Avec plus de 173 000 associations sportives et plus de 15 millions de licenciés en France, le sport est devenu, particulièrement ces dernières décennies, une véritable institution. Le sport est présent dans de nombreux écrits historiques. La première forme du sport remonte à l'Antiquité. On célébrait alors le Dieu Zeus toutes les quatre années par de grandes fêtes. C'était le début des Jeux Olympiques, inaugurés en 776 av. J.-C.. Comme on le sait, ces festivités seront reprises et revisitées par le Baron de Coubertin, conduisant peu à peu aux Jeux Olympiques que l'on peut suivre actuellement. Le lien entre sport et religion est même clairement relevé par Pierre de Coubertin dans son ouvrage «Les Assises philosophiques de l'olympisme moderne : « La première caractéristique essentielle de l'olympisme ancien aussi bien que de l'olympisme moderne, c'est d'être une religion : Religio Athletae »
Le sport a l'avantage d'être une activité très diversifiée, accessible à tous, que ce soit en spectateur ou en acteur amateur ou professionnel. C'est notamment la raison pour laquelle cette activité a gagné en puissance, à tel point que de nombreux auteurs ont pris en considération le sport comme fait social et culturel. En 2000, 83% des Français déclaraient même « se dépenser physiquement au moins une fois dans l'année » (INSEP, 2002) et en 2003 le secteur représentait 1,73% du PIB soit 360 000 emplois (bénévoles non compris).
Concrètement, le sport suscite des passions et orchestre des énergies considérables, comme on a pu le constater sur notre territoire lors de la Coupe du monde de football en 1998 ou encore la Coupe de monde de rugby l'année passée. Les changements politiques et économiques ont généré la mondialisation du sport, avec un relais médiatique très fort. Ainsi, l'audience cumulée de la Coupe du Monde de 1998 a été estimée à plus de 38 milliards de téléspectateurs.
Le sport, par son caractère rassembleur, est même qualifié de « nouvel » opium du peuple. L'expression « opium du peuple » fait évidemment référence à la célèbre phrase Marx : « La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple ». C'est donc l'idée que la religion est un outil de manipulation des masses. Peut-on en dire autant du sport ? Aujourd'hui, la religion, mauvais vin du peuple, car crétinisante et aveuglante, laisserait la place au sport, qui remplirait les mêmes fonctions.
[...] Tout est affecté du coefficient sportif d'excellence, d'effort, de record et d'autodépassement infantile. Le corps est ainsi devenu un objet de consommation selon ce même Jean Baudrillard. L'homme-machine : cette rationalisation à outrance conduit le sportif à ne plus être que l'appendice d'un processus de production qui ne lui appartient plus. Travail abstrait : à 4 niveaux ; sur le plan de l'activité (les gestes sont la répétition d'eux-mêmes), du corps (face à un entraineur contremaître), du temps et de l'espace. L'aliénation sportive : le sportif perd sa liberté. [...]
[...] En effet, le sport reprendrait à son compte la grande fonction du calendrier, d'essence religieuse. Le calendrier sportif déroule ainsi sa liste fastidieuse d'événements sportifs. On peut citer l'Euro, les Coupes du Monde de rugby ou de football, les Jeux Olympiques d'été ou d'hiver, événements qui sont programmés tous les 4 ans, ou encore tous les ans le Tour de France, les Paris-Dakar, le Tournoi des 6 Nations, la Coupe de France de football, tournoi de tennis Roland Garros entre autres. [...]
[...] Conclusion On l'a vu le sport peut tout à fait être comparé à la religion. Tout comme elle, le sport induit un profond attachement et peut être un vrai outil pour l'individu pour construire son identité. Bien loin de la critique néomarxiste, le sport véhicule des valeurs fortes de solidarité, d'altruisme, de liens entre les peuples Il n'est peut-être pas étonnant que la ville de Marseille n'ait pas eu à souffrir des émeutes alors que l'identité phocéenne y est très forte et structurée autour de l'OM. [...]
[...] Pareillement à certaines sectes, chaque sport possède ses attributs propres, avec ses couleurs (le bleu pour la France ou le blanc et bleu pour l'équipe de football de Grenoble), un code vestimentaire (short en foot, kimono en judo ) , ses grands chefs et Dieu (Zidane ou Pelé pour le foot, Schumacher et Ayrton Senna pour la Formule Agassi et McEnroe pour le tennis, etc B. Les dérives de la sacralité : de nouvelles guerres de religion ? L'opium, qui rend fou Nous avons ainsi constaté que le sport peut être considéré comme la religion moderne du monde. Néanmoins, celle-ci revêt aussi un aspect plus négatif, à savoir son fanatisme, et la violence observée par les supporters. [...]
[...] La notion de fair-play débouche sur celle de collaboration de classe. Le sport a une fonction de stabilisation du système en place - Par l'identification aux champions, le sport a des effets de dépolitisation. Les champions sont les héros positifs du système, ceux qui ont réussi par leurs efforts et leur labeur à gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Ils en sont la justification et la consécration. Le sportif fait miroiter l'illusion de la promotion par le sport, en mettant en avant la perspective d'une hiérarchie parallèle. [...]
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