de réussite et un certain statut social. [...]
[...] Stratification sociale et inégalités : Quel est le rôle de la famille dans la reproduction sociale ? A l'heure d'une société de plus en plus individualiste, la stratification sociale et le sentiment d'appartenance à un groupe social déterminé, laissés dans le sillage des Trente Glorieuses, semblent aujourd'hui révolus. Mais si cette période de mobilité sociale a contribué à une importante modification de la structure de notre société, la notion de hiérarchie sociale reste plus que jamais au c?ur des débats. [...]
[...] D'importantes différences existent en fonction du statut social de la famille. En effet, alors que 72% des jeunes de 16 ans étant enfant de cadres et professions intellectuelles supérieures sont en seconde générale ou technologique ou en première générale, les fils d'ouvriers ne sont que 32% dans ce cursus, soit une part deux fois moins élevée. Mis en parallèle avec la part des élèves orientés vers un cycle court (CAP, BEP . ces statistiques sont représentatives des inégalités scolaires : seuls des enfants de cadre choisissent une filière courte, plus de 5 fois plus pour les enfants d'ouvriers Les enfants de cadre ont donc généralement plus tendance à choisir des études longues, alors que les fils d'ouvriers s'orientent davantage vers des filières courtes et plus professionnalisantes. [...]
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