Sociologie politique, Sondage, France, Opinion publique
Chaque année en France, plus de 900 enquêtes d'opinion sont publiées dans la presse, soit un peu plus de deux enquêtes par jour. L'année 2006 a marqué le 70e anniversaire de la naissance officielle de cet instrument importé tout droit des Etats-Unis. En France, le sondage d'opinion appliqué à la politique est apparu aux alentours de la 2nde Guerre mondiale avec la fondation de l'IFOP (Institut Français d'Opinion Publique) par Jean Stoetzel. Aujourd'hui, les sondages rythment l'agenda politique comme s'ils avaient toujours existé. Par sondage, nous entendons une méthode d'enquête qui vise à déterminer les opinions ou les préférences des individus composant une société humaine, à partir de l'étude d'un échantillon de cette population. Les sondages auraient donc pour fonction de rendre compte de l'« opinion publique » à un moment donné. C'est cette notion même d'opinion publique qui divise la communauté des sociologues. Lorsqu'on parle d'« opinion publique », nous cherchons à globaliser la pensée d'une population donnée ; ce ne serait rien d'autre que le constat de ce que pense une population à un moment donné et sur un sujet particulier. Cependant, il y a ceux qui pensent que le sondage est un outil de mesure de l'opinion publique et ceux qui pensent qu'au contraire, l'opinion publique n'est que pure fiction.
Le corpus de texte que nous avons à analyser est composé de ces différentes visions, nous retrouvons par exemple « Le règne de l'opinion » de Loïc Blondiaux, « Le business des politologues » de Marc Baudriller ou encore « L'opinion publique n'existe pas » de Pierre Bourdieu. Lors de la lecture de ces différents textes, il apparait que si l'idéal collectif d'une opinion publique souveraine est essentiel à la conception démocratique d'une communauté politique, la routinisation des modes d'analyse et d'expression de cette opinion publique peut toutefois aboutir à l'accaparement de ses ressources politiques et symboliques par ses transcripteurs et « représentants », devenus faiseurs d'opinions. C'est ainsi que nous pouvons nous demander en quoi les sondages construisent-ils une opinion publique politico-fallacieuse.
[...] Les sondages, en fabriquant ce qui va devenir l'opinion de toute la société ont non seulement un pouvoir sur les gouvernants, mais aussi sur la société. Ils sont considérés comme étant tellement puissants que lors du décès de Georges Pompidou en 1974, le Président de la République par intérim Alain Poher avait annulé toute publication d'un sondage d'opinion la veille du second tour de scrutin de l'élection présidentielle. Ainsi, le Parlement a voté le 19 juillet 1977 une loi visant à interdire toute publication de sondages la semaine précédant un scrutin (référendum, présidentiel, parlementaire, local ou européen). [...]
[...] Les sondeurs ont observé un cas qui se répétait souvent dans les sondages politiques : soit parce que la personne qui répond aux questions est intimidée par l'enquêteur soit parce qu'elle pense que son jugement sera mal vu, elle a du mal à admettre sa sympathie aux partis d'extrême droite ou d'extrême gauche. Ainsi, les sondeurs corrigent le résultat final pour surestimer les intentions de vote pour les partis des extrêmes : c'est la méthode de redressement. Elle consiste à interroger les personnes sur leur vote à la précédente élection et à comparer ce résultat aux scrutins effectifs de la dernière élection. [...]
[...] Le sondage, en suivant le modèle du référendum a permis de construire une notion d' opinion publique qui fige la société et lui attribue une seule opinion. La société est complètement unifiée et simplifiée alors qu'elle se compose de personnes, de structures différentes. Pierre Bourdieu dans son article de 1973 intitulé L'opinion publique n'existe pas montre que la capacité de construire une opinion, de connaître un sujet n'est pas uniformément répartie dans la population. Le sondage donne une forme prédéfinie à la question et place toutes les opinions sur un pied d'égalité. [...]
[...] Ainsi, la formation de l'opinion publique guiderait les choix des politiciens dans leurs différentes stratégies à adopter. Par ailleurs, il est très intéressant de remarquer que les sondages politiques ne représentent que du chiffre d'affaires d'IPSOS de Taylor Nelson Sofres (TNS) ou encore de BVA. Ils revêtent donc une importance stratégique : celle de se faire connaitre par le grand public, notamment lors des grandes soirées électorales. C'est d'autant plus vrai lorsque l'on sait que 4 sondages politiques sur 5 ne sont pas publiés. [...]
[...] En France, le sondage d'opinion appliqué à la politique est apparu aux alentours de la 2nde Guerre Mondiale avec la fondation de l'IFOP (Institut Français d'Opinion Publique) par Jean Stœtzel. Aujourd'hui, les sondages rythment l'agenda politique comme s'ils avaient toujours existé. Par sondage, nous entendons une méthode d'enquête qui vise à déterminer les opinions ou les préférences des individus composant une société humaine, à partir de l'étude d'un échantillon de cette population. Les sondages auraient donc pour fonction de rendre compte de l' opinion publique à un moment donné. C'est cette notion même d'opinion publique qui divise la communauté des sociologues. [...]
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