Le 11 novembre 2007, des scènes d'émeutes ont lieu en Italie après la mort d'un supporteur de la Lazio de Rome. Ces évènements seraient selon le sociologue italien Massimo Ilardi « une caisse de résonance d'un profond malaise politique et social » en Italie. Pour Clarence Seedorf, star du calcio (Milan AC), ces émeutes « ne sont pas liées à une déception concernant l'équipe. C'est toute la société qui manque de leader et de clarté. »
Cet exemple met en évident la force médiatique et idéologique que représente le sport aujourd'hui. Les débordements et les sentiments qu'il entraîne ont des répercussions dans toutes les sphères de la société : le politique tente de se l'approprier, les logiques économiques d'en tirer profit et le monde social le nourrit.
Le sport est-il le reflet de la société ? Pourquoi le sport peut-il être appréhendé comme un monde en miniature ? En quoi peut-il être un organe de contrôle de la société ?
Nous tenterons de trouver une réponse en étudiant dans une première partie la construction du sport comme une contre-société, puis nous nous pencherons sur la question du sport comme catalyseur pour ensuite constater les problèmes soulevés par le dopage.
[...] La passion du football. Paris. Odile Jacob. 1998. [...]
[...] B Nous sommes tous égaux devant le sport L'idéal de justice se réalise à travers le sport et parvient même à concilier l'égalité de principe avec l'égalité de fait. L'analyse d'Alain Ehrenberg montre que le sport est un mariage harmonieux entre la concurrence et la justice, pour reprendre une expression économique, le sport est un lieu de concurrence pure et parfaite si la vie était juste elle ressemblerait au monde sportif. C'est un univers qui selon Montherlant est extrêmement net, et coupant, et pur, et intelligible où la justice fait loi. [...]
[...] Le produit dopant devient alors partie intégrante du programme d'entraînement. B La lutte contre le dopage pour perpétuer le mythe La lutte contre le dopage paraît alors bien impuissante face à la force de la logique sportive, dotant que les arguments mêmes de la lutte contre le dopage paraissent fluctuants. Dans l'histoire du sport, l'artifice a toujours été décrié, mais selon Georges Vigarello le thème moral est privilégié dans un milieu légitimé par lui car dans un univers où l'athlétisme est une religion où tout ne serait que respect et vérité, il semble impossible d'avouer son propre mal. [...]
[...] On a assisté à une pacification du sport, le XXe siècle a vu se mettre en place un grand nombre de règles, un dialogue entre les différents acteurs, une séparation entre les joueurs et les spectateurs Les sports sont beaucoup moins violents et plus encadrés que dans l'Antiquité. Le supporteurisme semble pour certains proche d'un phénomène de meute or selon les sociologues il n'est que l'expression des pulsions qui s'exprimant ainsi dans un seul et même lieu permet de réguler les débordements quotidiens. Norbert Elias tente d'expliquer ce goût des hommes pour la violence. [...]
[...] Les débordements et les sentiments qu'il entraîne ont des répercussions dans toutes les sphères de la société : le politique tente de se l'approprier, les logiques économiques d'en tirer profit et le monde social le nourrit. Le sport est-il le reflet de la société ? Pourquoi le sport peut-il être appréhendé comme un monde en miniature ? En quoi peut-il être un organe de contrôle de la société ? Nous tenterons de trouver une réponse en étudiant dans une première partie la construction du sport comme une contre-société, puis nous nous pencherons sur la question du sport comme catalyseur pour ensuite constater les problèmes soulevés par le dopage. [...]
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